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MacGeneration

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Test du MacBook Pro 17” 2.66 GHz Unibody

Sylvain ALLAIN

lundi 06 avril 2009 à 09:30 • 36

Matériel

Présenté le 6 janvier dernier durant la Macworld de San Francisco la version 17” de MacBook Pro Unibody aura su se faire désirer, au moins tout autant que le MacBook Air Rev 2. À cette attente, il aura encore fallu ajouter quelque temps avant de pouvoir approcher de près la bête. Et quelle bête ! Un véritable monstre d’envergure, en apparence seulement, pour moins de trois kilos une fois en main. C’est du moins l’effet saisissant que procure le nouveau MacBook Pro lorsqu’on le prend en main pour la première fois. Mais, par delà les impressions et le sentiment de fiabilité que procure l’appareil au premier contact, se cache un véritable bijou d’ingénierie aux qualités, potentiellement, avérées. Mais le ramage vaut-il réellement le plumage ? Cette nouvelle génération fait-elle honneur à ses aînées. Une fois encore, nous avons souhaité vous apporter modestement quelques réponses essentielles. Benchs, manipulations, patience, et quelques journées de travail, le tout saupoudré de passion et de nombreux coups de tournevis : revue et détails.




Le première prise en main génère un effet saisissant ! C’est l’impression de grandeur qui prédomine. Un effet renforcé une fois l’engin démarré et sa dalle illuminée.




Premiers contacts

Moins de trois kilos, une diagonale de 17 pouces. Un sentiment de robustesse se dégage immédiatement dès que l’on sort l’appareil de son écrin de carton blanc et de plastique noir. Apple joue la carte du very green et on commence à le reconnaître dans les emballages dont les proportions se sont vues réduites significativement.

Reprenant la conception de ses deux ainés les MacBook 13 et 15” Unidoby, à savoir un châssis monobloc tout d’aluminium massif qui lui confère une robustesse indéniable, le MacBook Pro 17” nouvelle fournée embarque un processeur Intel Core 2 Duo 2.66 GHz T9550 (double cœur), lui-même doté de 6 Mo de cache de niveau 2. Pour 270 € de plus sur l’AppleStore, on peut opter pour le modèle 2.93 GHz…

L’architecture interne FSB (Front Side Bus), cadencée à 1066 MHz et assistée par 4 Go de DDR3 à la même fréquence, s’adjoint les services des fameux GPU marqués NVIDIA : GeForce 9400M et 9600M GT. Les 512 Mo de RAM vidéo GDDR3 de la puce 9600 constituent d’ailleurs un minimum pour gérer la vidéo de la dalle TFT LED (Light-Emitting Diode) d’une résolution native de 1920 par 1200 pixels équivalente aux actuels iMac. Car si le portable présente de belles caractéristiques, l’écran constitue l’un des deux arguments-chocs de cette nouvelle génération. Alors que sur les MacBook Pro 17” ancienne génération la résolution native n’atteignait que 1680 par 1050 pixels sur les modèles de base, il était déjà possible d’opter pour une dalle LED antireflet de 1920 x 1200, ce modèle bénéficie du meilleur ou presque… Seule l’option Antiglare Widescreen facturée 45 € nous semble indispensable, même si un disque dur de type SSD pourrait aussi se révéler un soutien efficace. Compter environ 280 € supplémentaires pour un SSD de 128 Go. Toutefois le disque dur, un Fujitsu 320 Go SATA (réf MHZ2320BH), parvient à remplir son office même si nous lui avions préféré la version 7200 trs/mn, mieux dotée en mémoire cache. 8 Mo pour le modèle de base, 16 Mo pour le modèle 320 Go (réf MHZ2320BJ) qui est tout même facturé par la firme 45 euros. Sur une machine comme le MBP 17” on prend cela pour de la mesquinerie…

Enfin, le Trackpad Multi-Touch prend ici toute sa mesure. L’espace, de par et d’autre, est vaste et rend particulièrement agréable son usage…


Une connectique complète

On le sait, certains aficionados et utilisateurs disposant déjà de nombreux périphériques au format, la disparition du FireWire 400 (IEEE1394) a suscité bien des remous. Choix plus que réfléchi (selon certains), il ne fait plus de doute qu’aujourd’hui Apple poursuit une stratégie économique légitime et intimement liée à la mouvance du marché des technologies. Le MacBook Pro 17” suit donc, comme tous ses compères (Mac mini, Mac Pro et derniers iMac) la tendance et abandonne le FireWire 400 au profit du 800 mais surtout de l’USB 2.0.


En intégrant trois ports USB 2.0 à ce 17 pouces, Apple pense à la possibilité de connecter le portable au hub d’un LED Cinema Display. Un port MiniDiplay Port fait d’ailleurs fait une apparition des plus logiques !



Mais pourquoi seulement trois ports USB, pourquoi pas quatre sur une machine de ce type ? Un choix d’autant plus étrange que sur l’ancien modèle, il y en avait déjà le même nombre à ceci près que l’on profitait d’un port USB 2.0 sur le côté droit, fort pratique, et deux sur le gauche. Certes, on reliant le MacBook Pro au LED Cinema Display (lire notre labo) on bénéficie d’emblée de trois connecteurs USB supplémentaires, mais les acquéreurs potentiels n’orienteront pas forcément leur choix sur ledit écran.


Complément idéal au portable, le LED 24’’ offre quelques avantages. Outre son hub USB, il prend parfaitement le relais de l’écran du MBP ou le complète…




… Comme nous l’avions souligné précédemment, le pied biseauté du 24’’ permet un rangement sans anicroche des portables. Philosophie adoptée par les derniers iMac.



Hormis ce détail, l’ordinateur intègre un port Ethernet 100/1GigaBaseT (RJ-45) indispensable, un port FW 800, un connecteur MiniDisplay Port aujourd’hui incontournable et une baie d’extension au format ExpressCard3/4 que les professionnels apprécieront dans certains cas.


Juste à côté de la prise casque, la trappe d’extension pour des cartes Express3/4. L’ajustage est vraiment soigné.



On regrettera seulement que le fabricant ne fournisse pas en standard un adaptateur MiniDisplay Port vers DVI avec la machine. Pour le coup, Apple nous apparaît bien chiche… une fois de plus.


Premier démarrage

Après quelques minutes à observer l’objet sous toutes ses coutures est venu le moment tant attendu. Une pression, le Bong et quelques secondes plus tard, notre MacBook Pro s’initialise et s’illumine de milles diodes. Et quelle illumination ! Bordée de noir et protégée par une mince vitre, la dalle TFT LED s’affiche très lumineuse et bien contrastée au point de pouvoir baisser la luminosité d’emblée d’environ 30 % sans être vraiment pénalisé. C’est d’ailleurs l’un des deux éléments qui nous ont vraiment séduit et convaincu. Outre sa brillance (nous ne faisons pas ici référence aux reflets, ils sont inévitables), ce qui impressionne le plus, c’est la résolution. 1920 par 1200 pixels sur une dalle de 17 pouces de diagonale, cela permet d’afficher tout en finesse et offre un confort de travail évident.

Un aspect renforcé par la discrétion de l’appareil dont le système de refroidissement est à peine audible et après quelques tests (lire ci-après), que l’on ait démarré sous l’une ou l’autre des puces graphiques. Ce qui s’est confirmé lors de l’emploi de logiciels 3D ou de jeux.

Côté son, le système acoustique de ce modèle se démarque de son homologue 15 pouces par une meilleure restitution des basses (lire notre labo : le son prend du volume), plus d’amplitude, le volume du châssis partiellement en cause, mais, attention, malgré une qualité sonore de bon aloi, il ne faut pas s’attendre à des miracles. Écouter de la musique est agréable, la puissance délivrée suffisante. Cependant, on est bien loin d’un système audio de salon…


Interfaces : du doigté

Toujours aussi impressionnant, les dimensions (Largeur x profondeur) sont rigoureusement similaires aux autres modèles, le Trackpad Multi-Touch permet, pour qui est finalement habitué, des interactions rapides et tout en douceur. On peut lui préférer la traditionnelle souris mais parfois, dans les avions notamment, la place manque et l’on ne dispose pas toujours d’un plan de travail pour poser son mulot. Le clavier, quant à lui, offre un touché, équivalent à celui MBP 15, net et agréable.


Recouvert d’une plaque de verre granuleuse et opaque, le Trackpad, dont la technologie a vraiment évolué, est à la fois protégé et comme insensible à l’humidité.



La fonction de rétro éclairage demeure sensible et tout aussi réactive que sur le MacBook Air SSD (lire notre labo) qui nous avait, sur ce point, vraiment marqué.


Un écran TFT LED adapté et qualitatif

Avec un écran d’une diagonale de 17” (43,18 centimètres) et une résolution native de 1920 par 1200 pixels, soit celle de la majorité des moniteurs 24” du marché, le portable d’Apple dispose de tous les éléments pour attiser la convoitise et plus précisément celle des professionnels de l’image. Et à juste titre. Équipé d’une dalle TFT LED (Light-Emitting Diode) qui affiche un ratio de contraste de 700 :1 (300 unités de moins que LED Cinema Display 24”) et une luminosité de 300 cd/m2, l’engin confirme son positionnement et ses capacités de production en tous lieux.

Nous l’avons comparé et opposé à l’actuel LED Cinema Display (lire notre labo) qui présente de nombreuses similitudes malgré des caractéristiques techniques différentes. L’écran est sur le papier plus lumineux (330 cd/m2) et distille un ratio de contraste de 1000 :1 supérieur. Mais du papier (la théorie) à la réalité, on constate que l’écran du MacBook Pro tient tout à fait la comparaison.


Côté à côte, les deux écrans n'affichent guère de différences, et présentent un excellent niveau de contraste. Seul le portable affiche une image un peu plus froide, alors que deux appareils sont respectivement réglés sur les profils d’usine.



Bien sûr, le test d’un écran en passe obligatoirement par l’étalonnage de l’espace colorimétrique dans lequel la dalle, une fois réglée, sera sollicitée pour bien faire. Ce qui n’a pas été le cas ici.

Deux raisons. D’abord, nous n’avions pas de sonde adaptée, capable de fonctionner correctement sur la surface vitrée des deux appareils. Il existe quelques modèles capables de paramétrer fidèlement l’espace colorimétrique de ces écrans spécifiques dont la surface est glossy (brillante) ou vitrée. Mais ils sont rares (manque de fiabilité) et onéreux. Ensuite, nous souhaitions mettre en évidence les qualités de la dalle du portable directement extrait de sa boîte, à savoir avec ses réglages d’usine. Et là, nous devons bien admettre que le MacBook Pro 17” est particulièrement qualitatif.

Comme vous le lirez quelques lignes après, nous l’avons utilisé avec des applications professionnelles. Final Cut Studio, principalement, Photoshop ainsi qu’Illustrator tous deux issus de la suite logicielle CS4. Outre la notion d’espace de travail, la résolution constitue un point important surtout quand les palettes occupent beaucoup de cette surface. Un vrai plus que certains utilisateurs avait déjà eu la chance de pouvoir considérer grâce à l’option antireflet proposée sur la génération précédant les Unibody.


Une puissance suffisante

Une fois n’est pas coutume, nous avons donc soumis le MacBook Pro à de nombreux tests et bench. Les outils employés, GeekBench 2.1.2, Xbench 1.3, CineBench R10, permettent de mettre en évidence la puissance brute du portable, tant au niveau des cœurs processeurs qu'au niveau des GPU, tout en le comparant à d’autres machines. Ensuite nous avons employé quelques scripts, dont de bien connus comme le Photoshop Torture Test mis au point par Jason D. O’Grady et avons fini avec quelques logiciels tels QuickTime 7.6 (export d’un fichier .Mov vers un .mv4), Handbrake 0.9.2 (encodage d’un film DVD de 85 mn).

Notez que nos tests ont été réalisés avec Photoshop CS3 puis Photoshop CS4 (la mémoire réglée sur 65 % et le disque interne sélectionné comme disque de travail) et que l’ensemble des machines était doté de 4 Go de RAM exception faite du MacBook Air SSD.


Comparé à l’iMac 24’’ 3.06 GHz (Early 2009), ici notre station de travail de référence, le MacBook Pro 17’’ affiche une puissance de calcul tout à fait en adéquation. On aurait espéré, toutefois, de meilleurs résultats au niveau de la mémoire typde DDR3.




Même constat sous XBench, le portable tient sans problème la comparaison avec l’iMac et le MacBook Pro 15’’ tant sur le plan des tests CPU que sur celui de la mémoire.



Alors que l’iMac s’appuie sur l’architecture des portables présents au catalogue, le MBP 2.66 GHz, bien que moins rapide comparé à la station de bureau, profite d’un bus système aussi véloce et du soutien de la mémoire, mais souffre des piètres performances du disque dur Fujitsu 320 Go 5400 trs/m livré en standard.


Si aujourd’hui les processeurs ne sont montés que très légèrement en puissance, le fréquence du bus système a un impact plus significatif. En revanche, les performances en OpenGL plafonnent quelque peu.



Comme on s’en aperçoit, les avancées en terme de puissance se font progressivement, et il est assez facile d’extrapoler celle mise à la disposition du MacBook Pro 17” 2.93 GHz, le très haut de gamme, en comparant les résultats obtenus avec ceux de l’iMac 24” (Early 2009) qui nous a servi, ici, de référence.


Pour nos tests applicatifs, nous avons opposé le portable à l’iMac 3.06 GHz (le modèle 2008), au Mac Pro 2.8 GHz Quad (Early 2008) et au tout dernier Mac Pro 2.66 GHz Quad doté de 8 cœurs (Early 2009), histoire de se donner une idée concrète de la puissance réellement disponible même face à des stations professionnelles.


Comme il fallait s’y attendre, le portable ne peut soutenir la comparaison avec les Mac Pro, mais il n’a pas à en rougir. Et l’on constate que les applications sont loin, encore, de tirer pleinement profit des unités multicoeurs.



Enfin, lorsque l’on soumet les machines aux scripts kaléidoscope et Resize, les deux opérations issues du Photoshop Torture Test, on constate que la quantité de mémoire joue un rôle important, certes, pour le traitement des gros fichiers (voir tableau : Resize) mais que le disque dur sélectionné comme unité de travail peut constituer aussi un frein conséquent. Ceux du portable et de l’iMac sont loin d’être des foudres de guerre…


L’avantage actuellement des CPU double et quadri cœurs réside dans le fait qu’il sont bien gérés par le système. Ici, l’encodage sous Handbrake 0.9.2, qui sait en tirer parti, contrairement au 16 cœurs. Autre point positif : même poussés à fond, les CPU ne chauffent pas à outrance.




Une unité de stockage vraiment médiocre

Vous l’avez compris, comme par le passé et encore aujourd’hui, le disque dur, c’est l’organe, pourtant vital, qui ralentit tous les ordinateurs dans leur fonctionnement. Raison pour laquelle, les fabricants se sont en partie engouffrés sur le marché des disque durs de type SSD plus à même de fournir des débits en lecture/écriture supérieurs aux disques conventionnels sans des inconvénients comme la chauffe. Et sur ce point, le disque 320 Go 5400 trs/m de Fujitsu pénalise grandement les performances du MacBook Pro 17” 2.66GHz.

Nous l’avons comparé au SSD 128 Go qui dote le MacBook Air 1.86 GHz et à un disque de marque Seagate Momentus 7200.3 doté de 16 Mo de cache. Verdict sans appel. Le disque livré en standard ne présente que très peu d’intérêt surtout si l’on travaille de la vidéo. Mais parer la bête des meilleurs atouts à un coût. Compter 280 € supplémentaires pour un SSD de 128 Go (option du store) et pas moins de 700 € pour une capacité de 256 Go… À moins de se tourner vers des solutions de stockage externe en FireWire 800.









Le SSD caracole en tête et sans mal avec des débits moyens en écriture de 66 Mo/sec., alors que le disque Fujitsu peine à atteindre les 56 Mo/s. Tests réalisés avec QuickBench 4.03. Veuillez noter que le Seagate est monté sur un ancien MacBook 2.0 GHz (Late 2006).




L’iSight se bonifie…

À chaque nouvelle génération de machines, les améliorations sont notables comme, parfois, insignifiantes. Et parmi les organes à subir un lifting, même léger, l’iSight, la webcam maison, profite d’une petite révision.



En net progrès, à l’instar de celle embarquée par les iMac millésime 2009 (lire notre labo : Un mot sur l’iSight), la webcam de ce MacBook Pro affiche désormais des images nettes et équilibrées et un certain respect des couleurs.


Face aux précédentes versions, l’iSight du MBP 17” fait jeu égal avec son homologue intégrée aux iMac (Early 2009) et même un tout petit mieux que celle du LED Cinema Display…




Ce qui se confirme franchement, dès que l’on l’exploite en basse lumière. L’image est claire, le traitement du bruit efficace et le rendu lumineux.



Testée dans des situations similaires aux autres moutures, nous l’avons aussi mise à l’épreuve dans des conditions plus délicates : en contre-jour par exemple (essais réalisés en extérieur), et là encore la gestion du périphérique s’est faite sans encombre. L’image obtenue, quoiqu’un peu trop contrastée, était vraiment bonne. Ce qui résume assez bien la volonté de Cupertino, dans le cas présent, de proposer un produit performant à des utilisateurs(trices) exigeants, professionnels ou non, et pour qui l’investissement reste conséquent. Il suffit de se pencher sur la batterie et son autonomie pour en prendre toute la mesure.


Autonomie record, ou presque…

Véritable bête noire de tout utilisateur d’ordinateur portable, l’autonomie demeure un des principaux facteurs déterminants au moment de l’achat. Et sur ce point, Apple sait y faire en matière de communication. Si le MacBook Pro intègre un tout nouveau type de batterie, fixe pour l’occasion, c’est afin, selon le fabricant, d’offrir à l’utilisateur une autonomie record. Jusque-là, lorsqu’une batterie tient plus de trois heures, on peut s’estimer heureux (lire : L’autonomie en berne – Test MacBook Pro 2.53 GHz). Une autonomie qui bien souvent va d’ailleurs décroissante en fonction du nombre de cycles de charge (en moyenne 250) que ladite batterie aura encaissés tout au long de sa courte vie. Et là aussi, Apple met l’accent sans hésiter sur la durée de vie de sa nouvelle batterie (inamovible) annoncée comme cinq à trois fois supérieure (soit 1000 cycles environ).

S’il est facile de vérifier les capacités réelles en matière d’autonomie du nouvel accumulateur, il est dans l’immédiat impossible d’avoir une vision concrète de sa durée de vie. Il faudra attendre quelques mois, voire quelques années avant d’avoir un retour tangible et représentatif sur ce type de batterie lithium polymère.

Nous avons donc mis à l’épreuve du MacBook Pro 17” et, une fois n’est pas coutume, nous nous sommes amusés à recréer plusieurs cas de figure d’utilisation du portable en sus du traditionnel test de lecture DVD (ici en boucle).

Au final et après plusieurs heures de tests établis sur deux jours, nous avons obtenu des résultats, certes, très positifs, mais bien loin de ce que le fabricant promet…


Nos deux premiers tests se sont appuyés sur la lecture d’un film au format DVD (en l’occurrence Star Wars – Épisode 3 d’une durée de 2h17 mn). Programmé en boucle (à l’aide d’un petit script), nous avons démarré notre MacBook Pro sur la GeForce 9400M, puis réglé la luminosité au maximum, coupé la luminosité du clavier, monté le son à 50 %, désactivé le WiFi et le Bluetooth. Test lancé, il n’aura fallu que 4h48 et 20 secondes au DVD pour venir à bout de la batterie. Belle performance, évidemment, mais on aurait espéré mieux.


Une fois l’écran réglé à 50% de ses capacités lumineuses, le rendu reste suffisant pour visionner le film confortablement (la dalle est environ 20 % plus lumineuse que celle du 15 pouces), le gain obtenu atteint plus de 20 mn.



Nous avons donc réitéré le même test, en nous assurant cette fois que le capteur en charge de gérer la luminosité en fonction de la lumière ambiante n’interférerait pas. Nous avons réglé la luminosité à 50 %, et laissé les autres paramètres tels quels. Cette fois, c’est au bout de 5h11 et 48 secondes que la batterie se sera laissée aller. Un gain plus que significatif, mais on est encore bien loin des 8 heures annoncées par Apple.


Comparé à ses homologues 13” et 15”, de générations différentes, notre MBP 17 pouces jouit d’une autonomie sans pareil. Reste que les 8 heures promises ne sont pas au rendez-vous, même si l’on tient compte de la consommation électromécanique du SuperDrive.



Autre fait marquant, le plantage de l’application : Lecteur DVD alors que nous relancions le test de lecture pour la seconde fois. Un incident d’application jusqu’à jamais référencé par nos soins. Et, phénomène pour le moins étrange, ce plantage est survenu précisément au moment ou nous mettions le logiciel en mode plein écran.


Drôle de plantage référencé « Erreur de Type 50 » obtenu avec l’action : «Commande+F » .




Dans une le cadre d’une utilisation plus classique nous avons réactivé le Wifi, laissé le Bluetooth inactif, réglé la luminosité à 70 % (largement suffisant sur cette dalle), et employé le portable avec des applications du quotidien. Premier constat, alors que Mail, Firefox et iTunes (écoute de musique) travaillaient en arrière-plan, nous avons fait usage de Photoshop CS4 (traitement des photos de ce labo). Point important : les paramètres de « Performances » de Photoshop ayant été réglés sur un usage de 65 % de la RAM, disque du portable comme disque de travail et l’accélération 3D du GPU activée. Au final, nous avons pu travailler durant 5 heures et 15 minutes avant que ne s’affiche le premier message d’alerte concernant la faible charge de la batterie. De quoi faire un Paris-Marseille sans être paniqué à l’idée de manquer de jus. Un confort indéniable.

Notre dernier test, quant à lui, aura mis en évidence la gourmandise de la GeForce 9600M GT. Après avoir redémarré notre session et réglé le portable pour des performances optimales : Meilleure Performances, nous avons laissé le WiFi activé et la luminosité toujours à 70%, le Bluetooth inactif et lancé une série d’applications. Ainsi, en tâche de fond, Mail, Safari, Word et iChat fonctionnaient, alors que nous utilisions Final Cut Studio, Live Type, QuickTime et Illustrator. Malgré les nombreux effets et rendus appliqués, les chargements des vidéos stockées sur le disque dur (le disque était plus que sollicité) et l’emploi parallèlement d’Illustrator, nous avons eu la bonne surprise de constater que la batterie tient malgré tout bien la charge. En effet, malgré l’emploi du GPU le plus rapide et le plus consommateur en énergie, nous avons pu, dans cette configuration matérielle et logicielle spécifique, travailler pendant 4 heures 42 minutes avant que la batterie ne donne des signes de faiblesse. Certes, une fois encore on est bien loin des 7 heures théoriques annoncées par Apple, mais le bond d’autonomie est considérable. Quasiment le double de celle d’un MacBook Pro 15’’ 2.53 GHz. C’est d’ailleurs l’un des faits marquants de ce labo. D’autant, qu’il s’agit là tout même d’un 17 pouces et qu’il faut alimenter aussi bien son écran que l’architecture processeur, ici un Core 2 Duo 2.66 GHz. Il est évident, que dans des tests similaires, la version 2.92 GHz se révèlera sans doute plus consommatrice…

Le jeu n’y coupe pas…

Bien que cela ne soit pas la vocation première de ce test, nous ne pouvions faire abstraction de la partie vidéo ludique. D’autant qu’avec une résolution de 1920 par 1200 pixels sur une dalle 17 pouces, la finesse de l’affichage est indubitablement au rendez-vous. Les MacBook Pro ont d’ailleurs toujours été bien lotis côté GPU. Les processeurs graphiques GeForce 9400M et 9600M, on a pu le vérifier à maintes reprises (lire les labos des MacBook Unibody et MacBook Air), suffisent amplement pour qui veut jouer à des jeux récents. Sur le MacBook Pro 17”, on entre dans une autre dimension.

Et dans le cas, présent, la GeForce 9600M GT remplit très largement son office au contraire de sa petite sœur 9400M, capable de lui suppléer, qui peine dès qu’on joue sur la résolution native.
Reste que l’on a pu jouer avec toutes les options graphiques activées à Call of Duty 4, World Of Warcraft : Wrath Of The Lich King, Lego Indiana Jones – Les Aventures Originales, Tomb Raider Anninersary, TOCA Race Driver 3(sous Mac OS X) et à Farcry 2, World In Conflict, Fear 2, Call Of Duty : World at War, James Bond – Quantum of Solace (la démo) sous Windows XP Pro (via BootCamp). Seul le jeu Crysis, réputé très gourmand, aura eu en partie raison du GPU, pas suffisamment véloce pour ce genre d’usine à gaz.


Aucun souci avec Call of Duty 4 Modern Warfare.




Idem pour Tomber Raider Anniversary que cela sous Windows ou sous OS X, le jeu tourne très bien et reste fluide en toutes circonstances.




Jouer à Farcry 2 (sous Windows) sur ce 17’’, c’est du pur bonheur. Le jeu est fluide et les effets dynamiques de propagation des flammes, notamment, très réussi !




Crysis fait partie des poids lourds : magnifique, mais particulièrement gourmand en ressource. Difficile de jouer au-delà de 1280 pixels sans saccades.




Visite guidée

Nouveau départ par donc pour ce MacBook Pro 17” qui succède avec brio à un design vieux de plusieurs années, mais qui a pourtant su répondre aux besoins des plus exigeants en son temps. Curieux comme nous sommes, bien que cela ne soit pas notre vocation, nous n’avons pas pu résister à l’envie d’ouvrir, de démonter partiellement, ce digne héritier dont la conception restera pour longtemps, à l’image du MacBook Air, une référence. D’autant que contrairement à ses deux comparses 13 et 15 pouces, la bête protège ses entrailles… « Mesdemoiselles, tournevis… Torx… Pinces… Pompe… »


Contrairement aux autres modèles de la gamme, la batterie n’est pas amovible et accessible par une simple pression de doigt. Il faut jouer du tournevis pour accéder à l’accumulateur et aux organes.




Un total de dix vis maintiennent en place le dessous de la coque. Toujours aussi résistantes, il suffit de dévisser ces dernières en procédant par un démontage opposé et symétrique. Notez que trois des quatre vis fixées près de la charnière de l’écran sont plus longues.




Une fois le capot inférieur démonté, le MacBook Pro 17’’ présente une belle anatomie, avec, en premier plan, l’immense batterie (plus de 5 heures d’autonomie assurée) et le disque dur de 320 Go.




Contrairement au MacBook Air, il est conseillé de ne pas extraire et débrancher la batterie sous peine de perte la « garantie ». Ici une pièce de 2 Cents permet d’avoir une bonne idée du volume occupé l’accumulateur un peu plus épais que celui de l’ultra portable d’Apple.




Fixé au châssis comme le sont les disques durs de ses homologues 13 et 15’’, deux vis suffisent pour désolidariser l’unité de stockage montée sur de petits « silent blocs ».




Doté en standard d’un Fujitsu 320 Go à 5400 trs/m (8 mo de cache pour ce modèle), le MacBook Pro 17’’ offriraient d’excellentes performances avec un SSD de 128 ou 256 Go.




Comme sur les autres modèles, excepté le MacBook Blanc, la mémoire n’est accessible qu’après démontage de la coque inférieure pour le modèle 17’’ et des éléments de coque et la batterie (amovible) pour les autres.



:
Truffée de capteurs, la carte mère du transportable bénéficie de nombreuses innovations, ici des capteurs de pression positionnés juste en dessous des connecteurs. On en retrouve presque partout, notamment au centre, là où la coque subit le plus de déformations.




En contact avec la coque qui subit malgré tout de nombreux effets physiques : dilation, déformation et pressions, ces capteurs s’affichent très sensibles. Une très légère pression suffit…




Malgré la présence de deux ventilateurs aux dimensions conséquentes, ils se chargent de refroidir le dispositif caloporteur, le MacBook Pro 17’’ se révèle vraiment silencieux même lorsque la GeForce 9600M GT est pleinement sollicitée. Ce qui est loin d’être le cas de l’équivalent 15’’.




Pas de demi-mesure chez Apple : tous les éléments du portable sont sécurisés. Ici, les deux connecteurs de nappes, dont le SATA, sont protégés par une grille d’appui, elle-même encadrée de capteurs de pression .




La trappe du connecteur au format ExpressCard/34 subit le même traitement. Le châssis est protégé et blindé. L’ajustement des éléments est impeccable. C’est beau, c’est propre.




Juste à côté de la fente du SuperDrive, la fente de sécurité antivol Kensington. Comme on peut le voir sur l’image, la batterie est fixée grâce à des vis type « triwing ».




À l’instar du MacBook Air dont nous avions plébiscité la conception, le MacBook Pro 17’’ constitue sans doute une des plus belles réalisations, tant en termes de conception que de design, jamais réalisées jusqu’à présent par les ingénieurs de Cupertino. Esthétique et performant, ce portable a tout pour plaire. Les professionnels apprécieront, à n’en pas douter, les qualités intrinsèques de la dalle ici employée. En revanche, l’option “Antiglare” se révèle quasi incontournable surtout si l’on fait partie de ces utilisateurs nomades dont le cadre professionnel, notamment, nécessite nombreux déplacements…


L’option antireflet est fortement conseillée. Testé durant un trajet Paris/La Rochelle dans un TGV, il est difficile d’éviter les reflets en tout genre. Même ici, dans notre labo photo.





En résumé

Bilan très positif en somme, malgré un tarif encore un peu élevé notamment pour le très haut de gamme (compter 270 € de plus pour passer à 2.92 GHz et 45 € en sus pour l’option écran mat, quasi incontournable), le MacBook Pro 17” tient, presque, toutes ses promesses. La qualité de fabrication est indéniablement au rendez-vous. La dalle LED offre un rendu image de haut niveau et très lumineux, et la résolution full HD des iMac 24”. Résultat, un confort d’utilisation soutenu par un trackpad agréable, des performances correctes en version 2.66 GHz (mode Meilleure Performance), une résolution adaptée à l’emploi d’applications telles que Final Cut Studio, Illustrator, Photoshop CS4 etc., et une autonomie record d’environ cinq heures (notre moyenne) ! Du jamais vu en pratique. Bref, si l’on peut reprocher quelques détails comme l’absence d’un port USB côté droit, la disparition programmée du FireWire 400, et un disque de base médiocre à ce transportable, Apple signe ici plus qu’un très bon produit… une belle œuvre. Et comme toute œuvre, si l’on veut la posséder, il faut y mettre le prix !

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