La version 8.0 apporte quelques nouveautés que nous passerons en revue dans ce labo, mais fut surtout l’occasion d’une ré-écriture de l’application en Cocoa. Cela a pour principale conséquence de supprimer la compatibilité avec toutes les versions du système antérieures à 10.3.5…
J’utilise ce logiciel quotidiennement depuis la version 4, principalement pour du développement HTML (et CSS), XSLT, LASSO ainsi que pour l’édition de textes. Je ne suis donc pas en mesure de présenter en détail les fonctions de cet éditeur dans le cadre de développements en Perl, Python et autres. Je ne vais pas non plus décrire en détail les fonctions déjà présentes dans la version 7 (il y en a tellement que ce labo ne suffirait pas).
Installation
Comme c’est le cas depuis la version 6, il suffit de glisser l’icône de l’application sur votre disque dur. Lors du premier lancement, un message vous demande d’entrer votre numéro de série. Si vous n’en avez pas, vous pourrez utiliser BBEdit en version démo pour une durée de 30 jours. Durant cette période, ce logiciel fonctionne sans aucune restriction et il vous suffira par la suite d’activer la version complète en entrant le numéro de licence.
Cocoa : Adieu OS9, d’accord… mais Panther ?
BBEdit est écrit en Cocoa… Pour ceux qui développent toujours sous mac OS 9 (Il y en a encore ?), cette version n’est pas pour vous. Cela ne me semble pas poser de problème particulier, Mac OS X étant disponible depuis maintenant plusieurs années et la plupart des éditeurs ayant abandonné OS9 depuis quelque temps déjà.
Cependant, Barebones mentionne 10.3.5 comme configuration minimale. Il serait intéressant de connaître les raisons techniques de cette limitation, mais je n’ai pas encore reçu de réponse de l’éditeur à ce sujet.
Cette nouvelle mouture permet cependant d’obtenir une meilleure intégration avec le système d’exploitation (BBEdit utilise par exemple le correcteur orthographique du système).
Performances
Les outils de recherche et de remplacement de BBEdit ont toujours été extrêmement puissants. Je les utilise pour l’édition de longs textes, scripts et autres. J’ai pu observer pour ce genre d’opérations un gain de vitesse significatif.
Je suis conscient que les tests sont subjectifs, cependant j’ai ouvert un document au format .txt de 27Mb, recherché une chaîne de caractères et obtenu la liste des 4’791 objets trouvés en 4 secondes environ (sur mon Alubook 1.5 GHz, 256 Mb RAM). Vous pouvez maintenant également effectuer des recherches et transformations sur de multiples documents en tâche de fond, sans conséquence notable dans la réactivité de l’application.
Les nouveautés
L’éditeur a beau mentionner plus de 100 nouveautés avec cette nouvelle version (nous commençons à avoir l’habitude de ce genre d’affirmations), la manière de travailler avec BBEdit ne change pas radicalement en passant de la version 7 (voire la version 6) à la version 8. Il n’y a donc pas révolution, mais ajout de quelques outils et fonctionnalités très utiles.
Les nouveautés : Interface et ergonomie
Le changement le plus flagrant apparaît dès l’ouverture de l’application avec un tiroir sur le côté droit de la fenêtre. Cette fonctionnalité est extrêmement utile lors de développement Web et permet de facilement naviguer entre les différents documents. Cette option peut être désactivée dans les préférences, mais après deux heures d’utilisation, je ne peux déjà plus m’en passer.
Un ajout supplémentaire au niveau de l’interface est la coloration de la ligne sur laquelle se trouve le curseur. Cela peut paraître un détail, mais sur des longs documents et à la fin d’une longue journée de travail, c’est appréciable.
L’utilisateur a également la possibilité d’enregistrer ses environnements de travail, selon le type de développement sur lequel il travaille (Web, java, Python, etc.). En plus de cela, il est maintenant possible de créer ou de modifier les raccourcis clavier des fonctions que vous utilisez le plus.
Toutes ces petites améliorations contribuent à rendre l’utilisation de ce logiciel plus agréable pour le développeur. Certains utilisateurs regretteront l’absence de localisation (en anglais uniquement), mais je pense que cela ne pose pas trop de difficultés dans un environnement de développement (termes techniques, besoin de retrouver des noms de fonction similaires entre les applications, traductions françaises de termes particuliers souvent bizarres…)
Les nouveautés : modules de langage
La coloration syntaxique est un outil souvent indispensable lors d’un développement (ou du moins, il devient indispensable après le première utilisation…). BBEdit intègre déjà en version standard les modules d’une dizaine de langages, mais ce n’est pas toujours suffisant (exemple, pas de module de langage pour LASSO).
Avant la version 8, il était nécessaire de compiler le code. Il est maintenant possible d’écrire un simple fichier texte qui sera lu et interprété par BBEdit au démarrage. Barebones appelle cela les ‘Codeless Language Modules’
Les nouveautés : ‘Text factories’
J’ai mentionné précédemment la puissance des outils de recherche et de remplacement de texte de ce logiciel. Il est maintenant possible d’aller encore plus loin en définissant une série de transformations et en les appliquant à un dossier ou à un groupe de documents.
Les nouveautés : Développement Web
Les développeurs PHP vont certainement apprécier le serveur de prévisualisation. En effet, vous pouvez maintenant tester localement vos codes ou pages PHP Perl ainsi que vos fichiers inclus. Les propriétés CSS 2.1 sont également supportées dans cette mise à jour.
Tout n’est pas parfait cependant et quelques outils manquent à l’appel.
Une fonctionnalité que cette version n’intègre pas à mon regret est l’indentation automatique du texte. Cela est bien dommage, d’autant plus que d’autres éditeurs (jEdit, par exemple) le font sans problème. Cette fonction est cependant disponible manuellement par le biais du menu (Markup-Tidy-Clean Document).
Une omission beaucoup plus importante est l’absence des services de validation du W3C. BBEdit possède un système de contrôle des commandes HTML, mais ce n’est pas pareil. De plus, il n’y a pas d’outil de vérification des CSS et du X-HTML
Le prix
La version complète est vendue US$179.00 et les mises à jour vont de US $49.00 à US$59.00.
Ces prix peuvent paraître exorbitants pour un éditeur de texte, mais il faut prendre en compte que ce n’est pas un ‘simple’ éditeur de texte, au même titre que Photoshop n’est pas un ‘simple’ éditeur d’images.
Pour une utilisation occasionnelle, je recommanderais plutôt SubEthaEdit ou jEdit (il en existe bien d’autres que je ne vais pas mentionner ici). Cependant, pour les développeurs qui utilisent ce genre de logiciels pour gagner leur vie, la qualité du produit, le nombre de fonctions ainsi que l’efficacité et l’amabilité de leur service support valent à mon opinion le prix affiché.
Version 8.0.1
À peine trois semaines après le lancement de la version 8, Barebones a mis au téléchargement un patch (version 8.0.1). Cette mise à jour n’apporte pas de nouvelles fonctionnalités, mais corrige une liste de bugs assez impressionnante. Le principal problème rencontré par les utilisateurs était lié à l’affichage (petites polices, anti-aliasing, etc.). Comme toujours, il y a deux façons de considérer cela :
1) C’est un scandale de vendre à ce prix un logiciel comportant autant de bugs !
2) Bravo à l’équipe de développement pour avoir su réagir si rapidement aux milliers d’emails d’utilisateurs
J’achète ?
Si votre ordinateur fonctionne sur une version système antérieure à 10.3.5, la question ne se pose pas… À moins que vous ne désiriez utiliser cette version comme argument de mise à jour? ;)
Pour un utilisateur occasionnel, je recommanderais plutôt l’utilisation des alternatives mentionnées ci-dessus. Vous pouvez bien sûr télécharger la version démo du produit.
Je pense qu’un développeur professionnel ou un amateur confirmé trouvera dans cette nouvelle version suffisamment de nouveaux outils ou fonctions pour justifier le prix de la licence (ou de la mise à jour). Les seules améliorations au niveau de l’interface me suffisent pour adopter BBEdit 8.
