Faut-il dissocier l’homme de l’entrepreneur ? C’est cette question qui est quelque part posée à Xavier Niel au sujet d’Elon Musk dans son livre d’entretien intitulé Une sacrée envie de foutre le bordel: Entretiens avec Jean-Louis Missika.
À plusieurs reprises dans cet ouvrage, le fondateur d’Iliad évoque les grands noms de la Silicon Valley, et donc Elon Musk, dont les prises de position, notamment sur X, ne cessent de diviser. Concernant l’entrepreneur américain, Xavier Niel ne fait pas dans la dentelle :
« Il s’est enfermé dans un personnage d’extrémiste transgressif et je ne sais pas comment il va s’en sortir. Parce qu’à force de dire des conneries, vient le moment où tu le payes. La moralité, c’est que tu peux être à la fois un entrepreneur brillant et un sale con. […]? Il est attachant parfois, c’est un super entrepreneur, il a créé des boîtes incroyables et a des intuitions fulgurantes. Mais personnellement, il est loin d’être super. »
Et d’ajouter :
Il faut bien distinguer son intelligence entrepreneuriale, qui est incroyable, et son intelligence géostratégique, qui n’est pas au même niveau. Comme je te l’ai dit, il y a plusieurs Musk. Il faut regarder ce qu’il fait et arrêter d’écouter ce qu’il dit. Le Musk qui tweete est moins intéressant que le Musk qui agit.
Lors de ces entretiens, Xavier Niel aborde sans langue de bois sa jeunesse, la façon dont il a fait fortune avec le Minitel, ses démêlés avec la justice, les premières heures de Free ainsi que la genèse de la Freebox ou encore le lancement très mouvementé de Free Mobile. Il est aussi question de ses projets, notamment 42 et Station F, des grands sujets d’actualité dans la high-tech comme l’intelligence artificielle, ou encore de ses rapports avec les médias.
Il est peu question d’Apple dans cet ouvrage, même si l’on apprend que l’Apple II a eu un rôle particulier dans sa vie. C’est le premier ordinateur qu’il a eu en sa possession qui permettait de brancher un modem. D’autre part, au sujet de l’iPhone, il dit qu’il aurait été «super fier » de l’inventer, mais qu’il aurait eu « honte de le vendre à ce prix-là ».
Une sacrée envie de foutre le bordel: Entretiens avec Jean-Louis Missika est vendu 19,99 € (13,99 € en édition numérique).