Google est dans la tourmente. Cet été, le juge fédéral Amit Mehta a estimé que la firme de Mountain View avait un monopole sur le marché de la recherche en ligne. Si le sort de l’entreprise n’est pas encore joué, elle se prépare au pire et plusieurs hypothèses ont été évoquées : vente du Google Play, d’Android, de Chrome… Bloomberg affirme que c’est cette dernière option qui serait privilégiée. Les hauts responsables en charge de la concurrence du ministère de la Justice américain auraient décidé de demander au juge de forcer Google à vendre son navigateur.
Pour le ministère de la Justice, la vente de Chrome pourrait permettre de créer un environnement plus compétitif dans le domaine de la recherche en ligne. Il estime en effet que Chrome représente un point d'accès clé via lequel de nombreuses personnes utilisent Google Search. Selon les derniers chiffres de StatCounter, Chrome disposerait de 66,68 % des parts de marché, loin devant Safari (18,07 %) et Edge (5,25 %).
Les « AI Overviews », ces réponses générées par IA en haut des recherches dans certains pays sont également dans le collimateur de la justice étant donné que les internautes n’ont plus besoin de cliquer sur les sites pour obtenir une info, ce qui leur fait perdre du trafic. Le gouvernement voudrait que Google donne plus de marge de manœuvre aux éditeurs par rapport à la façon dont leur contenu est utilisé. À l’inverse, Google se verrait dans l’obligation de partager davantage d'informations avec les annonceurs et de leur donner plus de contrôle sur l'emplacement de leurs publicités.
Les représentants du Ministère auraient rencontré « des dizaines d’entreprises » sur les trois derniers mois pour affiner leur propositions. Certaines éléments et autres détails pourraient évoluer. Le gouvernement envisagerait de forcer Google à vendre des licences de ses données à ses rivaux, ce qui devrait permettre aux moteurs de recherche concurrents et aux startups d’IA d’obtenir des ressources de qualité afin de construire de meilleurs services.
La vice-présidente de Google chargée des affaires réglementaires a évidemment décrié ces propositions : elle estime que le ministère de la Justice « continue de promouvoir un programme radical qui va bien au-delà des questions juridiques soulevées dans cette affaire ». Elle a ajouté que de tels changements « nuiraient aux consommateurs, aux développeurs et au leadership technologique américains au moment même où il en a le plus besoin ».
Chrome n’est pas le seul concerné. Le gouvernement voudrait qu’Alphabet dissocie Android de Google et de son Play Store, pour le moment fourni en bloc. Alphabet peut tout de même se réconforter avec une bonne nouvelle : la piste d’une vente d’Android aurait été écartée. Le fin mot de l’histoire devrait être connu à l’été prochain, bien qu’Alphabet ait d’ores et déjà prévu de faire appel.