D’emblée, afin de d’éviter quelques désillusions, remettons ce nouveau logiciel à sa place. En dépit d’une campagne de buzz maligne qui a précédé sa présentation, annonçant une révolution inespérée dans la gravure sur Mac, Disco ne danse pas sur la même piste que Toast. Ce dernier, bardé de fonctions, vendu une centaine d’euros, en est à sa huitième version, que nous avons d'ailleurs testée récemment. Disco, lui, n’a à son actif que quelques mois de bêta et deux mises à jour mineures. Commercialisé 29,95 dollars, il prétend tout de même proposer une solution de gravure puissante pour tous. Soit.
Une interface simple
Disco porte mal son nom. On attendait une interface colorée, scintillante. C’est tout le contraire. Disco privilégie le noir, rehaussé rarement de quelques couleurs, sur les boutons. Dans un premier temps, le rendu est séduisant. À la longue, il fatigue. D’autant que le comportement de la fenêtre unique ne fait rien pour nous rendre la vie plus facile. Dans les premières versions, elle n’était tout simplement pas redimensionnable. Désormais plus flexible, elle a la manie de revenir à sa taille minimale lorsque la gravure est lancée et oublie de se remettre à la taille personnalisée une fois le disque gravé, ou lorsque le processus est annulé. Même amnésie après un redémarrage : Disco revient à sa taille minimale.
Ce comportement est excusable. Face à l’usine à gaz Toast, Disco mise en effet sur sa simplicité et revendique son interface dépouillée. La fenêtre que l’on obtient au démarrage propose ainsi directement de glisser-déposer des éléments pour graver son disque. C’est ensuite que l’on personnalise le nom de son disque (la date est automatiquement ajoutée en cas d’oubli), que l’on supprime des éléments, qu’on les retrouve dans le Finder, ou que l’on surveille la taille maximale. Contrairement à Toast, rien n’indique directement la place que les données prendront sur un disque, s’il en faudra plusieurs, ou graver en double face. Il faut attendre de lancer la gravure.
Si le disque inséré est déjà gravé, Disco sait l’effacer. Mais il ne laisse pas le choix entre un effacement rapide et un effacement traditionnel, contrairement à Toast. Lorsqu’un média enregistrable est inséré, la gravure peut commencer. La fenêtre se redimensionne pour indiquer le pourcentage de gravure accompli, le temps écoulé ainsi que le temps restant. Mais pas la vitesse. Disco, bien sûr, n’ira pas plus vite qu’un autre. En revanche, il peut vous divertir grâce à une animation originale. Soufflez dans le micro de votre ordinateur, et un écran de fumée s'installe au-dessus de la fenêtre. C’est particulièrement bête. Dans les préférences, cette animation peut se changer pour de la glace ou du feu.
Un logiciel simpliste
Les préférences, justement, parlons-en. Disco est un logiciel succinct. Rien à voir, là non plus, avec Toast qui collabore avec les iApp, sait graver et retoucher des MP3, et des disques photos. L’onglet général permet de gérer le nom du disque (doit-il être défini automatique ? En fonction de la date ?). Les images disques doivent-elles être gravées en DMG, en ISO ou en CDR ? Le logiciel doit-il détecter les mouvements d’un portable pour ne pas risquer de gâcher une gravure ? L’onglet gravure, lui, permet de gérer sommairement les sessions (il ne fait pas de miracle sur les DVD), de définir le type de disque gravé, la vitesse, et le graveur. La gravure de fichiers Video_TS est supportée.
Une fonction a été volontairement omise de cette description des préférences. Elle a trait à « Discography ». Disco, comme Toast, sait en effet archiver les informations des disques que vous avez gravés. L'idée est bonne. Cela permet, en théorie, de retrouver certains fichiers, pour peu que vos disques soient bien étiquetés. Mais en pratique, la navigation se révèle bien trop sommaire. La recherche est limitée, tout comme l’affichage des résultats. Par ailleurs, et contrairement à Toast, Discography ne sait pas indexer des disques a posteriori.
Ces limitations se retrouvent dans une autre des fonctions majeures de Disco, et la dernière qu’il reste à évoquer. Le spanning (littéralement, le chevauchement). Concrètement, il s’agit de découper automatiquement une gravure trop lourde sur plusieurs CD ou DVD. Avec Toast, c’est du sérieux : le logiciel peut compléter automatiquement les disques en segmentant au besoin des fichiers, recomposés grâce à une application spéciale. Disco, lui, répartit les fichiers, sans y toucher. Cela peut aider à s'épargner un tri manuel. Mais n’espérez pas réussir à copier un fichier de 1 Go sur deux CD !
En conclusion
Si l’on veut être indulgent, on jugera Disco prometteur. Et on lui pardonnera ses erreurs de jeunesse, comme les bugs de la localisation en français (certains accents sautent). Mais gare à ne pas se laisser abuser par une interface quelque peu travaillée. Doit-on, en effet, payer 22 euros pour quelques effets clinquants et deux options intéressantes, le catalogue et le répartiteur de fichiers ? Alors que, gratuits, des logiciels tels que Liquid CD ou Burn, certes moins "disco", savent déjà rendre de précieux services. Ou que, pour trois fois le prix de Disco, Toast fait comparativement bien plus ? Non, assurément.