Google a profité de sa grande conférence annuelle pour déployer une bêta de MusicLM, son modèle permettant de générer une musique à partir d'une description textuelle. Le projet a été présenté au mois de janvier et est désormais accessible sur invitation. Il est possible de s'inscrire sur la plateforme d'expérimentation avec l'IA de Google, qui devrait s'enrichir d'autres démos du même genre par la suite.
La démo de MusicLM fonctionne de manière très simple : une boîte de texte permet d'entrer son idée, et il suffit de valider pour laisser l'algorithme générer deux pistes. Les résultats ne prennent ensuite qu'une poignée de secondes à apparaître et il n'y a pas de limitation au nombre d'essais. Les commandes doivent être entrées en anglais, mais le modèle semble comprendre le français.
Le résultat est bluffant pour certaines commandes, plutôt bizarre sur d'autres. J'ai joué un peu avec différents styles, et le résultat dépend surtout de la commande rédigée. Google recommande d'être très descriptif et d’indiquer l'ambiance, l'atmosphère ou l'émotion voulue. L'entreprise précise que les sons d'instruments électroniques ou classiques offrent un meilleur rendu. Voici quelques exemples :
Il est possible de donner un petit trophée à la piste la plus convaincante, un choix que Google utilisera pour améliorer son modèle. L'expérience peut fonctionner via navigateur sur iOS, mais est aussi disponible en passant par une app dédiée (qui n'est pas encore sur l'App Store français). Un bouton permet de télécharger ses créations au format .mp3 pour les partager.
Évidemment, Google a mis en place quelques limitations pour éviter les abus. On ne pourra par exemple pas demander d'imiter le style d'un artiste, et les pistes produites ne durent que 20 secondes. Le modèle ne génère pas de voix, ce qui n'est pas vraiment surprenant : la technologie ne semblait pas du tout au point à ce niveau lors de la première présentation en début d'année.
Un déploiement plus poussé n'est sans doute pas à l'ordre du jour, ce type d'IA posant de nombreuses questions légales. Le système a été entraîné sur une énorme base de données sans tenir compte du droit d'auteur. En janvier, Google expliquait que les sons pouvaient reprendre du contenu sous licence et occasionnellement offrir un résultat très similaire.
Cette démo est publiée alors que le débat sur la musique générée par IA commence à prendre de l'ampleur. Le label Universal Music s'est alarmé de l'utilisation de telles technologies, de plus en plus accessibles. Récemment, un faux duo entre les artistes Drake et The Weeknd est devenu viral, faisant des millions de vues sur les différentes plateformes. Spotify et Apple Music ont commencé à faire le tri sur leurs serveurs.