MacSpeech Dictate était attendu comme le messie : enfin le retour d'une solution de reconnaissance vocale en Français sur Mac ! Mais le logiciel est-il à la hauteur des attentes ?
Le logiciel est livré avec un micro-casque pliable et un adaptateur USB qu'il est recommandé d'utiliser : le logiciel n'accepte pas le micro intégré à l'iSight, étant donné qu'il captera les bruits ambiants, ce qui rendrait la reconnaissance vocale plus hasardeuse. Après installation, le logiciel commence par un entrainement lui permettant de s'habituer à votre voix. Alors que le packaging vante les mérites de la "précision incroyable" de MacSpeech Dictate, le texte que vous devez prononcer fait quelque peu déchanter, expliquant les difficultés auxquelles un ordinateur peut faire face pour comprendre ce que vous dites, et vous enjoignant à faire quelques efforts d'articulation. Passées quelques minutes, le logiciel est opérationnel (vous pouvez améliorer encore la reconnaissance en lisant les 3 histoires d'entrainement).
![MacSpeech](https://www.macg.co/pictures/labo/MacSpeech.jpg)
MacSpeech Dictate comprend plusieurs modes d'utilisation:
Mode épeler :
comme son nom l'indique, vous ne prononcez plus les mots, mais vous les épelez pour permettre à Dictate de les écrire le plus fidèlement possible. Très pratique pour les noms propres qu'on ne souhaite pas intégrer définitivement au corpus de mots. On peut également utiliser l'alphabet radio international (alpha, bravo, charlie, delta, écho…) pour éviter les erreurs (f/s, d/t, m/n…).
Mode commande :
dans ce mode, Dictate ne tapera aucun texte et se contentera d'exécuter vos ordres, permettant de piloter le Mac à la voix.
Mode dictée :
ce mode se voue à écrire mot pour mot ce que vous dites. Cependant ce mode inclut les deux autres puisque vous pouvez également déclencher des commandes, pour peu qu'elles soient séparées du flot d'un texte dicté, tout comme demander la frappe d'une lettre au clavier.
La bascule d'un mode à l'autre permet de donner un contexte à la reconnaissance qui en sera d'autant plus efficace. Le mode dictée est de loin le plus impressionnant : basée sur le moteur de Dragon NaturallySpeaking, la reconnaissance est, la plupart du temps, très efficace, et se trompe relativement rarement. Lorsque plusieurs interprétations sont possibles, MacSpeech les affiche dans une fenêtre dédiée, dans laquelle vous pourrez sélectionner la réponse qui correspond à votre choix.
Concrètement, vous pouvez dicter du texte dans n'importe quel champ de texte éditable de n'importe quelle application, avec des résultats plus ou moins efficaces selon que le logiciel sera écrit en carbon, cocoa, ou qu'il intègre son propre moteur de texte et non celui de Mac OS X. Pour répondre à tous les cas de figure, vous pouvez également dicter le texte dans une fenêtre de MacSpeech Dictate pour "l'injecter" dans n'importe quelle application. De même, vous pourrez piloter certains jeux à la voix par simulation de frappe au clavier, et d'autres non.
Autre bon point, MacSpeech Dictate est multilingue, vous pourrez ainsi dicter en anglais, allemand, allemand suisse, et italien, en basculant d'un profil à l'autre.
Seul bémol : les noms propres et les néologismes, que le logiciel ne connaît pas, et qu'il vous faudra ajouter à son dictionnaire. Cependant il est loin d'être impossible de faire commettre d'impardonnables fautes au logiciel sur des accords basiques, notamment avec des inversions syntaxiques. Ainsi, «Aussi pressées soient-elles, les oranges n'en sont pas moins des agrumes.» devient « Aussi pressés soit-elle, les oranges n'en sont pas moins des agrumes »…
On se retrouve là face aux mêmes problèmes qu'avec les correcteurs orthographiques et grammaticaux : tant que l'ordinateur sera incapable de comprendre le sens même de la phrase, dans nombre de cas il lui sera impossible de l'écrire parfaitement. L'état de l'art en matière d'intelligence artificielle en est encore bien loin, n'espérez donc pas pouvoir remplacer une secrétaire humaine avant bien des années. Si on peut voir aujourd'hui des robots capables d'apprendre de nouveaux mots rien qu'en les entendant, ceux-ci n'en conservent qu'une trace phonétique et n'ont pas de rapport textuel aux mots. Cependant, si un quiproquo peut arriver entre êtres humains, on ne peut exiger mieux de la part d'une machine, mais les erreurs d'interprétation sont toujours irritantes (voir sur ce sujet Pour quelques neurones de plus).
Même si ce talon d'Achille ne vous gêne pas outre mesure, il a d'autres conséquences plus ennuyeuses : MacSpeech Dictate met quelques secondes avant d'inscrire le texte qu'il aura reconnu. Il vous faudra donc vous interrompre sans cesse pour vous assurer qu'il n'y a pas d'erreurs, voire pour les corriger. Certes vous pouvez aussi bien poursuivre la dictée, mais il devient plus gênant encore d'avoir à revenir sur ce qu'on a dit et de perdre le fil de son propos. Il est cependant recommandé de dicter des phrases entières, permettant à MacSpeech Dictate d'avoir une orthographe optimale.
Un Mac aux ordres
Pour ce qui est du pilotage du Mac, MacSpeech Dictate semble quelque peu inachevé : peu de cohérence entre les commandes ("ouvrir le site web Google" et "aller au signet un", "copier sélection" et "copier du presse-papier"), voire de la traduction littérale ("aller à prochain lien"). Il faut connaître les commandes par cœur au lieu de tenter ce qui semble le plus logique (bien que certaines commandes soient proposées sous plusieurs formulations). En mode dictée, une commande mal interprétée sera consciencieusement écrite par le logiciel.
Heureusement la fenêtre des commandes affiche la liste des celles disponibles de manière contextuelle, mais la pléthore de commandes en rend la navigation difficile (Safari dispose ainsi d'une commande vocale qui permet… d'afficher la licence du navigateur d'Apple !).
On peut filtrer cette liste en tapant un mot susceptible de figurer dans la commande qu'on cherche, mais cela peut s'avérer hasardeux, et rend l'utilisation du logiciel particulièrement frustrante. Vous pouvez également désactiver les commandes qui ne vous servent pas. Cependant après quelques jours d'utilisation, on finit par se fier à quelques commandes qu'on aura retenues. Et lorsqu'on parvient à effectuer une série de tâches sans se heurter à ces problèmes, résolument, c'est magique. On peut naturellement rajouter ses propres commandes ou modifier les commandes existantes, qui sont basées sur AppleScript (en n'oubliant pas qu'Automator permet de créer un AppleScript sans la moindre programmation). En plus des commandes globales, MacSpeech Dictate est livré avec un jeu de commandes pour le Finder, iCal, iChat, Mail, Safari, et TextEdit.
Le fait que la documentation intégrée soit en Anglais (Application Systems le distributeur du logiciel promet une version française à télécharger pour le 15 octobre) n'est pas pour rien dans ce sentiment d'inachevé, d'autant plus que même si vous maîtrisez la langue de Shakespeare, elle ne vous sera pas de grande utilité puisqu'il vous faudra connaître la version française exacte des commandes pour pouvoir les utiliser. Fort heureusement on peut les retrouver en consultant la fenêtre de commande, mais ça n'est pas du plus grand confort pour la prise de contact avec le logiciel.
Pire encore, certaines commandes qu'on peut trouver dans le fichier de bienvenue, bien que correctement reconnues, n'ont pas l'effet escompté : "avancer/reculer de x caractères" déplace le curseur de mot en mot! De même, si on sélectionne tout le texte et qu'on dit "effacer ça", le seul effet est de désélectionner le texte et de placer le curseur au début. Si la sélection du texte entre deux mots spécifiques fonctionne bien, elle n'a cours que sur la première occurrence des mots concernés, ce qui peut rendre l'opération hasardeuse. Lorsqu'un mot est mal interprété, il devient donc très délicat de piloter le Mac à la voix pour aller le corriger, ce qui rend l'utilisation de MacSpeech parfois très frustrante. Mais MacSpeech vous apprend la tempérance : si un quiproquo vous donne l'envie de laisser un juron vous échapper, celui-ci sera invariablement noté par le Mac, ne faisant qu'ajouter à votre énervement…
Moralité, la navigation dans le texte requiert souvent de s'en remettre au clavier ou à la souris, ce qui fera sans doute déchanter les utilisateurs qui comptaient pouvoir contrôler leur Mac intégralement à la voix, comme les personnes en situation de handicap par exemple. Cependant, Application Systems indique avoir collaboré avec l'AFM pour l'élaboration de la version française, et que les testeurs en sont très satisfaits.
Ormis ces petits reproches, on ne peut qu'être impressionné par le résultat lorsque tout se passe bien, en espérant qu'une future mise à jour viendra corriger les quelques griefs qu'on peut avoir concernant les commandes.
Le logiciel est livré avec un micro-casque pliable et un adaptateur USB qu'il est recommandé d'utiliser : le logiciel n'accepte pas le micro intégré à l'iSight, étant donné qu'il captera les bruits ambiants, ce qui rendrait la reconnaissance vocale plus hasardeuse. Après installation, le logiciel commence par un entrainement lui permettant de s'habituer à votre voix. Alors que le packaging vante les mérites de la "précision incroyable" de MacSpeech Dictate, le texte que vous devez prononcer fait quelque peu déchanter, expliquant les difficultés auxquelles un ordinateur peut faire face pour comprendre ce que vous dites, et vous enjoignant à faire quelques efforts d'articulation. Passées quelques minutes, le logiciel est opérationnel (vous pouvez améliorer encore la reconnaissance en lisant les 3 histoires d'entrainement).
![MacSpeech](https://www.macg.co/pictures/labo/MacSpeech.jpg)
MacSpeech Dictate comprend plusieurs modes d'utilisation:
Mode épeler :
comme son nom l'indique, vous ne prononcez plus les mots, mais vous les épelez pour permettre à Dictate de les écrire le plus fidèlement possible. Très pratique pour les noms propres qu'on ne souhaite pas intégrer définitivement au corpus de mots. On peut également utiliser l'alphabet radio international (alpha, bravo, charlie, delta, écho…) pour éviter les erreurs (f/s, d/t, m/n…).
Mode commande :
dans ce mode, Dictate ne tapera aucun texte et se contentera d'exécuter vos ordres, permettant de piloter le Mac à la voix.
Mode dictée :
ce mode se voue à écrire mot pour mot ce que vous dites. Cependant ce mode inclut les deux autres puisque vous pouvez également déclencher des commandes, pour peu qu'elles soient séparées du flot d'un texte dicté, tout comme demander la frappe d'une lettre au clavier.
La bascule d'un mode à l'autre permet de donner un contexte à la reconnaissance qui en sera d'autant plus efficace. Le mode dictée est de loin le plus impressionnant : basée sur le moteur de Dragon NaturallySpeaking, la reconnaissance est, la plupart du temps, très efficace, et se trompe relativement rarement. Lorsque plusieurs interprétations sont possibles, MacSpeech les affiche dans une fenêtre dédiée, dans laquelle vous pourrez sélectionner la réponse qui correspond à votre choix.
Concrètement, vous pouvez dicter du texte dans n'importe quel champ de texte éditable de n'importe quelle application, avec des résultats plus ou moins efficaces selon que le logiciel sera écrit en carbon, cocoa, ou qu'il intègre son propre moteur de texte et non celui de Mac OS X. Pour répondre à tous les cas de figure, vous pouvez également dicter le texte dans une fenêtre de MacSpeech Dictate pour "l'injecter" dans n'importe quelle application. De même, vous pourrez piloter certains jeux à la voix par simulation de frappe au clavier, et d'autres non.
Autre bon point, MacSpeech Dictate est multilingue, vous pourrez ainsi dicter en anglais, allemand, allemand suisse, et italien, en basculant d'un profil à l'autre.
Seul bémol : les noms propres et les néologismes, que le logiciel ne connaît pas, et qu'il vous faudra ajouter à son dictionnaire. Cependant il est loin d'être impossible de faire commettre d'impardonnables fautes au logiciel sur des accords basiques, notamment avec des inversions syntaxiques. Ainsi, «Aussi pressées soient-elles, les oranges n'en sont pas moins des agrumes.» devient « Aussi pressés soit-elle, les oranges n'en sont pas moins des agrumes »…
On se retrouve là face aux mêmes problèmes qu'avec les correcteurs orthographiques et grammaticaux : tant que l'ordinateur sera incapable de comprendre le sens même de la phrase, dans nombre de cas il lui sera impossible de l'écrire parfaitement. L'état de l'art en matière d'intelligence artificielle en est encore bien loin, n'espérez donc pas pouvoir remplacer une secrétaire humaine avant bien des années. Si on peut voir aujourd'hui des robots capables d'apprendre de nouveaux mots rien qu'en les entendant, ceux-ci n'en conservent qu'une trace phonétique et n'ont pas de rapport textuel aux mots. Cependant, si un quiproquo peut arriver entre êtres humains, on ne peut exiger mieux de la part d'une machine, mais les erreurs d'interprétation sont toujours irritantes (voir sur ce sujet Pour quelques neurones de plus).
Même si ce talon d'Achille ne vous gêne pas outre mesure, il a d'autres conséquences plus ennuyeuses : MacSpeech Dictate met quelques secondes avant d'inscrire le texte qu'il aura reconnu. Il vous faudra donc vous interrompre sans cesse pour vous assurer qu'il n'y a pas d'erreurs, voire pour les corriger. Certes vous pouvez aussi bien poursuivre la dictée, mais il devient plus gênant encore d'avoir à revenir sur ce qu'on a dit et de perdre le fil de son propos. Il est cependant recommandé de dicter des phrases entières, permettant à MacSpeech Dictate d'avoir une orthographe optimale.
Un Mac aux ordres
Pour ce qui est du pilotage du Mac, MacSpeech Dictate semble quelque peu inachevé : peu de cohérence entre les commandes ("ouvrir le site web Google" et "aller au signet un", "copier sélection" et "copier du presse-papier"), voire de la traduction littérale ("aller à prochain lien"). Il faut connaître les commandes par cœur au lieu de tenter ce qui semble le plus logique (bien que certaines commandes soient proposées sous plusieurs formulations). En mode dictée, une commande mal interprétée sera consciencieusement écrite par le logiciel.
Heureusement la fenêtre des commandes affiche la liste des celles disponibles de manière contextuelle, mais la pléthore de commandes en rend la navigation difficile (Safari dispose ainsi d'une commande vocale qui permet… d'afficher la licence du navigateur d'Apple !).
On peut filtrer cette liste en tapant un mot susceptible de figurer dans la commande qu'on cherche, mais cela peut s'avérer hasardeux, et rend l'utilisation du logiciel particulièrement frustrante. Vous pouvez également désactiver les commandes qui ne vous servent pas. Cependant après quelques jours d'utilisation, on finit par se fier à quelques commandes qu'on aura retenues. Et lorsqu'on parvient à effectuer une série de tâches sans se heurter à ces problèmes, résolument, c'est magique. On peut naturellement rajouter ses propres commandes ou modifier les commandes existantes, qui sont basées sur AppleScript (en n'oubliant pas qu'Automator permet de créer un AppleScript sans la moindre programmation). En plus des commandes globales, MacSpeech Dictate est livré avec un jeu de commandes pour le Finder, iCal, iChat, Mail, Safari, et TextEdit.
Le fait que la documentation intégrée soit en Anglais (Application Systems le distributeur du logiciel promet une version française à télécharger pour le 15 octobre) n'est pas pour rien dans ce sentiment d'inachevé, d'autant plus que même si vous maîtrisez la langue de Shakespeare, elle ne vous sera pas de grande utilité puisqu'il vous faudra connaître la version française exacte des commandes pour pouvoir les utiliser. Fort heureusement on peut les retrouver en consultant la fenêtre de commande, mais ça n'est pas du plus grand confort pour la prise de contact avec le logiciel.
Pire encore, certaines commandes qu'on peut trouver dans le fichier de bienvenue, bien que correctement reconnues, n'ont pas l'effet escompté : "avancer/reculer de x caractères" déplace le curseur de mot en mot! De même, si on sélectionne tout le texte et qu'on dit "effacer ça", le seul effet est de désélectionner le texte et de placer le curseur au début. Si la sélection du texte entre deux mots spécifiques fonctionne bien, elle n'a cours que sur la première occurrence des mots concernés, ce qui peut rendre l'opération hasardeuse. Lorsqu'un mot est mal interprété, il devient donc très délicat de piloter le Mac à la voix pour aller le corriger, ce qui rend l'utilisation de MacSpeech parfois très frustrante. Mais MacSpeech vous apprend la tempérance : si un quiproquo vous donne l'envie de laisser un juron vous échapper, celui-ci sera invariablement noté par le Mac, ne faisant qu'ajouter à votre énervement…
Moralité, la navigation dans le texte requiert souvent de s'en remettre au clavier ou à la souris, ce qui fera sans doute déchanter les utilisateurs qui comptaient pouvoir contrôler leur Mac intégralement à la voix, comme les personnes en situation de handicap par exemple. Cependant, Application Systems indique avoir collaboré avec l'AFM pour l'élaboration de la version française, et que les testeurs en sont très satisfaits.
Ormis ces petits reproches, on ne peut qu'être impressionné par le résultat lorsque tout se passe bien, en espérant qu'une future mise à jour viendra corriger les quelques griefs qu'on peut avoir concernant les commandes.