Malgré des résultats financiers encourageants, Spotify a récemment annoncé le licenciement de 17 % de ses salariés. Son directeur financier Paul Vogel a également été remercié après avoir travaillé pendant quatre ans dans la division des relations avec les investisseurs et à la trésorerie. Une décision au goût amer pour le CEO de Spotify ? Pas vraiment. Business Insider a pu consulter un mémo interne signé Daniel Ek, dans lequel celui-ci ne regrette visiblement pas cette vague de départ.
Daniel Ek y blâme la taille de son entreprise, reprochant la présence de nombreux postes jugés loin d’être indispensables. « Aujourd'hui, nous avons encore trop de personnes qui se consacrent à des tâches de soutien, et même à faire du travail autour du travail plutôt que de contribuer à des opportunités ayant un impact réel. », écrit-il. Il estime que Spotify s’était trop éloigné du « principe fondamental d'ingéniosité des ressources » qui prévalait lorsqu'il a créé l'entreprise. « Dans les premiers temps de Spotify, notre succès a été durement acquis. Nous avions des ressources limitées et devions tirer le meilleur parti de chacune d’entre elles », ajoute-t-il.
Le CEO n’hésite pas non plus à tacler son ancien directeur financier. Selon Ek, Spotify a besoin de quelqu’un ayant « un mélange différent d'expériences » afin d'aligner les dépenses « sur les attentes du marché » tout en continuant à financer la croissance. Une absence de tact surprenante, montrant bien l’ambition du chef d’entreprise à faire des économies.
Spotify comptait autour de 9 800 salariés il y a un an : ils devraient être bientôt 7 500. Le CEO semble s’inspirer des méthodes d’autres grands chefs de la tech comme Elon Musk, Sundar Pichai ou Mark Zuckerberg, ayant eux aussi largement taillé dans leurs effectifs cette année. Le fondateur de Meta expliquait vouloir faire de 2023 « l’année de l’efficacité ». Il a supprimé plus de 20 000 postes en quelques mois.
Si Spotify a enregistré un bénéfice de 69 millions de dollars au dernier trimestre, l’entreprise n’a jamais été rentable sur un exercice comptable complet. Malgré une bonne croissance du nombre d’abonnés, elle doit tout de même faire attention à ses dépenses. Elle s’est récemment lancée sur de nouveaux secteurs comme les livres audio, et planche sur des fonctions liées à l’intelligence artificielle. Certains programmes exclusifs lui coûtent bonbon : les droits sur le podcast de Joe Rogan auraient été négociés pour 200 millions de dollars.