La course pour quitter la Chine ne faiblit pas en intensité, observe l'un des sous-traitants d'Apple. L'Inde, mais aussi le Vietnam, fait partie des destinations qui reviennent le plus souvent dans les discussions.
« Depuis le mois dernier, énormément de contacts du côté des clients viennent nous rendre visite », explique à Bloomberg, Kazuyoshi Yoshinaga, président adjoint de GoerTek. Cette entreprise chinoise se développe fortement au Vietnam depuis dix ans. Avec Luxshare il fait partie des assembleurs d'Apple pour les AirPods. Le groupe travaille également sur les produits audio de Samsung et les casques de réalité augmentée de Meta et Sony.
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Ce mouvement pour quitter la Chine et ses incertitudes n'est pas nouveau. La crise du Covid et les tensions sino-américaines n'ont fait qu'accélérer les réflexions à ce sujet. Apple produit déjà des iPhone en Inde par exemple, mais le volume de ce qui sort des usines non chinoises reste anecdotique.
D'après les estimations de Bloomberg, 98 % des produits d'Apple sont encore fabriqués en Chine, les miettes se partagent entre l'Inde et le Brésil principalement. Huit ans au moins seraient nécessaires à Apple pour extraire ne serait-ce que 10 % de ses volumes de productions de la Chine.
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Les choses pourraient toutefois aller beaucoup plus vite, selon le responsable de GoerTek (dans son rapport sur ses activités en 2021, Apple indique recevoir des produits de GoerTek depuis la Chine et le Vietnam). 90 % des assembleurs en Chine réfléchissent à trouver de nouveaux sites à l'extérieur du pays, assure-t-il.
L'Inde fait souvent figure de favori : « On nous pose la question presque tous les mois. Avez-vous des projets d'expansion en Inde ? ». Ce qui pourrait amener ce sous-traitant à considérer de nouvelles installations dans le sous-continent indien, mais pour l'heure il se focalise sur le Vietnam. Les 20 000 employés de GoerTek au Vietnam devraient passer à 40 000 d'ici mai prochain pour assurer les commandes de Noël.
Le "quoi qu'il en coûte" pour s'extirper de Chine est à l'ordre du jour des clients américains, poursuit Kazuyoshi Yoshinaga, qui conclut : « Je ne pense pas qu'il y aura de retour en arrière. C'est un billet aller ».