Petite forme pour le chinois Baidu, qui a loupé la sortie de son bot conversationnel équivalent à ChatGPT. Le géant de la recherche n'a pas déployé de version publique après sa présentation, qui a reposé intégralement sur des vidéos préenregistrées. Une prudence qui n'a visiblement pas convaincu les investisseurs : l'action du groupe a chuté de 10 % pendant la présentation et a terminé en baisse de 6,4 %. Cela correspond à une perte de 3 milliards de dollars de valorisation.
Baptisé Ernie, le bot peut générer des images, écrire des poèmes et traduire du texte. Il est évidemment adapté aux différents dialectes chinois, et va être disponible petit à petit sur invitation. Le produit de Baidu a visiblement été un peu vite sorti du four : le CEO du groupe a admis que la présentation avait été précipitée suite à la demande du marché, et a avoué qu'il ne tenait pas encore le niveau face à ChatGPT.
Tout n'est pas perdu pour autant, certains testeurs lui donnant l'avantage en matière de traduction chinois-anglais. Le bot a accès à internet pour aller chercher des données, et peut également créer des sons et des vidéos (même si les résultats semblent mitigés). Baidu a annoncé que plus de 75 000 entreprises s'étaient inscrites pour accéder à l'API lors du lancement.
Sans surprise, le bot est largement censuré. Reuters explique qu'il a refusé de rédiger des poèmes ou un portrait du président Xi Jinping. Les journalistes ont essayé de lancer des sujets tendancieux (Taiwan, les États-Unis) sans succès. Le bot reste également muet lorsque l'on aborde les manifestations de Tiananmen ou le génocide culturel des Ouïgours.
En face, les entreprises américaines avancent à vitesse grand V. OpenAI a lancé la mode avec ChatGPT l'année dernière, et Microsoft a récemment présenté un équivalent incorporé dans sa suite Office. De son côté, Google ne devrait pas tarder à dévoiler son propre modèle maison.