Lancée en 2020, la PlayStation 5 entre dans une phase descendante de ses ventes, et c'est Sony qui l'indique dans ses résultats financiers.
Parlons chiffres. Fin 2023, Sony avait vendu 54,8 millions de PlayStation 5, un résultat très correct mais en deçà de la PlayStation 4 sur la même période (57,3 millions) comme le note Oscar Lemaire sur X. De même, la Nintendo Switch ou la Wii (deux consoles avec un beau succès) faisaient mieux avec 55,77 et 67,45 millions. Et si 2023 a été une bonne année pour Sony — 22,7 millions de consoles vendues —, c'est un résultat en trompe-l'œil : Sony avait souffert des pénuries de composants en 2021 et 2022 et la concurrence n'est pas très forte, entre une Nintendo Switch en fin de vie et des Xbox qui ont moins de succès. Mais en 2024, la console est disponible en masse.
Qui plus est, les chiffres du dernier trimestre (Noël 2023) sont moins bons que prévu. Sony a certes vendu 8,2 millions de consoles, mais c'est moins que la PlayStation 4 au même moment (9,7 millions) ou la Switch (10,8 millions) et la Wii (11,3 millions). Et c'est surtout moins que les attentes des analystes… et de Sony. Dans les faits, la firme japonaise a d'ailleurs revu à la baisse ses ambitions pour l'année fiscale 2024, qui étaient de 25 millions, en passant à 21 millions.
Un marché différent
Il faut bien prendre en compte une chose pour comprendre la comparaison avec la PlayStation 4. Premièrement, la PlayStation 5 est plus onéreuse au départ : elle a été proposée entre 400 et 500 € au lancement (sans ou avec un lecteur de disques), contre 400 € pour la console précédente. Deuxièmement, Sony avait mis à jour sa console après trois ans, avec une version Slim (moins onéreuse) et une version Pro, plus rapide mais plus chère. Avec la PlayStation 5, Sony n'a proposé qu'une version Slim et elle est vendue plus cher que la PlayStation 5 à son lancement (550 €).
Gros régime minceur pour la PS5
Reste que comme l'explique Bloomberg, si la partie matérielle est en berne, la partie logicielle, elle, éponge les pertes. Il y a eu 281,8 millions de jeux achetés pour les consoles Sony sur l'année, dont 37 millions de titres édités par Sony (qui rapportent donc plus d'argent). Point intéressant, les DLC et autres microtransactions prennent largement le pas sur le reste dans les revenus : sur la période avril-décembre 2023, ces derniers représentent presque 50 % des revenus (48,38 %, 4 896 millions d'euros), contre 39,37 % (4 984 millions d'euros) pour les jeux dématérialisés. Les jeux physiques sont de moins en moins achetés (9,1 %, 921 millions d'euros) et le reste (3,14 %) se compose des jeux vendus sur les autres plateformes, comme les versions PC de quelques jeux Sony.
Et comme Sony prévoit des ventes de console en baisse pour la prochaine année fiscale (avril 2024 à mars 2025), nous pouvons supposer que la marque ne compte pas sortir de mise à jour de sa console phare à court terme. De même, Sony attend aussi des ventes en baisse sur les jeux first-party (en simplifiant, les exclusivités), faute de jeux issus de licences majeures sur la période.