S’il est une marque fidèle au Mac, c’est bien Apogee. Depuis 1985, le constructeur californien s’est attaché à développer les meilleurs convertisseurs et préamplis audio possibles pour en faire profiter les musiciens jouant sur plate-forme Apple. Cette technologie est aujourd’hui intégrée à un boîtier petit mais costaud, la Duet 2. Son ramage vaut-il son plumage ? Réponse dans notre test !
La Duet 2 est conçue autour d’un boîtier de forme rectangulaire. Sans être véritablement encombrant, il possède une surface significative, suffisante du moins pour poser la paume de la main dessus, histoire de manipuler aisément son unique potentiomètre central tout en jetant un œil sur les vumètres et autres infos de la zone d’affichage. Celle-ci, située près de la tranche supérieure, est protégée par une plaque en verre teinté noir. L'alliance de ce verre à l’alu brossé du boîtier n’est pas sans rappeler l’esthétique de l’iMac ou des MacBook Pro. L’assise de la Duet 2 dispose d’un patin caoutchouc antidérapant, même si son poids de près de 600 grammes lui confère déjà une stabilité plus que correcte.
Le carton propose un bloc secteur qui n'a pas été utile durant le test effectué sur un iMac 27" et un MacBook Pro 2.5 GHz, l’alimentation via USB et le câble (haut débit) fourni suffisant. Cependant, elle palliera un manque chronique lorsque trop d’énergie est demandée sur le port (une alerte dans l’afficheur de la carte est envoyée dans ce cas). Outre l’alimentation et le cordon USB, la Duet 2 est accompagnée d’un câble épanoui destiné à la connexion d’entrées / sorties. Celui-ci se raccorde sur la tranche arrière de la carte, entre les 2 embases secteur / USB, via un connecteur s’inspirant (esthétiquement) du connecteur 30 broches Apple.
Une fois en place, le câble épanoui propose une paire d'entrées sur prises combo et une paire de sorties sur jack 6.35.
La prise combo a l’avantage de permettre le branchement d’un micro sur prise XLR, d’un instrument ou d’une entrée ligne sur jack 6.35, en l’insérant au centre de ladite prise. Les sorties sont symétrisées, une demande des utilisateurs de la première version de la carte, la Duet.
L’intérêt d’une telle connectique est de se montrer peu sensible aux interférences extérieures, de permettre de se connecter directement à une paire de moniteurs amplifiés, de supporter des distances de câblage importantes sans perte de signal et, d’une manière générale, d’être compatible avec la plupart des matériels audio de studio.
L’inconvénient du câble épanoui est de générer un tas de câbles juste à côté de l’unité centrale, à la fois difficile à camoufler et à utiliser, au moins en ce qui concerne les entrées lorsque l’on varie les sources d’acquisition. Apogee propose toutefois une solution optionnelle, sous la forme d’un boîtier de câblage déporté, n’apportant rien de plus au niveau performances que le câble épanoui.
Enfin, terminons ce tour d’horizon par la tranche avant pour signaler la présence de l’embase jack 6.35 destinée au branchement d’un casque, nous y reviendrons.
Seul regret, l’absence d’interface MIDI incorporée, Apogee étant coutumier du fait. Même si de nombreux périphériques de commande envoient leurs données de jeu via USB, certains synthés plus anciens doivent passer par les traditionnelles prises MIDI pour communiquer avec les logiciels. Un boîtier complémentaire est alors requis.
Pilotes requis !
C’est du moins ce que signale une alerte au sein même de l’afficheur de la Duet 2 dès que le cordon USB est branché au Mac. Un coup d’œil sur le guide de démarrage rapide indique en effet le besoin de se diriger sur le site du constructeur pour y télécharger pilotes et logiciel de configuration de la carte.
Si, sur le fond, nous sommes de plus en plus habitués à cet état de fait, il convient quand même de le savoir lorsque l’on habite une région mal desservie par l’ADSL, histoire de ne pas se retrouver avec un matériel inutilisable une fois rentré à la maison. Après rapatriement de l’archive et lancement de l’exécutable, une phase de mise à jour du firmware puis de report des fichiers et de l’utilitaire de configuration est effectuée.
Après redémarrage de l’ordinateur hôte, une boîte de dialogue propose d’entrée l’utilisation de la Duet 2 comme périphérique son du Mac. Autant dire que cette fonction (offerte avec n’importe quelle carte son, du reste) est un véritable plaisir au quotidien avec la Duet2, principalement grâce au gros encodeur central fonctionnant en mode sélecteur / réglage de volume.
Quatre appuis successifs dessus permettent la commutation du rôle du bouton : réglage niveau d’entrée 1 / 2, volume de sorties master / casque. Au bout de quelques heures de pratique, on s’habitue à laisser traîner sa main sur le boîtier de la Duet 2 et gérer les divers réglages à la volée, même lorsqu’il ne s’agit pas d’enregistrement, mais simplement de la lecture de morceaux via iTunes ou la gestion des divers volumes lors de navigations web ou autres sons traversant le Mac.
Maestro SVP !
Maestro 2 est le nom donné à l’utilitaire de configuration de la Duet 2. Quel que soit le logiciel d’enregistrement utilisé ultérieurement, le comportement des entrées / sorties de la carte doit être d’abord ajusté via Maestro 2.
L’onglet « Input » gère, comme son nom l'indique, les entrées de la carte son. Quatre niveaux d’entrée sont sélectionnables via un menu déroulant situé en tête de piste : instrument (guitare, basse), ligne (selon 2 niveaux d’atténuation : +4 dB / -10dB) et micro.
L’utilisation d’un micro statique est possible si l'on active l’alimentation fantôme 48V avec le bouton dédié. À ses côtés, on note la présence d’un bouton d’inversion de phase : il s’avère parfois utile lorsque deux micros capturent une même source, une caisse claire prise dessus et dessous, par exemple. Inverser la phase de l’un des deux capteurs permet d’obtenir un son plus ample, ce qui reste à tester à l'usage, selon les conditions.
« Soft Limit » est une technologie propriétaire à Apogee, activable également à l’aide d’un bouton pour chaque entrée. Engagé, il permet de maximiser le niveau d’entrée avant la phase de conversion analogique / numérique du signal entrant. Son action est plus sensible sur les signaux provenant de guitares / percussions (au sens large) et ne convient pas forcément aux sons de type orgues ou basses. Il faudra là encore tester au cas par cas, avant la prise.
Notez enfin que les entrées ne peuvent être couplées afin d'effectuer un enregistrement stéréo (ou groupé) tout en préservant un offset de gain, un préréglage de niveau différent sur chacune des entrées. Chaque réglage effectué depuis Maestro est reporté sur l'afficheur de la Duet 2 par le biais d'une icône, ce qui permet en un coup d'œil de savoir où on en est.
C’est via l’onglet « Outputs » que toutes les sorties se gèrent. On peut ainsi affecter les sorties 1-2 ou 3-4 au casque ou aux sorties principales du câble épanoui. À l'usage, il suffit juste de savoir comment on les affecte dans Maestro pour récupérer les signaux désirés sur les bonnes prises d’une part, et comment on affecte ces sorties sur son logiciel de travail, d’autre part. Aucun problème dans Logic (avec I/O Labels) ou Cubase (Connexions) pour récupérer les signaux sur l’une ou l’autre des 2 paires.
Si le musicien désire attaquer une table de mixage pour gérer les sorties, il conviendra de connecter un adaptateur stéréo > double mono sur la sortie casque. En revanche, si l’utilisateur est un DJ, la Duet 2 devient le périphérique idéal pour séparer les sons dance-floor et pré-écoute casque (test avec Traktor Pro). Chaque paire de sorties peut être mise en silence, atténuée de 15 dB pour temporairement baisser le volume casque/master ou additionnée en mono pour test de compatibilité à ce format et/ou détection d’anomalies sonores éventuelles dans le mix.
L’onglet « Device Settings » mérite le détour puisqu’il permet de paramétrer le rôle des 2 touches à effleurement situées de part et d’autre de l’encodeur central de la carte. D’origine, ils autorisent la remise à zéro des crêtes de vumètres et la mise en silence des 2 paires de sorties audio. Si la plupart des fonctions d’assignement permises par Maestro sont éligibles pour chaque bouton, certaines se révèlent plus pertinentes que d'autres, comme la commutation des sources émises dans le casque est intéressante, principalement pour un DJ. Il peut ainsi, d’un tap, passer du son salle au son cue, le prochain morceau. Enfin Mixer donne une vue globale des signaux transitant dans la Duet 2, y compris ceux en provenance du séquenceur utilisé en lecture.
Pratique
Comme énoncé plus haut, la Duet 2 s’avère très confortable à utiliser, quel que soit l’usage auquel on la dédie, de l’enregistrement à la diffusion DJ en passant par la sonorisation du Mac. Qualité des convertisseurs et des préamplis d’entrée n’y sont bien évidemment pas étrangers, tout comme la résolution fixée d’origine à 24 bits. À 96 kHz, la latence affichée par Cubase est fixée à 3,6 ms, une valeur dérisoire.
Mais ce qui surprend peut-être le plus est de repasser, après utilisation de la Duet 2, sur un système audio conventionnel ou une carte son plus basique. « Dynamique du son » est certainement le qualificatif le plus simple pour illustrer le ressenti du passage de l’audio dans la Duet 2. Le seul vrai frein à son achat est son tarif, en rapport avec ses performances et qui la positionne dans le haut du panier. Reste qu’Apogee a toujours entretenu cette politique du haut de gamme performant destiné aux Macs seulement, un sacrifice financier qui le vaut bien donc !
La Duet 2 est conçue autour d’un boîtier de forme rectangulaire. Sans être véritablement encombrant, il possède une surface significative, suffisante du moins pour poser la paume de la main dessus, histoire de manipuler aisément son unique potentiomètre central tout en jetant un œil sur les vumètres et autres infos de la zone d’affichage. Celle-ci, située près de la tranche supérieure, est protégée par une plaque en verre teinté noir. L'alliance de ce verre à l’alu brossé du boîtier n’est pas sans rappeler l’esthétique de l’iMac ou des MacBook Pro. L’assise de la Duet 2 dispose d’un patin caoutchouc antidérapant, même si son poids de près de 600 grammes lui confère déjà une stabilité plus que correcte.
Le carton propose un bloc secteur qui n'a pas été utile durant le test effectué sur un iMac 27" et un MacBook Pro 2.5 GHz, l’alimentation via USB et le câble (haut débit) fourni suffisant. Cependant, elle palliera un manque chronique lorsque trop d’énergie est demandée sur le port (une alerte dans l’afficheur de la carte est envoyée dans ce cas). Outre l’alimentation et le cordon USB, la Duet 2 est accompagnée d’un câble épanoui destiné à la connexion d’entrées / sorties. Celui-ci se raccorde sur la tranche arrière de la carte, entre les 2 embases secteur / USB, via un connecteur s’inspirant (esthétiquement) du connecteur 30 broches Apple.
Une fois en place, le câble épanoui propose une paire d'entrées sur prises combo et une paire de sorties sur jack 6.35.
La prise combo a l’avantage de permettre le branchement d’un micro sur prise XLR, d’un instrument ou d’une entrée ligne sur jack 6.35, en l’insérant au centre de ladite prise. Les sorties sont symétrisées, une demande des utilisateurs de la première version de la carte, la Duet.
L’intérêt d’une telle connectique est de se montrer peu sensible aux interférences extérieures, de permettre de se connecter directement à une paire de moniteurs amplifiés, de supporter des distances de câblage importantes sans perte de signal et, d’une manière générale, d’être compatible avec la plupart des matériels audio de studio.
L’inconvénient du câble épanoui est de générer un tas de câbles juste à côté de l’unité centrale, à la fois difficile à camoufler et à utiliser, au moins en ce qui concerne les entrées lorsque l’on varie les sources d’acquisition. Apogee propose toutefois une solution optionnelle, sous la forme d’un boîtier de câblage déporté, n’apportant rien de plus au niveau performances que le câble épanoui.
Enfin, terminons ce tour d’horizon par la tranche avant pour signaler la présence de l’embase jack 6.35 destinée au branchement d’un casque, nous y reviendrons.
Seul regret, l’absence d’interface MIDI incorporée, Apogee étant coutumier du fait. Même si de nombreux périphériques de commande envoient leurs données de jeu via USB, certains synthés plus anciens doivent passer par les traditionnelles prises MIDI pour communiquer avec les logiciels. Un boîtier complémentaire est alors requis.
Pilotes requis !
C’est du moins ce que signale une alerte au sein même de l’afficheur de la Duet 2 dès que le cordon USB est branché au Mac. Un coup d’œil sur le guide de démarrage rapide indique en effet le besoin de se diriger sur le site du constructeur pour y télécharger pilotes et logiciel de configuration de la carte.
Si, sur le fond, nous sommes de plus en plus habitués à cet état de fait, il convient quand même de le savoir lorsque l’on habite une région mal desservie par l’ADSL, histoire de ne pas se retrouver avec un matériel inutilisable une fois rentré à la maison. Après rapatriement de l’archive et lancement de l’exécutable, une phase de mise à jour du firmware puis de report des fichiers et de l’utilitaire de configuration est effectuée.
Après redémarrage de l’ordinateur hôte, une boîte de dialogue propose d’entrée l’utilisation de la Duet 2 comme périphérique son du Mac. Autant dire que cette fonction (offerte avec n’importe quelle carte son, du reste) est un véritable plaisir au quotidien avec la Duet2, principalement grâce au gros encodeur central fonctionnant en mode sélecteur / réglage de volume.
Quatre appuis successifs dessus permettent la commutation du rôle du bouton : réglage niveau d’entrée 1 / 2, volume de sorties master / casque. Au bout de quelques heures de pratique, on s’habitue à laisser traîner sa main sur le boîtier de la Duet 2 et gérer les divers réglages à la volée, même lorsqu’il ne s’agit pas d’enregistrement, mais simplement de la lecture de morceaux via iTunes ou la gestion des divers volumes lors de navigations web ou autres sons traversant le Mac.
Maestro SVP !
Maestro 2 est le nom donné à l’utilitaire de configuration de la Duet 2. Quel que soit le logiciel d’enregistrement utilisé ultérieurement, le comportement des entrées / sorties de la carte doit être d’abord ajusté via Maestro 2.
L’onglet « Input » gère, comme son nom l'indique, les entrées de la carte son. Quatre niveaux d’entrée sont sélectionnables via un menu déroulant situé en tête de piste : instrument (guitare, basse), ligne (selon 2 niveaux d’atténuation : +4 dB / -10dB) et micro.
L’utilisation d’un micro statique est possible si l'on active l’alimentation fantôme 48V avec le bouton dédié. À ses côtés, on note la présence d’un bouton d’inversion de phase : il s’avère parfois utile lorsque deux micros capturent une même source, une caisse claire prise dessus et dessous, par exemple. Inverser la phase de l’un des deux capteurs permet d’obtenir un son plus ample, ce qui reste à tester à l'usage, selon les conditions.
« Soft Limit » est une technologie propriétaire à Apogee, activable également à l’aide d’un bouton pour chaque entrée. Engagé, il permet de maximiser le niveau d’entrée avant la phase de conversion analogique / numérique du signal entrant. Son action est plus sensible sur les signaux provenant de guitares / percussions (au sens large) et ne convient pas forcément aux sons de type orgues ou basses. Il faudra là encore tester au cas par cas, avant la prise.
Notez enfin que les entrées ne peuvent être couplées afin d'effectuer un enregistrement stéréo (ou groupé) tout en préservant un offset de gain, un préréglage de niveau différent sur chacune des entrées. Chaque réglage effectué depuis Maestro est reporté sur l'afficheur de la Duet 2 par le biais d'une icône, ce qui permet en un coup d'œil de savoir où on en est.
C’est via l’onglet « Outputs » que toutes les sorties se gèrent. On peut ainsi affecter les sorties 1-2 ou 3-4 au casque ou aux sorties principales du câble épanoui. À l'usage, il suffit juste de savoir comment on les affecte dans Maestro pour récupérer les signaux désirés sur les bonnes prises d’une part, et comment on affecte ces sorties sur son logiciel de travail, d’autre part. Aucun problème dans Logic (avec I/O Labels) ou Cubase (Connexions) pour récupérer les signaux sur l’une ou l’autre des 2 paires.
Si le musicien désire attaquer une table de mixage pour gérer les sorties, il conviendra de connecter un adaptateur stéréo > double mono sur la sortie casque. En revanche, si l’utilisateur est un DJ, la Duet 2 devient le périphérique idéal pour séparer les sons dance-floor et pré-écoute casque (test avec Traktor Pro). Chaque paire de sorties peut être mise en silence, atténuée de 15 dB pour temporairement baisser le volume casque/master ou additionnée en mono pour test de compatibilité à ce format et/ou détection d’anomalies sonores éventuelles dans le mix.
L’onglet « Device Settings » mérite le détour puisqu’il permet de paramétrer le rôle des 2 touches à effleurement situées de part et d’autre de l’encodeur central de la carte. D’origine, ils autorisent la remise à zéro des crêtes de vumètres et la mise en silence des 2 paires de sorties audio. Si la plupart des fonctions d’assignement permises par Maestro sont éligibles pour chaque bouton, certaines se révèlent plus pertinentes que d'autres, comme la commutation des sources émises dans le casque est intéressante, principalement pour un DJ. Il peut ainsi, d’un tap, passer du son salle au son cue, le prochain morceau. Enfin Mixer donne une vue globale des signaux transitant dans la Duet 2, y compris ceux en provenance du séquenceur utilisé en lecture.
Pratique
Comme énoncé plus haut, la Duet 2 s’avère très confortable à utiliser, quel que soit l’usage auquel on la dédie, de l’enregistrement à la diffusion DJ en passant par la sonorisation du Mac. Qualité des convertisseurs et des préamplis d’entrée n’y sont bien évidemment pas étrangers, tout comme la résolution fixée d’origine à 24 bits. À 96 kHz, la latence affichée par Cubase est fixée à 3,6 ms, une valeur dérisoire.
Mais ce qui surprend peut-être le plus est de repasser, après utilisation de la Duet 2, sur un système audio conventionnel ou une carte son plus basique. « Dynamique du son » est certainement le qualificatif le plus simple pour illustrer le ressenti du passage de l’audio dans la Duet 2. Le seul vrai frein à son achat est son tarif, en rapport avec ses performances et qui la positionne dans le haut du panier. Reste qu’Apogee a toujours entretenu cette politique du haut de gamme performant destiné aux Macs seulement, un sacrifice financier qui le vaut bien donc !