Alors que nait la polémique sur les retards d'Apple pour payer ses développeurs, certains se demandent combien Apple gagne avec l'App Store qui a, à la fin du mois d'avril, dépassé le milliardième téléchargement. Alors affaire rentable ou pas pour la firme de Cupertino ?
Un nombre élevé de téléchargements ne signifie pas des revenus aussi élevés, bien sûr. La raison la plus évidente est qu'Apple permet le téléchargement d'applications gratuites et on sait que ces dernières ont un succès bien plus important que les payantes. Étant donné que l'on n'a pas les statistiques complètes de l'App Store, on n'a en fait aucune idée du rapport entre les téléchargements payés, et ceux gratuits, ce qui rend la tâche difficile pour estimer ce que rapporte à Apple son magasin virtuel.
Pis encore, aucune étude statistique systématique ne s'est penchée sur le prix des applications : on sait que les applications à 79 centimes sont les plus nombreuses, mais dans quelle proportion ? En février, nous avions réalisé une enquête sur la répartition du prix des Top 100 américain et français, mais ce genre d'études ne permet de tirer aucune conclusion fiable. Il faudrait, pour bien faire, le faire sur tout l'App Store et pas seulement sur les 100 applications les plus vendues ; et il faudrait le faire tous les jours, les évolutions étant très rapides. Autant dire que la tâche est impossible...
Malgré toutes ces zones d'ombres, plusieurs analystes ont essayé récemment de deviner quels pouvaient être les gains d'Apple uniquement grâce à l'App Store. Les revenus sont doubles : la commission de 30 % prélevée sur chaque vente d'une part ; l'abonnement annuel de 99 $ (ou 299 $ dans le cas d'une entreprise) offrant l'accès à l'App Store pour les développeurs d'autre part.
Pour les ventes, l'inconnue principale est donc le rapport entre applications payantes et gratuites, et chacun y va de son estimation. Christian Zilbreg de Geek.com se base sur un rapport de 1 à 10 (dix téléchargements gratuits, pour un achat) pour conclure qu'Apple gagne tous les jours environ 300 000 $ (221 000 €); soit 110 millions de dollars par an (81 millions d'euros). Jeremy Liew, d'une société d'investisseurs, est plus pessimiste sur ce rapport et l'estime entre 15 pour 1 au mieux, et jusqu'à 40 pour 1 au pire. En se basant sur un prix moyen de 2,65 $ (pour mémoire, nous avions calculé un prix moyen de 2,73 $ en février, donc l'ordre d'idée semble juste), il analyse qu'Apple a gagné entre 20 et 45 millions de dollars (15 et 33 millions d'euros) depuis son ouverture.
La seconde source de revenus est plus facile à estimer : on sait que le 17 mars, Apple avait signé 50 000 contrats avec des développeurs, ce qui fait un revenu annuel de 5 millions de $ (3,7 millions d'euros). Cependant, on ne connaît pas le rapport entreprises/particuliers, ce qui fausse encore le résultat.
Même si ces chiffres étaient justes, ce dont on peut douter, ils ne seraient pas vraiment significatifs des gains réels d'Apple, car ils oublient totalement les frais de fonctionnement de l'App Store qui doivent être conséquents, mais aussi tous les frais de développement et de recherche pour créer le kit de développement. Un kit que l'on peut obtenir gratuitement, rappelons-le, de même pour toute la documentation sans laquelle il serait totalement inutile.
Steve Jobs, lors de la présentation de l'App Store, l'avait présenté non pas comme une source de revenus significatifs, mais plus comme un outil indispensable pour les utilisateurs de terminaux mobiles d'Apple. L'entreprise est connue pour ses marges sur le matériel, et il est après tout possible que l'App Store ne rapporte pas grand-chose, au regard des standards d'une entreprise de la taille de celle à la pomme, bien sûr.
Pour preuve, on peut noter que Myst [1.0 – US – 4,99 € – 725 Mo], qui pèse la modique somme de 725 Mo, a atteint le top 10 américain. Quand on a une idée des volumes de ventes qu'il est nécessaire d'atteindre pour entrer dans ce top 10 (au moins 10 000 ventes quotidiennes en février), on a une idée assez vague des Téra-octets de données que les serveurs de l'App Store doivent pouvoir envoyer un peu partout dans le monde. Autre exemple significatif, Skype [1.0.3 – US – Gratuit] — certes une application beaucoup plus légère — a été quand même téléchargée un million de fois en 48 heures (soit un volume de 2 To). Les moyens à mettre en œuvre pour permettre cela sont certainement énormes.
Source : AppShopper
Nous l'avions déjà noté à l'époque à propos d'Antidote Mobile [1.1 – Français – 15,99 € – 85 Mo], le prix n'est pas forcément un obstacle sur l'App Store. Les applications en tête des ventes sur la version américaine du magasin le prouvent, avec la présence notable de SlingPlayer Mobile aujourd'hui à la dixième position (il était à la neuvième position hier, preuve que tout change très rapidement dans l'App Store). Cette application qui apporte la télévision aux iPhone et iPod touch américains vaut pourtant 30 $ : on est bien loin des coussins péteurs virtuels à 79 centimes. Comme quoi, même sur l'App Store, la plus-value est récompensée.
Un nombre élevé de téléchargements ne signifie pas des revenus aussi élevés, bien sûr. La raison la plus évidente est qu'Apple permet le téléchargement d'applications gratuites et on sait que ces dernières ont un succès bien plus important que les payantes. Étant donné que l'on n'a pas les statistiques complètes de l'App Store, on n'a en fait aucune idée du rapport entre les téléchargements payés, et ceux gratuits, ce qui rend la tâche difficile pour estimer ce que rapporte à Apple son magasin virtuel.
Pis encore, aucune étude statistique systématique ne s'est penchée sur le prix des applications : on sait que les applications à 79 centimes sont les plus nombreuses, mais dans quelle proportion ? En février, nous avions réalisé une enquête sur la répartition du prix des Top 100 américain et français, mais ce genre d'études ne permet de tirer aucune conclusion fiable. Il faudrait, pour bien faire, le faire sur tout l'App Store et pas seulement sur les 100 applications les plus vendues ; et il faudrait le faire tous les jours, les évolutions étant très rapides. Autant dire que la tâche est impossible...
Malgré toutes ces zones d'ombres, plusieurs analystes ont essayé récemment de deviner quels pouvaient être les gains d'Apple uniquement grâce à l'App Store. Les revenus sont doubles : la commission de 30 % prélevée sur chaque vente d'une part ; l'abonnement annuel de 99 $ (ou 299 $ dans le cas d'une entreprise) offrant l'accès à l'App Store pour les développeurs d'autre part.
Pour les ventes, l'inconnue principale est donc le rapport entre applications payantes et gratuites, et chacun y va de son estimation. Christian Zilbreg de Geek.com se base sur un rapport de 1 à 10 (dix téléchargements gratuits, pour un achat) pour conclure qu'Apple gagne tous les jours environ 300 000 $ (221 000 €); soit 110 millions de dollars par an (81 millions d'euros). Jeremy Liew, d'une société d'investisseurs, est plus pessimiste sur ce rapport et l'estime entre 15 pour 1 au mieux, et jusqu'à 40 pour 1 au pire. En se basant sur un prix moyen de 2,65 $ (pour mémoire, nous avions calculé un prix moyen de 2,73 $ en février, donc l'ordre d'idée semble juste), il analyse qu'Apple a gagné entre 20 et 45 millions de dollars (15 et 33 millions d'euros) depuis son ouverture.
La seconde source de revenus est plus facile à estimer : on sait que le 17 mars, Apple avait signé 50 000 contrats avec des développeurs, ce qui fait un revenu annuel de 5 millions de $ (3,7 millions d'euros). Cependant, on ne connaît pas le rapport entreprises/particuliers, ce qui fausse encore le résultat.
Même si ces chiffres étaient justes, ce dont on peut douter, ils ne seraient pas vraiment significatifs des gains réels d'Apple, car ils oublient totalement les frais de fonctionnement de l'App Store qui doivent être conséquents, mais aussi tous les frais de développement et de recherche pour créer le kit de développement. Un kit que l'on peut obtenir gratuitement, rappelons-le, de même pour toute la documentation sans laquelle il serait totalement inutile.
Steve Jobs, lors de la présentation de l'App Store, l'avait présenté non pas comme une source de revenus significatifs, mais plus comme un outil indispensable pour les utilisateurs de terminaux mobiles d'Apple. L'entreprise est connue pour ses marges sur le matériel, et il est après tout possible que l'App Store ne rapporte pas grand-chose, au regard des standards d'une entreprise de la taille de celle à la pomme, bien sûr.
Pour preuve, on peut noter que Myst [1.0 – US – 4,99 € – 725 Mo], qui pèse la modique somme de 725 Mo, a atteint le top 10 américain. Quand on a une idée des volumes de ventes qu'il est nécessaire d'atteindre pour entrer dans ce top 10 (au moins 10 000 ventes quotidiennes en février), on a une idée assez vague des Téra-octets de données que les serveurs de l'App Store doivent pouvoir envoyer un peu partout dans le monde. Autre exemple significatif, Skype [1.0.3 – US – Gratuit] — certes une application beaucoup plus légère — a été quand même téléchargée un million de fois en 48 heures (soit un volume de 2 To). Les moyens à mettre en œuvre pour permettre cela sont certainement énormes.
Source : AppShopper
Nous l'avions déjà noté à l'époque à propos d'Antidote Mobile [1.1 – Français – 15,99 € – 85 Mo], le prix n'est pas forcément un obstacle sur l'App Store. Les applications en tête des ventes sur la version américaine du magasin le prouvent, avec la présence notable de SlingPlayer Mobile aujourd'hui à la dixième position (il était à la neuvième position hier, preuve que tout change très rapidement dans l'App Store). Cette application qui apporte la télévision aux iPhone et iPod touch américains vaut pourtant 30 $ : on est bien loin des coussins péteurs virtuels à 79 centimes. Comme quoi, même sur l'App Store, la plus-value est récompensée.