Google vient d’annoncer un partenariat avec la Fondation Linux dans le but de pérenniser Chromium. L’objectif affiché est de « favoriser un environnement durable » pour la santé de l’écosystème Chromium, en plus de soutenir financièrement les développeurs y contribuant. Ce programme baptisé « fonds de soutien aux navigateurs basés sur Chromium » est également soutenu par Meta, Microsoft et Opera. Google estime que de tels appuis vont aider à « fournir une gouvernance claire et ouverte qui oriente les fonds vers les besoins de la communauté ».
Chromium est une infrastructure open source à la base de Chrome et d’autres navigateurs, mais aussi de certains systèmes de TV connectés ou du framework Electron. Dans son billet de blog, Google insiste sur le fait qu’elle a apporté plus de 100 000 modifications en 2024 tout en y investissant énormément. Un tel projet lui coûterait des « centaines de millions de dollars » rien que pour la maintenance.
Google continue d'investir massivement dans l'infrastructure partagée du projet Open Source afin de « garder les lumières allumées », notamment en faisant tourner sans cesse des millions de tests sur des milliers de serveurs, en répondant à des centaines de bogues par jour, en s'assurant que les bogues importants sont corrigés et en investissant constamment dans la santé du code afin que l'ensemble du projet reste soutenable.
Le timing de cette annonce n’est pas anodin. Le ministère américain de la Justice envisage de démanteler Alphabet depuis qu’un juge fédéral a estimé qu’elle avait un monopole : le gouvernement a comme ambition de lui faire revendre Chrome. Face à tout cela, Google a pour le moment proposé de revoir le contrat de licence de son moteur de recherche auprès d’Apple et de ses autres partenaires.
Cette nouvelle initiative lui permet de mettre en avant ses investissements et de préparer le terrain à un Chromium sans Google. Par le passé, l'entreprise a affirmé que la revente de Chrome serait une catastrophe pour les consommateurs. Elle estime que cela pourrait « casser » le produit, faute d’entreprise y investissant massivement tout en le gardant open source.