Dans une interview, un porte-parole du commissaire fédéral à la protection des données a déclaré que l'Allemagne pourrait suivre l'Italie dans le blocage de ChatGPT, le bot conversationnel d'OpenAI.
Un problème de confidentialité de données
Dans l'article du Handelsblatt (un quotidien économique), le porte-parole d'Ulrich Kelber a expliqué que les Allemands suivaient attentivement le cas de l'Italie, et les griefs sont les mêmes que pour nos voisins transalpins. En effet, les autorités ne craignent pas l'IA en tant que telle mais bien les dérives liées à la vie privée. L'Allemagne pourrait donc s'appuyer sur le RGPD européen pour bloquer ChatGPT. Selon les Italiens, OpenAI n'informe pas suffisamment les utilisateurs sur l'utilisation des données — qui servent notamment à améliorer l'IA — et l'absence de vérifications d'âge pour les mineurs semble aussi un problème.
Outre-Rhin, d'autres voix restent opposées à une interdiction pure et simple, en considérant qu'il s'agit d'un frein à l'innovation. De même, un ancien délégué à la protection des données d'un Land allemand, Stefan Brink, considère que les données personnelles employées pour entraîner l'IA proviennent d'Internet et que l'intérêt légitime des développeurs prévaut par rapport aux besoins de protection des personnes concernées.
Et l'Union européenne ?
La question d'un blocage plus large peut se poser si plusieurs pays décident d'interdire l'IA conversationnelle d'OpenAI en se basant sur le RGPD. Au niveau de l'Union européenne, un règlement sur l'IA est en cours de discussion, mais il ne devrait pas être rendu public et adopté avant la fin de l'année. Reste à voir si d'autres pays suivront dans les prochaines semaines et si l'Allemagne décidera (ou pas) de bloquer ChatGPT.
Le gouvernement italien demande le blocage de ChatGPT