De la finesse dans un monde épais
Lorsque la Pomme a présenté l'objet, la plupart des observateurs et des utilisateurs ont été surpris par l'objet lui-même. Comme son équivalent filaire, le clavier sans fil est fin, très fin. Il ne l'est toutefois pas tout autant. Si sur leur partie basse, les deux claviers mesurent à peine 5 millimètres, le clavier sans fil est plus épais sur sa partie haute : la faute aux piles. Mais ne faisons pas la fine bouche, le clavier est fin, bien plus en tout cas que son prédécesseur au catalogue.
Pour le reste, le filaire comme celui auquel on a coupé le fil ont opté pour une robe aluminium et des touches d'un sobre blanc, le tout étant assurément du plus bel effet avec le nouvel iMac, mais ne jurant certainement pas ni avec l'iMac précédent, ni avec l'iMac tournesol. Bref, sur le plan esthétique, le nouveau clavier est une réussite, à nos yeux du moins.
Mais il est tout petit !
Mais, bien évidemment, ce que les mêmes observateurs et les mêmes utilisateurs que nous évoquions plus haut ont immédiatement remarqué (il faut dire aussi qu'il aurait été difficile de faire autrement), c'est que la Pomme a tout simplement fait l'impasse sur le pavé numérique. Du coup, si le clavier est mince, il est surtout tout petit, ou donne le sentiment de l'être. Il mesure ainsi 28 cm contre 43 cm pour l'autre modèle. Sur un bureau, cela fait assurément gagner de la place. Et l'on ne parle même pas des câbles qui, bonheur, bonheur, ont disparu. Les amoureux des surfaces débarrassées, sobres, propres, en raffolent.
On s'est beaucoup interrogé sur les raisons qui ont amené Apple à faire ce choix. Somme toute, sur la gamme précédente, le clavier sans fil avait son pavé numérique. Ici, donc, point. Est-ce un moyen d'économiser l'énergie (il ne faut que trois piles pour alimenter l'objet ; il en fallait quatre dans sa version précédente) ?
Certains, les comptables, les amoureux des chiffres, les aficionados d'Excel ou de Numbers, etc., passeront certainement leur chemin. Disons que pour notre part, le pavé numérique ne nous manque pas. Pas du tout même.
Au contraire. Outre cet aspect compact qui donne de l'air, qui fait un joli bureau, le clavier sans fil a un bel atout pour lui : on passe de son MacBook à son iMac sans un quelconque traumatisme (admettons que le terme est un peu fort). Car la vérité est là, et pas ailleurs : le clavier sans fil Apple et le clavier du portable maison impliquent les mêmes comportements, induisent la même façon de frapper. Ce sont tout simplement les mêmes, ou presque. Au point, l'expérience est presque amusante, que les contours de l'un épousent parfaitement les contours de l'autre.
Petit mais cohérent
Et ceux qui ont acheté un MacBook tout récemment seront encore plus heureux. Apple, on s'y attendait, redonne de la cohérence là où elle avait introduit de la confusion. Dans notre labo du mois d'août, nous dénoncions (un bien grand mot) le fait que les touches dédiées à la gestion du son, d'Exposé, de la luminosité, de Dashboard ou encore à celle d'iTunes ne correspondaient en rien à celles des autres claviers. Nous regrettions également la disparition de la "Pomme" de la touche Command. Depuis, donc, la Pomme, qui a de la suite dans les idées, et c'est heureux, a repris le même schéma sur ces portables. La vie est parfois belle et nous voilà passer d'une machine à l'autre sans s'en rendre compte.
Bluetooth à la manœuvre
Et tout cela, c'est grâce à la dent bleue qu'on le doit. Comme elle l'avait fait avec le modèle précédent, Apple a fait le choix de la technologie sans fil Bluetooth pour relier son périphérique au Mac. Cela a un gros avantage : tous les Mac récents ont la puce idoine intégrée et il n'est donc plus besoin d'en passer par un dongle USB disgracieux. Cela a un inconvénient, cette technologie sans fil est plus gourmande en énergie que d'autres pour lesquelles ont opté certains fabricants. Toujours est-il que si l'on gagne un port USB, précieux, on en perd deux, ceux qui sont proposés sur le clavier filaire. Mais l'affaire n'est pas nécessairement mauvaise. Il apparaît en effet que si les ports dudit nouveau clavier filaire sont en USB 2.0, ils ne le sont qu'avec les Mac les plus récents, ceux présentés depuis cet été. Avec les Mac plus anciens, c'est de l'USB 1 qu'ils délivrent. L'utilisation d'un clavier sans fil libère ainsi un port USB 2.0 sur un iMac Intel Core 2 Duo de novembre 2006.
Quant au jumelage du clavier avec le Mac, il se passe très facilement (encore faut-il avoir installé Tiger (10.4.10) ou Leopard sur l'ordinateur. Un pression sur le bouton qui se trouve à l'extrémité droite du clavier, une lumière verte s'allume. Le clavier est alors prêt à être jumelé au Mac. La procédure, ensuite, est classique : on demande, depuis les Préférences Système, la recherche de l'appareil, on entre le code qui s'affiche et le lien indéfectible (enfin, si on le veut bien) entre les deux est établi. Et ce lien est effectif dès l'allumage du Mac, avant même que Mac OS X se lance, ce qui permet, en appuyant sur la touche "Alt", de choisir son système d'exploitation ou, en appuyant sur "c", de booter sur le DVD de Tiger ou de Leopard.
Sous Windows, le mot est lâché, la procédure de jumelage se passe tout aussi facilement. Les pilotes qu'Apple fournit avec Boot Camp permettent d'utiliser le clavier sans problème, mais après un certain temps de latence, dont on ne sait pas trop à quoi il est dû (en gros audit pilote ou à notre version de Windows XP). Toujours est-il que ce premier temps passé, quelques secondes, le clavier se comporte bien et qu'il est parfaitement mappé : les touches sons ou d'éjection, l'arobase, le point d'exclamation, pour ne prendre que quelques exemples, fonctionnent très bien.
Tout a un prix
Reste qu'avoir un joli bureau débarrassé de son entrelacs de fils, cela à un prix. Le prix du clavier lui-même déjà. La version sans fil coûte 30 euros de plus (79 €), qu'on se le tienne pour dit. Par ailleurs, on imagine bien qu'utiliser un clavier sans fil avec une souris qui traîne, elle, son fil à la patte, c'est un peu bête. Du coup, si ce n'avait pas déjà été fait, il faut aussi en passer par l'achat de la mighty Mouse sans fil (69 €). Heureusement, cette souris-là, on l'aura souvent achetée il y a quelques mois lors de sa présentation (en août 2006). On a presque envie de dire que c'est finalement une bonne chose qu'Apple ne l'ait changée en rien, c'est toujours ça d'économisé et tant pis si son blanc laiteux peut jurer (mais quel grand mot là encore !) avec le clavier.
Un monde de piles
En revanche, ce qui peut être plus ennuyeux, c'est le problème de l'alimentation du clavier. Sans fil, cela veut dire des piles. En l'occurrence, trois piles. Apple fournit certes le premier jeu, mais après, c'est à l'utilisateur de jouer. Se pose alors le problème du choix des piles. Celles qu'Apple fournit tiennent assurément la route (depuis presque deux mois que nous utilisons le clavier, la jolie petite barre verte qui marque la consommation du produit n'a perdu que deux points). C'est bien, mais, on le sait, tout a une fin et les piles ne sont pas exactement les amies de la nature. On peut certes éteindre le clavier dès qu'on sait qu'on ne l'utilisera pas un certain temps (par une pression prolongée sur le bouton d'alimentation), mais on n'y pense généralement pas. Reste la solution des piles rechargeables. Malheureusement, celles-ci perdent de leur puissance au fil du temps et l'on se retrouve à devoir les changer toujours plus fréquemment. Si vous ajoutez la ou les piles nécessaires à la Mighty Mouse, vous pouvez avoir légitimement quelques scrupules. On prendra au moins soin de déposer les piles usagées dans les containers prévus à cet effet dans certains magasins, là où on est d'ailleurs sûr que les responsables ne se contentent pas de vider ensuite lesdits containers dans les poubelles traditionnelles.
Il faut donc faire un choix. C'est vrai, il faut l'admettre, un clavier sans fil pour un bureau d'ordinateur n'est peut-être pas essentiel. On le verrait bien plus utile pour un portable. Mais, le clavier en question est dénué de ce qui en fait le premier intérêt alors : le pavé numérique. La question de savoir si l'objet, sans ce pavé numérique, est utile est une question qui pour certains a tout son sens. À chacun, réponse facile certes, de se faire son opinion sur le sujet.