Google a présenté au début du mois son bot conversationnel Bard, qui devrait être mis en ligne dans les prochaines semaines. Si ce lancement a été fait en catastrophe pour couper l'herbe sous le pied de Microsoft, ce n'est pas vraiment dans les habitudes du géant de la recherche. Selon un article de The Information, plusieurs employés de Google auraient même quitté l'entreprise à cause de sa longue hésitation avant de se lancer sur de nouveaux marchés.
Deux anciens employés de Google Brain (la division IA d'Alphabet) ont déclaré que les projets de nouveaux produits étaient marqués par un excès de prudence et de paperasserie. Il faut dire que contrairement à une jeune pousse comme OpenIA, Google ne peut pas se permettre de lancer des services potentiellement dangereux ou problématiques sur le marché sans les peaufiner au maximum. Un autre employé estime que l'entreprise n'avait pas donné les ressources nécessaires pour former des modèles d'IA comme celui d'OpenAI.
Toutes ces contraintes auraient incité certains employés à chercher des opportunités ailleurs. Une douzaine d’entre eux serait ainsi partie chez OpenAI, et cinq d'entre eux auraient planché sur les finitions de ChatGPT avant son lancement fin novembre.
Parmi les employés restants, nombreux estiment que Google serait trop prudent et imposerait trop « d'obstacles bureaucratiques ». Certains seraient impatients et frustrés de voir que les technologies sur lesquelles ils travaillent depuis des mois ne voient pas le jour. L'entreprise en garde en effet pas mal sous le coude côté IA, comme ses modèles de génération d'images ou de musiques.
Google aurait initialement envisagé de jouer la carte de la prudence pour Bard, prévoyant de lancer quelque chose de beaucoup plus abouti. Cependant, la mise en ligne de ChatGPT aurait poussé l'entreprise à revoir ses plans et à commencer à préparer une sortie, malheureusement un peu tard.
Bard devrait sortir dans les prochaines semaines. Certains indices montrent que la mise en ligne approche… et que tout n'est pas encore au point. Le CEO Sundar Pichai aurait envoyé un mémo aux employés de Google les informant du lancement du service en bêta interne. Il demande notamment à ce que chacun d'entre eux passe 2 à 4 heures par jour à tester le service. Bard aurait « des milliers de testeurs externes et internes » vérifiant la qualité des réponses, mais aussi sa sécurité.