Samsung discute avec ses clients d'une augmentation de 15 à 20 % des coûts de fabrication des semi-conducteurs. Le fabricant s'est donné comme objectif de détrôner TSMC, le principal partenaire d'Apple pour la fabrication de puces, sur ce créneau.
Après s'être tenu à l'écart des mouvements sur les prix en 2021, Samsung, comme ses concurrents, fait face à plusieurs facteurs déstabilisants — inflation, guerre en Ukraine et regain de la crise sanitaire en Chine — qui pèsent sur les coûts. Même les processeurs les moins sophistiqués dans leur méthode de fabrication vont voir leur prix augmenter et probablement dans les proportions les plus importantes explique Bloomberg.
L'impact possible pour Apple n'est pas abordé. Samsung fait partie de ses fournisseurs à des degrés divers, mais la Pomme se repose sur TSMC pour ses processeurs.
TSMC a déjà prévenu ses clients qu'il entendait augmenter ses prix entre 5 et 8 % à compter de l'année prochaine, après un premier bond de 20 % l'année dernière. Les fournisseurs de Samsung et TSMC eux-mêmes, comme ASML, le fabricant néerlandais de machines de photolithographie utilisées pour fabriquer les composants — répercutent leurs propres surcoûts sur ces deux clients.
Ces aléas n'empêchent toutefois pas les carnets de commandes de se remplir, au contraire. Le vice-président exécutif de l'activité semi-conducteurs de Samsung a ainsi indiqué que les 5 prochaines années étaient déjà bien chargées. Leur chiffre d'affaires cumulé sera environ 8 fois supérieur à celui de 2021. La baisse de la demande constatée sur les produits grand-public se voit compensée par les besoins des entreprises en serveurs ou produits liés à 5G.
Samsung a la place enviable de principal fabriquant de composants mémoire mais il entend détrôner le taïwanais TSMC dans la fabrication de processeurs. La lutte porte entre autres sur les procédés de fabrication avec des finesses de gravure toujours plus basses. TSMC devrait graver en 3 nm en 2023 (il est à 5 nm actuellement), Samsung tente lui de stabiliser sa gravure à 4 nm et il envisage de produire en volume à 3 nm d'ici l'été.
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