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Les nouveaux Mac Pro (Early 2009)

Sylvain ALLAIN

mardi 21 avril 2009 à 14:09 • 41

Matériel

Il aura fallu attendre plus d’un an avant que Cupertino ne daigne renouveler, en profondeur, l’architecture des Mac Pro. Choix délibéré ou volonté de coller de près aux technologies d'Intel, son principal partenaire ? La question pourrait rester partiellement en suspens… Mais à peine compulse-t-on la fiche technique des nouveaux monstres que l’interrogation laisse très vite la place à l’évidence. Plus question pour Apple de commettre des impairs, comme de rester impuissant face ses propres annonces… et ne pas pouvoir tenir ses promesses. On se souviendra de la fameuse barre des 3.0 GHz jamais atteinte avec les PPC d’IBM.

Aujourd’hui, les choses ont changé. Intel fournit Apple et, jusqu’il y a peu (lire : Xeon : fin de l’exclusivité pour Apple), avait même assuré l’avant-première sur ses processeurs Intel Xeon - sa gamme pro serveur - à la Pomme.

C’est donc en toute logique que les Mac Pro édition 2009 ont adopté la nouvelle fournée de puce Intel Xeon nom de code Nehalem EP qui supportent l’Hyper-Threading et, désormais, la virtualisation de cœurs processeur, le tout soutenu par la technologie TurboBoost. Annoncés comme vraiment très véloces, les nouvelles stations Pro made by Cupertino, le sont-elles vraiment ?

Pour le savoir, nous avons testé les deux modèles de base présents au catalogue et une configuration très musclée à 2.93 GHz version Octo-Cores… Et puissants, ces monstres de calculs le sont assurément !
Reste que parfois, la coque ne fait pas le Mac, et qu’à défaut d’un environnement software optimisé, une trop grande puissance matérielle ne sert malheureusement que peu, voir pas du tout. Nous nous sommes donc focalisés sur la puissance pure en calcul et sur les performances disques. Bench, curiosité et tournevis : revue de détails.


Vaisseau amiral de la flotte chez Apple, les Mac Pro n’ont pas vu leur design évoluer, ou très que très peu, depuis l’apparition des Power Mac G5. Comme à l'accoutumée, la révolution vient de l’intérieur.




Signes extérieurs d’évolution


Néant ! Ou presque… Il faut dire que depuis le lancement des Power Mac G5 en juin 2003, la durée la plus longue jamais enregistrée pour le design d’un produit Apple, le boîtier des Mac Pro n’a que très peu évolué. Mais à quoi bon, surtout si ce dernier répond aux besoins des utilisateurs… Et sur ce point, Apple a su pérenniser.

Les modifications externes se font discrètes, il suffit simplement de se pencher sur le connectique pour s’en rendre compte. En façade, le port FireWire 400 a laissé la place à un deuxième FW 800 accompagné de deux connecteurs USB 2.0 et de la traditionnelle prise casque. À l’arrière les changements sont en tout point similaires. On retrouve donc trois ports USB 2.0, deux ports FireWire 800 (le 400 disparaît), une sortie casque avec une entrée audio analogique mini jack, une une entrée/sortie optique S/PDIF (Sony/Philips Digital InterFace) numérique et deux connecteurs Ethernet 100/1GoBaseT.


Excepté la suppression du connecteur IEEE1394, aucun changement notable à l’arrière des Mac Pro.




Dotés en standard d’une carte NVIDIA GeForce GT 120, les Mac Pro bénéficient désormais d’une sortie DVI Dual Link et du fameux Mini Display Port.



Côté graveur de DVD, aucune évolution, tant dans la conception que dans le matériel embarqué. Livré avec un SuperDrive double couche, il est possible d’opter pour une seconde unité sur l’Apple Store. Le graveur de DVD Apple n’a toujours pas laissé la place à un périphérique au format Blue Ray. Dommage… Apple réserve cela sans doute pour le lancement de Snow Leopard, mais pour le prix on aurait espéré au moins ce genre de lecteur d’autant que désormais les SuperDrive profitent d’une interface SATA.


Les SuperDrive adoptent enfin le SATA. Plus d’obstacle pour installer tout autre type de lecteur dans les stations d’Apple.



Vous l’avez compris, les Mac Pro conservent toujours le même look, et il ne semble pas au programme que Cupertino change son fusil d’épaule, tout du moins pas avant la prochaine génération… Et là encore, rien n’est moins sûr.


Une révolution de l’intérieur

En adoptant les nouvelles puces serveur Xeon Nehalem EP, séries W3500 (pour la version quadri processeur mono-socket), E5500 et X5500 (pour les versions 8 cœurs bi-socket), représentées par le Mac Pro 2.26 GHz et 2.93 GHz Octo, Apple a dû revoir de A à Z l’architecture interne de ses machines de bureau professionnelles.

En effet, les nouveaux processeurs Intel Xeon, qui jouissent d’une toute nouvelle architecture avec contrôleurs intégrés, nécessitaient qu’Apple se penche à nouveau sur la conception globale de son boîtier. D’un autre côté, si cela a impliqué à nouveau de la Recherche et du Développement en collaboration avec Intel, ce qui engendre un surcoût pour la firme, celui-ci sera vite amorti. Désormais, tous les modèles et toutes les fréquences partagent un seul boîtier commun puisque l’architecture des CPU Nehalem EP implique que les principaux organes et contrôleurs se retrouvent regroupés et placés à proximité des processeurs.

Résultats à la production : ce qui distinguera un Quad-Cores d’un Octo-Cores, ce sera seulement sa carte fille ou son module processeur puisque la RAM et elle aussi intimement liée aux CPU. Nous avons pu le vérifier, il nous a simplement suffi d’intervertir les modules (cartes-mères CPU) pour transformer notre Mac Pro 2.66 GHz Quad en Octo et inversement, fait de notre station CTO 2.93 GHz huit cœurs un simple quadri processeurs. Seul et unique signal, après un redémarrage, Mac OS X vous informe que la RAM a été réinitialisée et pleinement opérationnelle. Ce qui nous aura permis de configurer à volonté nos trois modèles de tests pour réaliser l’ensemble des bench de ce labo.





Une fois le capot déposé, extraire du boîtier le module CPU est un vrai jeu d’enfant. Il suffit pour déverrouiller le tout de presser sur les deux petits leviers de part et d’autre.




Ici, la carte-mère bi-socket du Mac Pro 2.93 GHz.




Mais ce ne sont pas les seuls changements opérés. Apple a profité de cette révision majeure pour corriger quelques petits défauts de conception pointés du doigt sur l’ancienne génération. Les baies qui accueillent les disques durs ont été améliorées. Les supports disque glissent mieux et s’insèrent plus aisément.


Aussi bien pensé que fût le système de baie où les disques durs venaient prendre place, sur les modèles précédents, se pincer les doigts était monnaie courante. Aujourd’hui, le problème a été corrigé et l’espace très largement suffisant.



Au niveau des ports PCI Express 2.0, nette amélioration du support pour les cartes longues. Ainsi, la Radeon HD 4870, à l’image de GeForce 8800 GT des Mac pro (Early 2008), profite d’un très ingénieux système de blocage des rails. Alors qu’il fallait plus ou moins jongler pour insérer une GT 8800 NVIDIA dans une machine, l’insertion se fait sens encombre.


L’insertion de cartes graphique ou autre de grand format ne pose plus aucun souci...




… Une petite pression sur le bouton et le support coulisse vers la gauche libérant ainsi la carte.



Ce n’est d’ailleurs pas la seule modification qui ait été apportée en ce qui concerne l’insertion ou l’extraction d’une carte sur les ports PCI Express. Jadis, les petits ergos plastiques, en charge de bloquer les cartes qui étaient insérées, étaient assez difficiles d’accès. Ce n’est plus le cas aujourd’hui puisqu’ils ont été remplacés par une barre métallique faisant office de verrou. Plus accessible, il suffit de la pousser vers la gauche pour tout débloquer.


Une poussée vers la gauche suffit à libérer toutes les cartes qui pourront être installées dans les Mac Pro…




Plus aérés, les nouveaux boîtiers autorisent une meilleure circulation de l’air. Cela n’empêche pas la Radeon HD 4870 de chauffer considérablement et de générer beaucoup de bruit, contrairement à la GeForce GT 120, très discrète sur ce point.





Une belle architecture



Pour faire évoluer tout en puissance ses nouveaux Mac Pro, Cupertino s’est donc tourné vers les processeurs Xeon Nehalem EP développés par Intel qui introduisent une nouvelle architecture et de nouvelles fonctionnalités.

Les Mac Pro Quad 2.66 et 2.93 Ghz s’appuient sur des puces Nehalem issues de la famille W3500. Particularité de ces processeurs gravées en 45 nm : ils ne peuvent fonctionner que sur des cartes-mères mono-socket mais consomment relativement beaucoup. La version 2.66 GHz qui équipe notre Mac Pro est un Xeon W3520 qui n’ingurgite pas moins 130 Watts. C’est beaucoup, mais il a l’avantage de coûter moins cher et de s’assurer de belles performances. Son pendant à 2.93 GHz, un Xeon W3540, aussi de doté de 8 Mo de cache de niveau 3 (soit de 2 Mo par cœur), ne consomme toutefois pas plus de 130 Watts comme son petit frère.

Les Mac Pro Octo 2.26 et 2.93 GHz (ceux de notre labo) embarquent quant à eux deux Xeon quadri cœurs issus de la famille X5500 qui est elle-même déclinée en trois sous catégories de processeurs. Il y a la série E (pour Enhenced, amélioré) et les séries X et L. Chacune de ces catégories nécessite des cartes-mères bi-socket mais peuvent fonctionner en solo sur une carte bi-socket contrairement à la série W3500 des mono processeurs quadri cœurs. Autre avantage, ces CPU consomment nettement moins à l’unité.


Carte mère mono-socket pour le Mac Pro Quad 2.66 GHz qui ne peut bénéficier que d’une seule puce Xeon Nehalem dont la consommation atteint 130 Watts, raison de son imposant système de refroidissement.




Sur les modules processeurs bi-socket, tout est doublé. Contrôleur mémoire, RAM et consommation. Ainsi le Xeon E5520 à 2.26 GHz consomme deux fois 80 Watts et dispose de deux banques de DDR3 ECC tout comme son homologue X5570 à 2.93 Ghz Octo dont la consommation grimpe allégrement à 190 Watts (deux fois 95 Watts).







À l’image des constructeurs automobiles qui, pour beaucoup désormais, partagent des plateformes communes, les cartes-mères processeurs partagent un boîtier commun. Moins coûteux en production et plus facile à dépanner, le dernier Mac Pro assure la compatibilité avec les modules grâce à un connecteur de fabrication maison. Celui-ci se charge, en sus de « l’interconnectivité » de l’électronique, d’alimenter les modules.




L’insertion se fait très facilement grâce aux rails situés de part et d’autre du châssis et aux petits plots qui viennent coulisser sous les cartes-mères processeurs.




Outre la simplification de l’architecture pour Apple, l’utilisation des nouveaux Xeon permet de passer à un type de RAM bien moins onéreuse que sur les précédents modèles. La SDRAM DDR3 ECC (ECC pour correction d’erreur) coûte environ trois fois moins cher que la mémoire utilisée auparavant et ne fonctionne plus en parité. Autre évolution majeure induite par les Xeon Nehalem, l’intégration des contrôleurs E/S mémoire qui autorisent de fait des accès directs entre la RAM et les processeurs. La bande passante en est considérablement augmentée et les phénomènes de latence réduits d’environ 35%. Cela entraine aussi la disparition du fameux Bus Frontal ou FSB (Front Side Bus) qui était de 1333 MHz sur les anciens modèles.



Autres importantes nouveautés, les Nehalem introduisent les technologies de l’Hyper-Threading et du TurboBoost.


L’Hyper-Threading

Comme vous le savez, les Xeon séries : W (pour Workstation) et X et E intègrent un total de quatre cœurs par unité processeur. Aujourd’hui, et pour simplifier, ces cœurs processeurs sont en mesure de traiter par cycle d’horloge deux fois plus d’opérations grâce à l’Hyper-Threading qui va simuler ou émuler, si vous préférez, quatre autres cœurs, mais logiques cette fois. Cette technologie appelée communément aujourd’hui virtualisation permet à Intel de proposer de puces capables de délivrer une puissance de calcul équivalente à la précédente génération, mais avec deux fois moins de cœurs physiques. Ainsi, les Quad et Octo cœurs commercialisés par Apple offrent, selon le modèle, un total de 8 ou 16 cœurs (4 ou 8 physiques + 4 ou 8 logiques). En terme de performances, les gains sont très importants mais ne sauraient être doublés (lire ci-après).


Le Turbo Boost

La seconde innovation importante amenée par les Mac Pro réside dans l’utilisation dynamique des cœurs processeurs. Il arrive très souvent que l’ensemble de cœurs ne soit pas actif ou sollicité par les applications sous Mac OS X (lire ci-après). La technologie du Turbo Boost permet aux cœurs inexploités de se désactiver au profit de ceux en activité. Prenons le cas du Mac Pro Quad 2.66 GHz. Ses quatre cœurs physiques ne sont pas tous sollicités par Photoshop CS4. Si un seul cœur travaille, souvent le cas, les trois autres seront désactivés tout en incrémentant par palier de 133 MHz la fréquence du cœur actif qui pourra alors atteindre jusqu’à 3.0 GHz sur notre Quad (soit trois pas de 133 MHz), et 3.33 GHz sur un modèle 2.93 GHz…


Débauche de puissance

De la belle ouvrage et une dotation à faire rêver. Mais dans les faits, qu’apportent réellement la technologie l’Hyper-Treading et la virtualisation ? La fonction TurboBoost est-elle aussi efficace ? C’est ce que nous avons tenté de découvrir en soumettant les trois modèles de notre labo à de nombreux tests. Nous avons donc fait appel aux incontournables outils de bench que sont : CineBench R10 signé Maxon, GeekBench 2.1.2 de Primat Labs et Xbench 1.3 de Spiny Software afin de déterminer concrètement le potentiel réel des processeurs Xeon Nehalem EP série W3500 et X5500.

Puis, nous nous sommes tournés vers plusieurs applications : QuickTime, Final Cut Studio 2, Handbrake, QuickBench, etc. Photoshop CS3 et CS4 nous ont d’ailleurs permis de mettre en évidence la très mauvaise prise en charge par les fameux « plugins » des multicœurs. Contrairement à toute attente, beaucoup de filtres ou d'opérations appliqués par Photoshop ne sollicitent que très peu l’ensemble des cœurs physiques des machines. Adobe a beau nous vanter les mérites de son logiciel phare, il n’en reste pas moins que l’application ne sait pas gérer correctement les systèmes multiprocesseurs.

Mais ce n’est pas le seul éditeur à blâmer. Il sont nombreux, Apple comprise, à ne pas savoir encore appréhender avec efficacité la gestion des processeurs à cœurs multiples, surtout lorsque ces derniers embarquent plus de quatre cores… Mais on le sait, développer des logiciels efficaces pour ce type d’architecture relève du défi ! Nombreux sont développeurs à le clamer. Et il serait grand temps qu’Apple et ses partenaires s’y mettent vraiment même si l’on suppute les améliorations en ce domaine, que devrait apporter prochainement Snow Leopard.

Enfin, nous avons parachevé notre expérience, ô combien instructive, en testant les performances des disques durs livrés en standard avec les Mac Pro. Nous les avons opposés, puis comparés avec d’autres modèles, plus rapides pour certains, plus économiques pour d’autres, y compris en RAID. Et là, de bien belles surprises…


Sous Geekbench 2.1.2 (64Bits) les nouveaux Mac Pro ont été opposés aux deux générations précédentes et aux deux iMac 3.06 GHz modèles 2008 et 2009. Notez que les iMac nous servent d’indices de référence. Exceptés le Mac Pro 2.66 GHz Quad Nehalem qui est doté de 3 Go RAM et les modèles Octo de 6 Go, tous nos modèles embarquent 4 Go de RAM.


La puissance délivrée par les huit cœurs physiques (seize reconnus par Geekbench) donne un net avantage au Mac Pro 2.93 GHz, mais ce modèle est loin de dominer notamment en test mémoire où, surprenant, le modèle d’entrée de gamme Core-Quad le talonne.



Huit cœurs physiques, huit cœurs logiques (soit un total de seize), les processeurs de notre modèle sur mesure déploient ici tout leur potentiel ou presque. Toutefois, malgré cette débauche de puissance, l’ordinateur passe le cap de 17 500 points, tout de même, et 29 682 en calculs à la virgule flottante, là ou un Mac Pro 2.8 GHz Octo (Early 2008) atteint péniblement les 16 293 points sur ce même mode. On constate que le modèle d’entrée de gamme 2.66 GHz Quad assure une excellente gestion de sa mémoire, 3 Go en standard. Surpris par ce résultat, nous avons augmenté la mémoire à 6 Go comme sur nos deux autres machines. Et là, le Mac Pro 2.66 s’illustre encore. Un aspect qui se confirme sous Xbench 1.3.


Le contrôleur mémoire intégré au processeur Nehalem fait ici des étincelles, permettant une bien meilleure gestion des données qui y sont stockées. Une fois de plus le nouveau Mac pro 2.66 GHz se démarque. Par ailleurs, on constate la GeForce GT 120 sur cette machine surclasse la 8800 GT de l’ancienne génération.



Bien que le logiciel Xbench ne soit pas réputé fiable sur l’ensemble de ses tests, on note très souvent des écarts sur les calculs CPU et interface Quartz Interface Test, raison pour laquelle nous procédons à une moyenne de trois, on s’aperçoit que la gestion de la mémoire par le contrôleur directement intégré au processeur porte ses fruits avec des gains moyens de l’ordre de 40 %. Un plus qui pourrait être toutefois bien plus important si Apple n’avait pas jugé utile de brider la fréquence de la RAM (DDR3 ECC) sur les modèles huit cœurs. Eh oui ! Si le Quad bénéficie d’une fréquence mémoire cadencée à 1066 MHz, celle des Mac Pro 8 cœurs devrait être à 1333 MHz en lieu et place des 1066 Mhz constatés sur l’ensemble de la gamme. Des machines alors bridées qui ne délivrent pas le potentiel théorique, mais aussi pratique…

Paradoxalement, l’impact n’est pas aussi significatif sous certaines applications telles Photoshop CS3 et CS4 qui travaillent pourtant mieux plus on leur alloue de mémoire (lire ci-dessous)…

Ici, le nombre de cœurs physiques et virtuels - grâce à l’Hyper-Threading – associés à la fréquence à la fois des unités processeurs que celle du FBS (Front Side Bus) l’emporte. Un point que se vérifie très concrètement avec CineBench R10.


Indubitablement, le nombre de cœurs (seize au total) et la fréquence des CPU sont les facteurs premiers de telles performances, même si ici Le Mac Pro 2.80 GHz Octo obtient la troisième marche du podium en opération de « Rendu » passant le Quad 2.66.



Comme le démontre en partie Xbench, les résultats obtenus avec CineBench sont cohérents y compris en OpenGL. Nous avons pour l’occasion permuté, sur les deux Mac Pro 8 cœurs, les cartes vidéo NVIDIA GeForce GT 120 et ATI Radeon HD 4870. Les résultats affichés donne gagnant le 2.93 GHz associé à la Radeon, mais le Mac Pro 2.66 GHz Quad parvient à faire mieux en OpenGL que le 2.93 GHz avec une GT 120. Une carte pourtant moins véloce que la GeForce GT 130 qui équipe l’iMac 3.06 GHz millésime 2009. De quoi répondre à une envie ludique sur un Mac Pro. Mais d’avis de spécialiste, Apple propose un catalogue de cartes graphiques, dans l’immédiat bien chiche, aux professionnels de la 3D qui regretteront les solutions NVIDIA Quadro FX qui étaient en option sur la précédente génération. Pire encore, Apple aurait pu et dû proposer sur son store une Quadro FX 5800.

[maj] : la Quadro est maintenant disponible pour les Mac Pro.

Trop puissant à l’usage ?

La première étape accomplie, nous avons d’ores et déjà pu nous forger une idée précise de la puissance disponible ; elle est considérable, notamment avec des applications 3D comme Maya 2009 d’Autodesk. Bien évidemment, les différents tests que nous avons réalisés présentent de nombreuses similitudes avec un usage courant y compris dans un contexte de production. Mais ils sont à pondérer. Deux raisons essentielles à cela. D’abord, il s’agit de tests ponctuels établis dans un but précis afin d’évaluer un matériel. Ensuite, les conditions en productions sont tellement variées qu’il serait difficile d’en reproduire toutes les facettes. Cependant, que cela soit sous Photoshop CS4, Premiere Pro CS4, Final Cut Studio 2, on constate que l’optimisation des logiciels pour des machines dotées de plusieurs cœurs processeur est loin d’aboutir.


Un script d’une dizaine d’opérations lancé sous Photoshop CS4 laisse clairement apparaître l’inexploitation de tous les cœurs à disposition ici représentés par iStat Menu.




Sous Photoshop, les tests ont été réalisés d’abord sous avec CS3 puis CS4, nous avons lancé script : Photoshop Torture Test signé Jason D. O’Grady, puis d’autres scripts sous CS4. Si les résultats obtenus confirment que la mémoire joue un rôle important, c’est la fréquence qui prend ici le pas au détriment du nombre de cœurs du CPU.


Sous QuickTime, c’est sans équivoque. Le haut de gamme s’impose, mais l’on sent bien que la puissance est partiellement exploitée. Ici, le Quad constitue le meilleur compromis.




L’activité du processeur, représentée par iStat Menu, est importante sous QuickTime, ici en pleine exportation d’une séquence HD 1080i vers le format .m4v pour iPod. L’opération s’appuie sur tous les cœurs, malheureusement sans les saturer.



Ce qui confirme qu’en fonction du logiciel utilisé et de son éventuelle optimisation pour le multiprocessing, dès que l’on dépasse quatre unités processeurs, les gains sont peu conséquents. Le Mac Pro 2.8 GHz quadri cœur de la génération précédente et le 2.66 GHz Octo (Early 2009) illustrent assez bien le phénomène.


Handbrake 0.9.2, comme la version 0.9.3, est relativement bien développé. C’est peut-être même une des meilleures applications en terme de gestion du multiprocessing. Il prend parfaitement en charge aussi bien deux que quatre cœurs. Au-delà, les processeurs ne sont plus autant sollicités.




Toujours sous Handbrake 0.9.2, lorsque l’application entame la seconde phase d’encodage, les cœurs processeur sont vraiment sollicités. Ici, sur un iMac 3.06 GHz, l’exploitation est 77% et atteint allégrement les 98% en fin de processus.



Bien que le logiciel Handbrake ne puisse être représentatif de toutes les applications actuellement développées pour Mac OS X et les architectures à multiprocesseurs ainsi que multicœurs, il reflète pourtant assez bien leur exploitation. Ainsi, nous pouvons tirer une première conclusion sur ces nouveaux Mac Pro. Tant que les applications ne seront pas spécifiquement élaborées l’utilisateur final ne tirera pas pleinement profit sauf s’il travaille avec des logiciels dédiés à la 3D ou au son. On regrette que le domaine de la vidéo ne profite pas totalement encore de ce potentiel de calcul. Ce que nous avons pu vérifier avec Final Cut Studio 2 en fonction des opérations.


Poids lourds parmi la liste des logiciels développés par Apple, Final Cut Studio 2 offre certainement de gros avantages en fonction des opérations. Sur le Mac Pro 2.93 GHz, nous avons été agréablement surpris. La station permettant des gains d’environ 26% du temps d’encodage d’un DVD que sur un Mac Pro 3.2 GHz Octo (2008) avec Compressor.




Si de simples opérations de rendu sollicitent partiellement les CPU, les calculs, sur des opérations plus lourdes, les CPU rentrent tous en action.



Nous avons réitéré à plusieurs reprises différents calculs et rendus sur les deux Mac Pro 8 cœurs à notre disposition. Et toujours en fonction du type d’opération (la taille des fichiers ayant un impact direct) nous avons constaté en moyenne que le Mac Pro 2.93 GHz est environ 23% plus rapide que son homologue de base 2.26 GHz. Pas vraiment une surprise même si on s’attendait à bien plus. Ce qui n’est en revanche plus le cas sur de petites opérations comme sous Photoshop CS4, ou After Effect (rendu d’un jingle) où les machines font jeu quasi égal.


À moins de ne travailler que sur de gros fichiers, ou lancer de gros calculs (rendu 3D, encodage vidéo, batch etc.) le Mac Pro 2.93 GHz au regard de son tarif très élevé n’a que très peu d’intérêt.



En résumé pour notre première conclusion, si vous n’avez besoin que d’une puissance de calculs moyenne, nous préconisons le Mac Pro Quad en version 2.66 GHz (la version 2.93 GHz coûtant 450 € de plus) dont les performances suffisent amplement surtout si la machine est équipée de disque durs rapides ou, en fonction des besoins, de grosses capacités.


Des disques durs adaptés

Livrés en standard avec des disques Western Digital Caviar Black 640 Go (réf WD6401AALS), celui-là même qui équipe les derniers iMac, le 2.93 GHz notamment (lire notre labo), les Mac Pro peuvent bénéficier d’une version 1 Tera (réf WD1001FALS), toujours du Western Digital, en option sur l’AppleStore moyennant 90 €. Une option facturée chèrement, mais qui séduira certainement…

D’autant que ces disques, une fois paramétrés en N RAID (Near Redundant Array of Independent Disk) plus connu sous le nom de JBOD (Just a Bunch of Disk), l’ensemble des données est concaténé et répertorié séquentiellement, permet d’obtenir d’excellentes performances.

Certes, sans la redondance du RAID 1 (ou mode miroir), la capacité globale est divisée par deux. Ni les contraintes du RAID 0, très rapide, qui répertorie les données - non séquencées - sur l’ensemble des disques durs configurés en RAID. Mais si un disque vient à lâcher, c’est tout l’ensemble des données qui est compromis. Alors, la solution N RAID reste le plus intéressante en terme de performance, raison pour laquelle nous avons opté pour ce mode pour nos tests (lire ci-après).

Cependant, il existe de nombreux fabricants (Hitachi, Seagate, Western Digital, Samsung, Fujitsu, Toshiba) de disques durs conventionnels sur le marché. Nous ne parlerons pas ici des SSD. Il devient alors assez périlleux de choisir le ou les bons disques en fonction des besoins : vitesse, sécurité/fiabilité ou capacité de stockage.

Nous avons donc décidé de réaliser de plusieurs tests avec différents modèles de disques durs et seulement trois fabricants : Western Digital (les disques d’origines), Seagate et Hitachi. Chaque marque ayant ses avantages. Nos outils : QuickBench 4.03 (UB) et HD Tach 3.0.4 de Simpli Software.


À gauche un WD Caviar Black 640 Go, à droite un WD Caviar Green 2 To. D’origine, le Caviar Black offre un haut niveau de performances, mais il est plus gourmand en énergie. À l’inverse, le Green consomme moins, mais permet un rendement inférieur. Il est préconisé pour le GROS stockage.




Comme vous pourrez le constater, si les WD Velociraptor 300 Go sont réputés véloces, les Caviar Black 1 To livrés en option sur le Store peuvent se révéler tout aussi attractifs et performants tout en étant moins chers.




Testés avec des Seagate Barracuda 7200.11, puis 7200.12 (deux plateaux) de 1 To, les Mac Pro deviennent des bêtes de courses surtout pour la vidéo.



Nous avons d’abord testé les performances des disques livrés par Apple. Nos Mac Pro 2.66 GHz Quad, 2.26 GHz et 2.93 GHz Octo, respectivement dotés de disques durs de 640 Go Caviar Black (16 Mo de cache de niveau 2) et deux fois 1 To, profitent d’une bande passante très honorable et environ 19% plus importante (sur les petits fichiers) que sur les nouveaux iMac dotés des mêmes disques (lire notre labo) et environ 13% sur des fichiers de 2 à 10 Mo. Notez que pour notre premier test, nous avons placé dans notre station sur mesure (modèle CTO) 2.93 GHz Octo un DD WD 640 Go en lieu et place des deux disques 1 Tera.







Alors que les disques bénéficient d’une gestion assurée par les nouveaux contrôleurs intégrés des Xeon Nehalem, les résultats obtenus sont vraiment très bons avec débits pouvant attendre 127 Mo par seconde en lecture séquentielle sur des fichiers de 64 Ko et pas loin de 112 Mo en écriture. Le Mac Pro Quad 2.66 s’assurant, de son côté, des pointes à 113 Mo en lecture écriture… .




Des performances confirmées de la même manière sous Windows XP Pro avec HD Tach pour notre modèle sur mesure.










L’intérêt des Caviar Black 640 Go, passé une taille de fichier supérieure à 2 Mo les disques durs atteignent leur taux nominal de transfert avec un léger avantage pour le Mac Pro 2.26 Octo.




Malgré un bon niveau de performance, on est loin de ce que peuvent procurer d’autres solutions. Plus véloces ou mieux dotées en mémoire cache, ce qui est le cas de beaucoup de disques durs 1 To ou plus de dernière génération, ces solutions peuvent, si elles sont paramétrées en RAID, fournir de hauts niveaux de performances.

Pour les tests qui suivent, nous nous sommes focalisés sur notre station sur mesure 2.93 et avons configuré les deux disques 1 To en RAID N avec Utilitaires de Disque de Mac OS X. Opération que nous avons réitérée ensuite avec deux disques durs Western Digital Velociraptor (réf WD3000BLFS) d’une capacité de 300 Go qui développent 10 000 trs/m. Puis, pour parachever cette série de bench nous avons comparé les résultats obtenus avec ceux du Mac Pro 2.26 GHz Octo-core… Et, enfin, nous avons comparé les solutions RAID aux deux derniers modèles de disques durs Barracuda 7200.12 et 7200.11 respectivement de 1 To et 1.5 To…


Configurer un RAID N ou JBOD sous Mac OS X est assez simple à mettre en œuvre et confère à la machine de belles performances à défaut d’en passer par une carte RAID PCI Express dédiée.









En lecture et écriture de petits fichiers (de 4 octets à un kilo), notre RAID basé sur les DD Velociraptor s’impose très largement avec des pointes à 139 Mo/s en écriture séquentielle sur des fichiers d’une taille oscillant entre 256 et 512 ko. Mais le dernier né des Barracuda 1 To (Non RAID, un seul disque) lui tient la dragée haute, avec en prime une linéarité dès 32 Ko dont ne peut se targuer notre RAID N basé sur nos deux Raptor 300 Go… .




Premier constat. Si nos deux disques WD Velociraptor de 300 Go s’imposent facilement avec une moyenne de 123 Mo/s en lecture/écriture séquentielle (les débits chutent à 98 Mo/s en aléatoire) face au Caviar Black 1 To (2x), ils n’apparaissent plus autant séduisants face au dernier né de chez Seagate : le Barracuda 7200.12 de 1 To (deux plateaux, 4 têtes) doté de 32 Mo de cache qui atteint carrément en pointe les 132 Mo/s dès 32 Ko et reste constant. Ce qui est nettement plus intéressant. Mais voyons ce qui se passe en mode Large Test avec des fichiers de taille moyenne (de 2 à 10 Mo).







Si nos deux Velociraptor présentent un intérêt certain, en vidéo surtout, ils se font devancer par le Barracuda 1 To qui caracole avec des débits de l’ordre de 136 Mo/s en crête et une moyenne de 126 Mo équivalente à celle des Raptors. Les Caviar Black, quant à eux, distillent en moyenne 106 Mo/s en linéraire, ce qui est tout à fait acceptable.



De toute évidence, les systèmes RAID sur les nouveaux Mac Pro restent les solutions de prédilection surtout pour la vidéo que cela soit avec les Raptor ou les Caviar Black. Mais certains modèles de disques durs comme l’Hitachi Deskstar E7K1000, à l’instar du Barracuda 7200.12, atteignent des niveaux de performances élevées. Le Mac Pro 2.26 GHz 8 cœurs, sur lequel ils ont été testés, illustre bien ce constat.


À notre grand étonnement, les meilleures performances ont été obtenues sur le Mac Pro 2.26 GHz 8 cœurs. Avec une moyenne de 118 Mo/s et des crêtes à 128 Mo/s en lecture/écriture, le RAID N l’emporte. Une configuration idéale pour la vidéo.




Alternative aux solutions RAID : les disques grande capacité dotés de 32 Mo de cache. Ici, le Hitachi Deskstar E7210.10 qui atteint les 163 Mo/s en écriture séquentielle, mais sur de petits fichiers.




Reste que les nouveaux disques Seagate et Hitachi constituent de très belles alternatives à moindre prix. Et si la capacité prédomine sur la vitesse. Les disques WD Caviar Green 2 To et Barracuda 7200.11 1.5 to de Seagate sont d’excellentes solutions.


Peu gourmand en énergie, le WD Caviar Green 2 To a pour lui sa capacité et une linéarité indéniable.




Manque de fiabilité sur les premières séries, le Barracuda 7200.11 de 1.5 To reste un bon compromis rapport qualité prix, si la capacité de stockage prime sur la vitesse. Un disque que l’on trouve sur le Web aux environs de 138 euros.




Pro, certes, mais ludique aussi…

Indéniablement et quel que soit le modèle de la carte vidéo dont serait doté l’ordinateur acheté, GeForce GT 120 ou Radeon HD 4870 (le choix est réduit à sa plus simple expression), les Mac Pro sont tout vraiment taillés pour le jeu. Oui, ce n’est pas leur vocation première. Fort heureusement, ça ferait très cher la console de jeu. Nous nous sommes vraiment divertis à installer sous Mac OS X comme sous Windows bon nombre de grosses productions. Un vrai régal, et pour la majorité des jeux édités sou Mac OS X aucun souci. Ça tourne du feu de dieu. Ainsi Call of Duty 4 (version Mac et PC), World Of Warcraft : Wrath Of The Lich King, Lego Indiana Jones – Les Aventures Originales, Tomb Raider Anninersary, Lego Batman, TOCA Race Driver 3 procurent le meilleur de leur polygones et textures.

En revanche, malgré la puissance disponible, quelques jeux sous Windows sont parvenus à mettre en difficulté notre Mac Pro de prédilection : le 2.66 GHz Quad. Crysis bien évidemment tout comme Lost Planet – Extreme Condition, mais aussi James Bond – Quantum of Solace (la démo), Crysis Warhead, Medal of Honor Airborn, Call Of Duty : World at War etc. La GeForce GT 120 n’est pas vraiment adaptée surtout lorsque l’on règle l’ensemble des paramètres au maximum et la résolution sur 1920 x 1200 du LED Cinema Display. Reste qu’en prenant l’option Radeon HD 4870, facturée 180 € tout de même, on obtient la station de travail à tout faire. Il faudra alléger sa bourse alors de 2 479 € TTC et, surtout, s’accommoder de bruit généré par les ventilateurs du système de refroidissement à la fois des processeurs que celui de la carte vidéo ATI très mal gérés sous Windows XP, en l’occurrence la version Professionnelle ayant servis à nos tests.


À l’image des dernières machines, le DVD d’installation de Leopard comprend les dernières versions des pilotes pour Windows XP et Vista.




Crysis Warhead nécessite vraiment de disposer d’une Radeon HD 4870, le GT 120 ne suffit pas, à moins d’investir dans un Quad 2.93 GHz.




Alors qu'un iMac 3.06 Ghz équipé d’une GeForce GT 130 permet de jouer sans saccade à Quantum of Solace, sur le Mac Pro d’entrée de gamme, la GT 120 pêche.




En 1920 par 1200 avec toutes les options graphiques réglées au plus haut niveau, Call of Duty World at War perd vraiment de sa fluidité. Dommage...




Visite guidée

Remaniement tout en profondeur pour cette édition 2009 des machines pro d’Apple qui bénéficient comme à l’accoutumée d’un traitement très similaire à celui qu’ont subi les MacBook Unibody. Une conception propre, bien pensée, mais qui reste, parfois, perfectible là où les modèles commercialisés en 2008 semblent mieux assemblés. Revue de détail.


Deux petits leviers à pousser et moins de cinq secondes suffisent pour extraire la carte fille qui supporte le ou les processeurs Xeon !




La version Quad ou mono CPU embarque un Xeon Nehalem W3520 mono-socket qui dissipe tout même 130 Watts soit 35 Watts de plus que le modèles 2.93 GHz raison des dimensions supérieures du radiateur incluant un système caloporteur.




Alors que la carte fille (mère) sur laquelle sont intégrés les deux Xeon X5570, le modèle haut de gamme bénéficie de deux banques mémoire, la version mono CPU n’en a qu’une.




Franchement bien pensé et conçu, le module processeurs ou carte fille s’encastre en quelques secondes malgré la complexité et apparente fragilité du connecteur, qui ne l’est absolument pas en réalité. Du beau travail.




Nous avons disposé cote à cote les deux modules processeurs des deux Mac Pro 8 cœurs. Impossible, sans y regarder d’un peu plus près, de distinguer l’un de l’autre. Nous avons interverti les modules dans les boîtiers, ca fonctionne .




Ici, le système de refroidissement du Mac Pro Quad 2.66 GHz. Le radiateur à ailettes dissimule un ventilateur imposant qui se charge de faire circuler l’air...




… À son opposé, les tubes du système caloporteur. Ici, la pâte thermique, en abondance sur le haut, assure le transfert partiel de la chaleur sur les ailettes.




Sur les Mac Pro 8 cœurs, les radiateurs caloporteurs sont doubles. Plus courts aussi, ils dissipent la chaleur de la même manière que sur le Mono, sauf que la pâte thermique est en abondance…




… Mais les Xeon E5520 et X5570 consomment moins et la dissipation est, elle aussi, moindre. Les ventilateurs intégrés aux radiateurs sont 30 % plus petits que sur le Quad 2.66 GHz.




Autre avantage de la conception des Mac Pro 2009 : en cas de dysfonctionnement ou de panne, il sera bien plus simple et rapide pour Apple, y compris pour les AppleCenter agréés, de faire réparer ou changer certains organes. Les cartes processeurs étant amovibles et les CPU comme leurs systèmes caloporteur très faciles à démonter.




La passage aux puces Nehalem offre deux gros avantages. D'une part, le contrôleur mémoire intégré permet des accès directs entre mémoire et CPU tout en réduisant la latence. D’autre part, la DDR3 ECC employée ne fonctionne plus en parité, s’avère bien moins chère et plus facile à se procurer.




Nous évoquions la simplicité d’extraction de la carte processeur. Son système de verrouillage l’est tout autant. Le tout en aluminium massif.




À l’image des Power Mac G5 Dual Core, le boîtier des nouveaux Mac Pro s’est particulièrement aéré. Les éléments sont accessibles très facilement. Les deux grands ventilateurs, ici de part et d’autre, se chargent de faire circuler l’aire horizontalement.




Comme on peut le voir, la majorité des éléments imposants (supports plastiques entre autres) se clipsent ou se fixent en coulissant. Les vis sont aussi beaucoup plus accessibles.




Capable d’accueillir jusqu’à quatre cartes GeForce GT120, cette génération ne dispose que de deux Ports PCI Express (2.0) 16x dont un déjà monopolisé pour la vidéo et peut accueillir une carte RAID sur le quatrième emplacement.




Outre l’espace des poignets de disques durs qui s’est élargi, ces derniers coulissent plus aisément. Fini les séances pinces doigts !




Sobre et épurée, la GeForce GT 120 sait surtout se faire très discrète. Son ventilateur totalement encastré est à peine audible lorsque l’ordinateur est sous tension.




Conception somme toute classique pour la carte d’entrée de gamme qui, à défaut d’être très puissante, est tout même facturée 135 €. Elle délivre toutefois une puissance supérieure à celle de l’iMac 24 2.93 Ghz même montée sur un QUAD 2.66 GHz.




Contrairement à la GeForce, la HD 4870 occupe l’équivalent de deux ports. Elle est aussi dotée d’un connecteur Dual DVI et d’un Mini DisplayPort désormais de rigueur sur les nouvelles machines.




Au-delà de la puissance distillée par la carte graphique du fondeur canadien, on regrette son manque de discrétion. Le système de refroidissement génère quelques décibels dont on se serait bien passé.




Malgré son épaisseur, la carte ne condamne pas deux ports PCI comme se fut souvent le cas sur d’anciens modèles.




Contrairement à la GeForce GT 120 qui puise son alimentation du port où elle est connectée. La carte ATI nécessite que l’on connecte les deux ports d’alimentation de la carte mère.




Pour bloquer l’accès aux organes de la machine (DD, RAM, CPU etc.), il suffit d’abaisser la clenche de sécurité et d’y insérer un cadenas. Aucun changement donc de ce côté.




Si bon nombre de changements ont été opérés par Apple sur son boîtier, l’ajustage des pièces reconnu aux devanciers est perfectible. Quasiment un millimètre de jeu entre le capot et le haut du châssis. C’est trop.



L’emploi d’aluminium et d’acier zingué reste le principal atout de ce très beau boîtier qui, si ses lignes n’évoluent guère, conserve toutes ses qualités ou presque. Structure robuste, accès très facile et installation de cartes additives ou de disques durs supplémentaires en moins de cinq minutes, ventilation silencieuse, etc., constituent un intérêt certain. Mais nous regrettons, malgré les sérieuses améliorations et le soin apporté à la fabrication, que Cupertino n’ait pas revu entièrement le design de son produit afin d’en réduire le poids conséquemment et les dimensions.

Certes, c’est un châssis qui a fait ces preuves et qui continue de plaire aux utilisateurs. Mais quitte à employer l’aluminium comme matière première prétendument green, on se passerait bien des pieds et des poignées appréciés de certains et inutiles selon d’autres, dont la masse contribue à alourdir le produit. Peut-être Apple reverra-t-elle le concept des Mac Pro lors de la prochaine mouture ? Rien n’est moins sûr. Pourtant, il serait temps. Le coût de développement du boîtier a été largement amorti, mais il contribue toujours à grever l’addition particulièrement salée même sur l’entrée de gamme. Enfin, il serait temps que la firme se décide à proposer des cartes vidéo similaires à celles que l’on trouve sur PC. La NVIDIA GT 120 ne suffit pas, selon nous, et l’ATI Radeon HD 4870 fera sourire les professionnels de la 3D qui pourraient bien passer leur chemin si la très récente Quadro FX 4800 (lire : La Quadro FX 4800 pour les Mac Pro), dont le tarif excessif atteint tout de même les 1800 €, venait à ne pas remplir son office…


En résumé

Replacés dans leur contexte, il ne faut pas oublier que ces ordinateurs s’adressent avant tout aux entreprises et aux professionnels indépendants. Ces nouveaux Mac Pro distillent une puissance de calcul sans précédent grâce à l’arrivée des puces Intel Xeon Nehalem EP capables de simuler jusqu’à seize cœurs dont huit virtuels grâce à l’Hyper-Threading. Cependant, malgré la nette augmentation de puissance, y compris face à la précédente génération 8 cœurs commercialisée en janvier 2008, ces nouvelles machines restent chères, voire prohibitives, surtout le très haut de gamme, même au regard du potentiel à venir. Car si Apple a revu à la baisse ses tarifs, l’entrée de gamme débute à 2 299 € contre 2 499 € précédemment, un tel investissement ne saurait être réellement pérenne, du moins nous l’estimons, qu’une fois Snow Leopard (Mac OS 10.6) lâché dans les rayons des Apple Resellers. Un aspect dont il faut absolument tenir compte aujourd’hui. D’autant que comme vous avez pu le constater, que cela soit sous Mac OS X ou sous certaines applications pourtant bien développées par Apple ou éditeurs tiers, on ne peut pas dire que l’intégralité des seize cœurs (huit cœurs physiques) soit particulièrement bien gérée. Pis encore, nos tests ont clairement mis en évidence l’avantage de la fréquence sur celui du nombre de cœurs avec un Mac Pro 2.66 GHz Quad - notre coup de cœur -, qui s’illustre sans coup férir là où son homologue 2.26 GHz Octo semble traîner des transistors… Du moins, ne pas savoir jouir pleinement de sa toute puissance.

Fort heureusement, Apple fourbit quelques armes taillées pour le multi-processing telles que QuickTime, Final Cut Studio 2 ou Logic Express 8 qui exploitent en partie le potentiel mis à disposition… Mais on est bien loin de l’exploitation concédée par les millésimes 2008. Seuls, peut-être, les musiciens (Cubase 5, Pro Tools HD 7.4, Logic et on en passe) comme les spécialistes de la 3D (Maya 2009, Cinema 4D et consorts) apprécieront cette débauche de puissance qui, si elle permet des gains conséquents en productivité, laisse présager un avenir plus que radieux au fleuron des Mac avec une prise en charge totale de tous leurs cœurs en partie grâce à Snow Leopard et son noyau 64 bits (compatible 32 bits). Des investissements lourds qui pourraient bien devenir, cette fois, rentables sur du long terme…


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