Pour beaucoup de non-initiés, le RGPD prend surtout la forme d’un petit panneau qui apparait à chaque fois que l’on se connecte sur un nouveau site web. « Et tu cliques cliques cliques c'est ta façon de surfer » pour reprendre un vieux tube que la génération Z n’a pas eu la chance de connaître.
Alors, c’est agaçant, mais c’est surtout une perte d’argent pour les entreprises et surtout une perte de temps pour les internautes. Récemment, Legiscope, une société qui propose des solutions dans le domaine du RGPD, s’est livré à un petit calcul qui invite à réfléchir.
Dans cette étude, Legiscope, s’appuyant sur une enquête aux États-Unis, partant du principe qu’un internaute surfe en moyenne sur une centaine de sites par mois, soit 1200 par an. Dans leurs hypothèses, 85 % d’entre eux affichent la fameuse CMP qui vous invite à accepter ou à refuser les cookies. L’internaute européen est donc appelé à donner ou non son consentement 1020 fois par an.
Si l’on estime qu’il faut cinq secondes pour interagir avec la CMP, un internaute perd en moyenne 85 minutes par an à cliquer pour dire oui ou non. C’est non négligeable pour une personne, mais si l’on rapporte cela au nombre d’internautes dans l’Union européenne, la perte de temps est estimée à 575 millions d’heures par an.
Pour les entreprises, il y a plusieurs coûts à prendre en compte. Tout d’abord, celui relatif à mettre en place et maintenir ce système de consentement. Mais c’est la loi après tout. A cela, il faut additionner également le temps perdu par les employés à interagir avec ces panneaux de consentement lorsqu’ils sont sur Internet…
Sans doute avec l’idée dernière de vendre sa solution, Legiscope conclut que l’expérience proposée à l’internaute n’est pas très productive que ce soit pour les internautes ou les services en ligne. Il est ici hors de question de remettre en cause l’idée de permettre aux internautes de protéger leurs données personnelles, mais on ne peut qu’être d’accord avec ce constat. Comme souvent avec l’Union européenne, cela part d’une bonne idée, mais l’exécution est perfectible.
Au lieu de répéter cette tâche à chaque fois que l’internaute se connecte à un site, l’Union européenne aurait dû imposer l’ajout d’un module RGPD dans les navigateurs web ou dans les systèmes d’exploitation. Les internautes auraient pu ainsi définir un ou plusieurs profils par rapport à l’utilisation ou non de leurs données personnelles et ne plus avoir à interagir systématiquement avec ces modules de consentement.
Extension : Super Agent supprime les bandeaux vous demandant d'accepter les cookies
On peut également regretter qu’Apple, qui se veut en pointe ces questions-là, n’ait jamais inclus quelque chose de semblable dans Safari. Pour ceux désireux de gagner du temps, notons toutefois l’existence de l’extension Super Agent, qui bien qu’imparfaite, vous fera gagner quelques minutes au quotidien…