Le fondateur de Foxconn Terry Gou est bien décidé à être président de Taïwan. L'homme d'affaires a récemment annoncé qu'il allait quitter son siège au conseil d'administration de l'entreprise pour viser la présidentielle de 2024. Foxconn est depuis longtemps un partenaire privilégié d'Apple, notamment en charge de l'assemblage d'une grosse partie des iPhone.
Terry Gou s'est déjà présenté à la candidature de Taïwan en 2019 mais avait alors échoué à se faire élire comme candidat du parti Kuomintang. Il se représente cette année en tant que candidat indépendant. Le départ de Terry Gou a été confirmé par Foxconn dans un communiqué, expliquant que le fondateur levait les voiles pour « des raisons personnelles » et qu'il n'aura pas de remplaçant dans l'immédiat.
M. Gou a fondé Hon Hai Precision Industry (le nom officiel de Foxconn) il y a 49 ans. Sous sa direction, le groupe a approfondi la recherche et le développement, a innové en matière de modèles commerciaux et est devenu la plus grande entreprise de services de fabrication électronique au monde. Le groupe est profondément reconnaissant au fondateur pour sa contribution de près d'un demi-siècle au groupe et à l'industrie électronique mondiale.
La question d'un conflit d'intérêts se pose pour la candidature de Terry Gou. Taïwan est sous la menace directe de la Chine, qui proclame l'île comme faisant partie de son territoire. Or, Foxconn a environ 75 % de ses usines sur le sol chinois : certains se demandent donc comment le milliardaire pourra gérer les pressions de Pékin s'il venait à être élu. Terry Gou se veut rassurant et avance que la Chine ne pourra pas nuire à Foxconn sous peine d'effrayer les investisseurs étrangers et de perturber les chaînes d'approvisionnement mondiales.
« Si le Parti Communiste chinois m'impose de suivre ses ordres sous peine de confisquer les actifs de Foxconn, je dirai oui, s'il vous plaît, allez-y », a-t-il récemment déclaré avant d'ajouter qu'il ne « se laisserait pas menacer ». Bien que la campagne soit loin d'être terminée, Terry Gou n'est pas vraiment en position de force dans les sondages. Selon la dernière enquête réalisée par l'institut de sondage taïwanais Formosa, son soutien s'élève à 11,6 %.
Source : Financial Times