À l’image des Mac Pro qui n’ont eux aussi que peu évolué sur leur plastique, il est vrai que le design des MacBook Pro est éprouvé. Exit malheureusement, certaines innovations espérées comme le clavier présent sur les MacBook / MacBook Air ou encore le système fermeture magnétique.
C’est bien simple, il est quasi impossible de distinguer un MacBook Pro de cette génération et de la précédente. Si la forme n’a pas bougé, plusieurs composants clés n’ont pas évolué, comme la carte vidéo qui reste une NVIDIA GeForce 8600M GT, mais avec 256 Mo en standard.
Si ce MacBook Pro cru 2008 n’a rien de révolutionnaire, il embarque quand même deux améliorations : le trackpad multitouch vu dans les MacBook Air, et le processeur Penryn, qui concilie puissance et économie d’énergie.
À l’heure du multi-touch
Petit à petit, Apple adapte ses applications pour exploiter les possibilités offertes par le multi-touch. La dernière en date, Safari 3.1, permet à l’aide d’un mouvement horizontal des trois doigts de consulter la page suivante ou la page précédente. De prime abord, cela fait un peu gadget, mais au quotidien on se retrouve en permanence à faire ces petits gestes de la main qui deviennent de plus en plus indispensables avec le temps.
Malheureusement, le trackpad du MacBook Pro est moins bien pensé que celui du MacBook Air. D’une génération à l’autre, ses dimensions n’ont pas évolué. Ce dernier est sensiblement plus petit que celui du MacBook Air, et lors de certains gestes, on est un peu à l’étroit. Dommage !
Les performances
Dans sa version de base (2.4 GHz) le MacBook Pro est très agréable à utiliser. Il vient à bout des tâches courantes sans broncher. Dessus, Leopard fonctionne comme un charme. Par rapport à la génération précédente, on ressent un gain de performances sans que celui-ci ne soit extrêmement significatif. Les différents tests que nous avons effectués confirment un écart de l’ordre de 10 % entre les deux machines.
Si d’une génération à l’autre, la différence de performances n’est pas ahurissante, elle commence à être impressionnante si l’on compare le MacBook Pro Penryn au premier de la lignée qui était équipé d’un processeur Core Duo. Avec GeekBench qui se focalise sur les performances brutes du CPU, on observe un écart de performances de près de 50 % (2210 pour le Core Duo contre plus de 3000 pour le Core 2 Duo "Penryn").
Nous avons également effectué une série de tests pour mesurer le gain de performances dans la vie de tous les jours. Si on n’observe aucune différence dans le défilement d’un document de 150 pages dans Pages, on note un léger gain lors de l’export d’une animation HD dans un format optimisé pour iPod ou lors de l’exécution d’un script Automator qui applique une suite de transformations à une centaine d’images. Si l’augmentation des performances est modeste, elle pourrait cependant être revue à la hausse le jour où les applications tireront profit du SSE4, le nouveau jeu d’instructions d’Intel.
Une autonomie en hausse
On a en revanche perçu une amélioration assez sensible de l’autonomie. Pour une fois, les estimations d’Apple qui confèrent au MacBook Pro 15’ une capacité de travail de 5 heures semblent presque réalistes.
Pour vérifier les dires d’Apple, nous avons tout d’abord effectué le traditionnel test de lecture d’un DVD vidéo. Luminosité à fond, Wi-Fi et Bluetooth désactivés, le petit dernier de la lignée a tenu près de trois heures. À ce jeu-là, aucun MacBook Pro 15’ n’a fait mieux que lui.
Nous l’avons également utilisé dans un contexte Internet et Bureautique (traitement de texte, tableur, mail, web, téléchargement de fichiers, édition légère d’images). Lors de notre test, le MacBook Pro a tenu 4 heures et trois minutes. La seule mesure que nous avons prise pour augmenter l’autonomie a été de désactiver le Bluetooth. Le Wi-Fi lui était bien actif et la luminosité était réglée de manière à pouvoir travailler dans des conditions optimales et non au minimum.
Le MacBook Pro aurait sans doute pu tenir quelques minutes de plus si un bogue de Leopard n’avait pas tendance à activer de temps à autre l’option «Meilleures performances» au lieu de «Meilleures économies d’énergie» dans les réglages d’économie d’énergie.
Quelques constatations au quotidien…
Il n’y a pas qu’en matière de performances et d’autonomie que Penryn se distingue. Ce nouveau modèle chauffe moins que son prédécesseur et il s'avère très silencieux. La différence est assez saisissante avec les premiers MacBook Pro Core 2 Duo, qui pourtant étaient déjà en progrès dans ce domaine.
Pour le reste, ce Mac est dans la droite lignée des MacBook Pro avec ses qualités et ses défauts. Le design est éprouvé, la connectique complète (USB 2.0, FireWire 400, FireWire 800, Bluetooth 2.1, Wi-Fi…), et ses performances n’ont rien à envier à un modèle de bureau. À l’inverse, tout comme ses prédécesseurs, la qualité des hauts parleurs est loin d’être exceptionnelle.
On notera au passage la dernière radinerie d’Apple : la télécommande pour Front Row est désormais proposée en option. Pour l’acquérir, il vous faudra rajouter 19 €.
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Le mot de la fin
Si pendant longtemps, il était quasi indispensable d’acheter le MacBook Pro milieu de gamme pour avoir une machine complète, ce n’est plus le cas. Le premier modèle embarque 2 Go de mémoire vive, un disque dur relativement conséquent (200 Go) et une carte vidéo avec 256 Mo de SDRAM, le tout pour 1799 €. Rappelons que l’ancienne entrée de gamme était facturée 1899 €.
Bref, à ce prix-là, ce modèle est largement suffisant pour l’immense majorité des utilisateurs. Pour 400 € de plus, vous ne gagnez que 100 MHz au niveau du processeur, 50 Go de disque dur en plus et 256 Mo en plus au niveau de la carte vidéo. Si vraiment vous souhaitez optimiser au mieux les performances de votre MacBook Pro, mieux vaut sans doute prendre le premier modèle, choisir en option le disque dur 200 Go à 7200 tours/mn (+ 90 €) et acheter sur Internet deux barrettes de 2 Go (environ 100 €) pour passer votre ordinateur à 4 Go de mémoire vive.
Cette nouvelle génération de MacBook Pro est tout sauf révolutionnaire, mais elle apporte au quotidien des améliorations bienvenues avec son trackpad multi-touch et un petit surplus de puissance.
Pas de quoi rendre jaloux un possesseur de la génération précédente de MacBook Pro, mais à force de proposer des machines dont les performances progressent de 10 à 20 % à chaque révision la différence est désormais importante avec les premiers MacBook Pro.
Ceux qui attendent un modèle avec davantage de changements en profondeur, devront par contre patienter. Des évolutions plus importantes pourraient intervenir avec le lancement de la nouvelle génération de Centrino, prévue pour la seconde partie de l’année.