Les plateformes de contenus payants peuvent se frotter les mains : cette année, les Français ont accru leur consommation licite, le piratage a reculé, et ils sont plus nombreux à avoir mis la main à la poche pour regarder des vidéos ou écouter de la musique. Champagne ! Le bilan de l'Arcom souligne les principales tendances de 2022, qui sont plutôt positives pour les ayants droit.
L'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique a constaté une plus grande propension à payer pour profiter de biens culturels en ligne, qui a augmenté de 3 points : elle concerne 60 % des consommateurs. Le panier moyen (en incluant les consommateurs de contenus gratuits) s'établit à 21 € par mois, soit 2 € de plus qu'en 2021. Le panier pour les consommateurs uniquement payants demeure à 32 €, sans changement.
Les services de streaming par abonnement, qu'il s'agisse de vidéo, de musique ou de TV payante sont « le mode d'accès majeur à la consommation légale », souligne l'Arcom. 73 % des internautes français ont accès à au moins une offre payante, qu'il en soit le souscripteur ou un bénéficiaire des identifiants d'une personne extérieure au foyer (autrement dit, le fameux partage de code combattu par Netflix). Ce dernier cas concerne 26 % des internautes.
66 % des internautes ont accès à un service de VOD par abonnement, 36 % à une plateforme de streaming de musique, 33 % à une offre de TV payante.
Le piratage a reculé, et fortement, d'une année à l'autre : -4 points. 24 % des internautes ont déclaré avoir consommé au moins un bien culturel dématérialisé de façon illicite (soit 27 % des consommateurs de biens dématérialisés). Le piratage de films, de séries et de musique recule de 6 points, ces pratiques concernant respectivement 23 %, 19 % et des 13 % des consommateurs.
Plus globalement, 86 % des internautes français de plus de 15 ans (environ 45 millions d'individus) ont consommé au moins un bien culturel dématérialisé durant les 12 derniers mois. C'est deux points de plus que l'an dernier.
Peu de personnes peuvent se permettre de souscrire à toutes ces plateformes qui se battent comme des chiffonniers pour avoir le catalogue le plus fourni, et le plus exclusif. Selon l'Arcom, 64 % des internautes ayant consommé illégalement un contenu en ligne l'ont fait à partir d'un « nouveau » mode d'accès illicite :
- 34 % en « craquant » des services légaux ou en les téléchargeant sur des boutiques alternatives ;
- 27 % en ayant recours à des extensions qui permettent de contourner la procédure d'identification de l'utilisateur ;
- 26 % en utilisant des extensions de navigateur proposant un accès gratuit et sans pubs aux offres légales ;
- 20 % avec des méthodes liées à des détournements de compte (achat de compte tiers) ;
- 18 % en utilisant des cookies d'autres utilisateurs obtenus grâce à des extensions.
Les nouvelles mesures de lutte contre le piratage, comme le blocage des sites miroirs des sites illicites ainsi que des sites de retransmissions sportives sans autorisation, expliqueraient en large partie la bonne santé des contenus payants et des abonnements.