Ça va Barder ! Sous la pression d'OpenAI et de Microsoft, Google vient de lancer en bêta son concurrent à ChatGPT. Pour le moment, Bard est accessible uniquement sur invitation aux États-Unis et au Royaume-Uni, mais nous avons d'ores et déjà pu l'essayer1.
Autant le dire tout de suite : l'intérêt de ce nouveau robot conversationnel est pour l'instant relativement limité pour nous autres Français car il ne gère principalement que l'anglais. Néanmoins, on peut d'ores et déjà constater que Google a fait des choix assez différents d'OpenAI sur certains points.
Un robot averti en vaut deux
Avant de papoter (en anglais) avec Bard, il faut donc avoir reçu une invitation. Dans notre cas, elle nous a été délivrée seulement deux jours après notre demande, mais le délai est variable car Google ouvre progressivement les vannes. À noter aussi qu'un compte Google est indispensable pour accéder au service.
Lors de la première connexion, plusieurs choses essentielles sur le plan de la confidentialité sont indiquées : les conversations avec Bard sont enregistrées et elles peuvent être lues et annotées par des humains afin d'améliorer le service. Cela changera peut-être un jour, quand Bard ne sera plus considéré comme expérimental, mais en attendant il faut avoir conscience que tout ce qui est partagé avec le robot peut être lu par une personne en chair et en os — OpenAI fait pareil avec ChatGPT. C'est la raison pour laquelle Google demande de ne saisir aucune information personnelle.
Après avoir accepté les conditions d'utilisation habituelles de Google ainsi que des conditions supplémentaires liées à l'IA générative (qui demandent d'avoir 18 ans minimum et qui interdisent de se servir de Bard pour développer des technologies d'intelligence artificielle), on a droit à un message d'avertissement qui précise que Bard est une expérimentation, qu'il peut faire des erreurs et que les retours sont importants pour l'améliorer.
Ces avertissements, Google les réitère ensuite à plusieurs endroits : badge « Experiment » en haut à gauche, phrase d'intro de Bard qui présente ses limites et mention sous le champ de saisi qui précise que les réponses ne représentent pas forcément les opinions de l'entreprise.
Si OpenAI prévient aussi que ChatGPT n'est pas parfait, Google prend encore plus de pincettes avec Bard. Pourquoi ? Parce que les deux entreprises ne sont pas dans la même position. Tandis qu'OpenAI est un outsider qui n'a rien à perdre, Google est une multinationale ultra puissante scrutée par tous les régulateurs. Et puis Bard arrive après ChatGPT, qui est devenu par la force des choses la référence des agents conversationnels. Pour ne pas écorner son image, Google doit donc entourer son robot de multiples précautions.