Dans beaucoup d’entreprises, la culture de la sécurité informatique est quelque chose qui a du mal à passer : on ne compte plus le nombre de firmes dont les serveurs se font pirater à cause d’un employé ayant cliqué sur un lien vérolé, ou (même si c’est un peu plus rare) du fait d’une clé USB infectée branchée sur un ordinateur du réseau local.
Il existe cependant des entités qu’on imagine plus strictes et rigides sur ce genre de sujet, et le Pentagone en fait assurément partie. C’est donc de façon un peu surprenante que Bloomberg relate que les militaires américains ont exploré pendant plus de deux jours DeepSeek... avant que le département informatique de l’armée américaine ne décide de bloquer l’accès au site.
Il est pourtant assez facile de se rendre compte que les conditions d’utilisation de l’IA chinoise sont très peu compatibles avec le domaine de la Défense Nationale : les textes affirment clairement que les données transmises à DeepSeek sont déposées sur des serveurs chinois, dont l’accès est régi par les lois du pays, avec entre autres comme pour tous les services hébergés dans l’empire du milieu l’accès total et absolu aux données par le gouvernement local.
Si les données transmises par les militaires ne sont pas précisées, reste qu’une telle naïveté de la part des personnels de l’armée américaine fait mauvais genre, quand le locataire de la Maison Blanche a fait de la lutte contre la Chine une priorité absolue. Les experts du Pentagone sont d’ailleurs sur le sujet, et après avoir bloqué l’accès au chatbot il est temps pour eux de constater l’étendue des dégâts et la portée des éléments ainsi donnés à une puissance étrangère.
Dans le même temps, l’US Navy, l’US Air Force et l’US Army ont indiqué renforcer la communication interne sur la prudence nécessaire à l’usage des chatbots, quelle que soit la provenance, et sur l’interdiction absolue d’utiliser DeepSeek, devant les dangers potentiels de fuite d’information. Il serait temps... d’aucuns diraient qu’il est même un peu tard, tant l’usage de ces bots conversationnels semble ancré dans le quotidien de certains personnels de l’armée.