La pression monte sur Google. Il y a peu, un juge fédéral a estimé que Google avait un monopole et qu’elle avait « agi en tant que tel pour le maintenir ». Dans le cadre de la même affaire et selon des sources de Bloomberg, une initiative visant à démanteler Google est désormais envisagée. L’entreprise pourrait être obligée de céder Android ou son navigateur Chrome. AdWords, la plateforme de vente de publicité textuelle d’Alphabet, pourrait aussi être touchée.
Au début du mois, le juge Amit Mehta a jugé anticoncurrentiels les accords passés par Google avec différents partenaires, par exemple avec Apple pour imposer son service comme moteur de recherche par défaut de Safari. Google a d’ores et déjà déclaré qu’elle ferait appel, mais le juge a ordonné aux deux parties de commencer à préparer la deuxième partie de l’affaire. Celle-ci portera sur les propositions du gouvernement pour rétablir la concurrence, et c’est à ce moment qu’un démantèlement sera envisagé.
Moteur de recherche par défaut de Safari : l’accord entre Google et Apple jugé anticoncurrentiel
La vente d’Android serait un électrochoc, le système d’exploitation faisant tourner plus de 2,5 milliards d’appareils dans le monde. Selon les sources de Bloomberg, cette option est une des plus fréquemment évoquées par les avocats du ministère de la Justice. Le New York Times confirme ces bruits de couloirs et ajoute que le gouvernement américain rencontre actuellement d'autres entreprises et experts pour discuter des différentes propositions visant à limiter le pouvoir de Google.
Ces options extrêmes ne sont pas les seules sur la table, et Google pourrait sinon être obligé de partager plus de données avec ses concurrents. Le juge Amit Mehta a montré que Google faisait en sorte de récupérer plus de données personnelles que les autres tout en empêchant ses rivaux de lutter efficacement. Google serait ainsi forcée de céder ou de vendre des licences sur les données utilisateurs à ses adversaires (DuckDuckGo, Bing…).
Le régulateur envisage également des mesures visant à l'empêcher d'obtenir un avantage jugé injuste dans le domaine des produits d'intelligence artificielle. Par exemple, le gouvernement pourrait empêcher l’entreprise de forcer les sites web à autoriser l'utilisation de leur contenu pour certains services d’IA afin d'apparaître dans les résultats de recherche. Si les délibérations ne sont pas très avancées pour l’instant, tout devrait s’accélérer le mois prochain : le juge a demandé à ce que des propositions soient faites avant le 4 septembre. Une audience est ensuite prévue pour le 6.