Les lendemains de résultat sont difficiles pour Microsoft et pour Alphabet. L'action de l'éditeur de Windows a flanché de plus de 7 % aujourd'hui, celle de la maison-mère de Google accuse un recul de plus de 9 %. Ouch. Plus que les chiffres du dernier trimestre qui ne sont pas si mauvais, ce sont surtout les perspectives des prochains mois qui ont effrayé les investisseurs…
Microsoft a attaqué son année fiscale avec un premier trimestre T1 (celui qui recouvre les mois de juillet, d'août et de septembre) avec des chiffres solides mais pas enthousiasmants. L'entreprise a réalisé un chiffre d'affaires de 50,1 milliards de dollars (+11 % par rapport au même trimestre 2021), et des bénéfices nets de 17,6 milliards (-14 %).
Le troisième trimestre calendaire n'a pas été un grand cru pour l'industrie du PC (à l'exception notable du Mac), et cela se reflète assez logiquement dans les résultats de Microsoft. Ainsi, les revenus tirés de l'activité OEM (la licence payée par les constructeurs pour utiliser Windows dans leurs machines) sont en recul de 15 %. Tout n'est pas complètement désespéré non plus, Windows ayant enregistré une hausse de son nombre d'utilisateurs.
Microsoft compte ainsi 20 % d'utilisateurs actifs mensuels de plus qu'avant la pandémie. Malgré tout, les perspectives ne sont pas très bonnes : l'éditeur prévoit ainsi une nouvelle baisse du chiffre d'affaires OEM pour le prochain trimestre T2, et elle sera sensible (-30 %). Les ventes de Surface, d'accessoires et d'HoloLens ont légèrement progressé, de 2 %, mais là aussi les estimations ne sont guère réjouissantes avec une chute de 30 % au T2 malgré le lancement de nouveaux modèles.
Fort heureusement, Microsoft peut toujours compter sur son activité infonuagique et Office, qui a récolté 25,7 milliards de dollars au dernier trimestre (+24 %), dont 16,5 milliards pour la division Office (+7 %).
L'inquiétude est de mise pour Google, qui a également annoncé des résultats en demi-teinte. Certes, l'entreprise affiche 69 milliards de dollars de chiffre d'affaires (+6 %, la plus faible croissance depuis 2013 hormis en début de pandémie), mais le bénéfice net ressort à 14 milliards, contre 19 milliards il y a un an pour la même période qui, il faut le noter, avait été exceptionnelle.
La publicité en ligne, qui représente le gros des revenus de Google, a pesé lourd ce trimestre : 54,4 milliards, un milliard de plus qu'il y a un an. Toutefois, YouTube accuse un repli de 2 %, une première depuis 2019 et le début de la divulgation des résultats de la plateforme de vidéos. Les analystes s'attendaient à une croissance, certes faible, mais une croissance tout de même.
Google pourrait bien être le canari dans la mine de charbon, celui qui pressent le danger le premier. Le secteur de la publicité en ligne marche sur des œufs, des annonceurs se sont fait la malle en attendant des jours meilleurs. Sans oublier que le gâteau rétrécit alors qu'Apple a manifestement l'intention d'en croquer une grosse part… Pour rappel, c'est demain jeudi que le constructeur annoncera ses résultats trimestriels.