Face aux problèmes de raccordements à la fibre optique et aux pannes, l'Arcep a décidé d'adopter une nouvelle approche pour que les acteurs concernés se remuent : publier la liste des mauvais et des bons élèves.
En préambule de cette liste publiée au début du mois, le gendarme des télécoms précise que les données utilisées pour les échecs de raccordement sont celles fournies par l’opérateur commercial, car elles « reflètent mieux a priori l’expérience des utilisateurs finaux ». Ces données peuvent différer de celles de l’opérateur d’infrastructure, autrement dit de celui qui déploie le réseau.
Deux opérateurs se démarquent tout particulièrement en matière d'échecs de raccordements : Altitude et Altice, via sa filiale XpFibre. À noter qu'Altitude doit la plupart de ses plus mauvaises places à des réseaux rachetés en 2021 à Altice.
Quant aux pannes, c'est encore Altitude et Altice qui portent le bonnet d'âne. Les taux d'échec de raccordement et de panne sont hétérogènes sur le territoire. L'Essonne, la Normandie, la région lyonnaise et la Haute-Savoie sont particulièrement touchées par ces deux problèmes.
En publiant cet observatoire, l'Arcep s'est attirée les foudres de l'Avicca, l'association des collectivités locales engagées dans le numérique, qui estime que l'autorité a « un raisonnement atypique » et met de l'huile sur le feu. « En s'intéressant aux seuls réseaux les plus dégradés par le mode STOC [Sous Traitance Opérateur Commercial, ndlr], le Régulateur dédouane et conforte les 4 opérateurs commerciaux dans leur approche entêtée des raccordements FttH : nier la réalité, ne rien changer autrement qu'à reculons ou à doses homéopathiques, et continuer à agiter un nouveau leurre en stigmatisant des infrastructures supposées atypiques (rebaptisées "accidentogènes") », s'agace l'association.