La Commission européenne a levé le voile sur son « plan d'action pour le continent de l'IA » qui veut donner les moyens aux 27 de jouer un rôle de premier plan sur l'intelligence artificielle face aux États-Unis et à la Chine. Cinq grands axes ont été déterminés. Ils s'inscrivent dans un plan d'investissement annoncé en février dernier, IA Invest, qui doit mobiliser 200 milliards d'euros.

Le premier axe repose sur un réseau « d'usines à IA » implantées dans 13 centres de calculs déjà existants sur le territoire de l'Union européenne. Ils aideront les chercheurs et entreprises à développer des modèles et des applications. En parallèle, des infrastructures plus importantes — dites « giga usines » — sont prévues pour accueillir 100 000 processeurs spécialisés et travailler sur des domaines industriels et scientifiques plus pointus. Sur le budget global, 20 milliards d'euros vont être pris pour la construction de 5 de ces grandes installations. Elles devront par ailleurs s'inscrire dans un programme de neutralité carbone.

« L'objectif est de tripler au moins la capacité des centres de données de l'UE au cours des cinq à sept prochaines années, en donnant la priorité aux centres de données hautement durables », indique également le Commission qui prépare une législation pour encadrer les investissements venus du privé.
Le second axe est celui des données utilisées par ces IA. Des « laboratoires de données » vont être créés pour accumuler des informations de « haute qualité » qui seront traitées dans les usines précédentes : « Une stratégie globale pour l'union des données sera lancée en 2025 afin de créer un véritable marché intérieur des données capable de développer des solutions d'IA ». Le troisième effort portera sur la promotion et la formation auprès des entreprises pour l'utilisation de ces outils. Seulement 13,5 % des entreprises de l'UE ont adopté l'IA, regrette le communiqué, qui cite la santé, l'automobile et la fabrication comme des destinations naturelles pour ces outils.
Attirer en Europe des compétences, des spécialistes étrangers dans ce domaine et encourager les Européens à rester font partie de la quatrième mission de ce plan. Enfin, il y aura un gros morceau sur la simplification de la réglementation. L'Europe a été plusieurs fois accusée de freiner le développement de l'IA par une législation trop contraignante. Un futur bureau — le service Desk — assistera les entreprises pour qu'elles puissent se conformer aux règles en place.
L'Europe doit encore recueillir des avis sur ce projet à multiples facettes. Des consultations publiques vont être organisées jusqu'au 4 juin 2025.
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