« Il y a plusieurs incertitudes sur le marché en ce moment » a fait sobrement remarquer Liu Young-way, président de Foxconn, du haut de son piédestal de plus gros assembleur de produits informatiques et électroniques au monde. Un bon poste d'observation sur la situation des marchés.
Une hausse de l'inflation résultant de la guerre menée par la Russie en Ukraine, une demande qui ralentit pour les produits électroniques et des difficultés d'approvisionnement aiguisées par la crise sanitaire en Chine… N'en jetez plus.
Entre Covid-19 et approvisionnement difficile : les sous-traitants d'Apple en première ligne
Les prochains résultats de ce partenaire clef d'Apple pourraient en souffrir, prévient le dirigeant ou rester étal tout au long de l'année. Ses capacités de production n'ont pas été trop malmenées par la relance des confinements en Chine, car les ouvriers sont tenus de ne pas quitter leur lieu de travail. Mais cette vie sous cloche avec les interdictions de déplacements met à mal la demande et les dépenses. Lesquelles sont en outre tempérées par la hausse des prix consécutive à la guerre en Ukraine.
Cette situation instable influe donc aussi bien sur la production d'appareils que sur la demande des consommateurs. La hausse des prix gêne d'abord les produits bas de gamme, estime Liu Young-way dont le groupe dépend d'abord de commandes en appareils orientés vers le haut de gamme. Ceux-ci ne sont pas forcément immunisés et Foxconn surveille les évolutions des prix pour ces catégories comme le lait sur le feu.
Devant ces aléas, Foxconn joue la carte de la diversification. Il ne se contente plus de fabriquer des gadgets, il s'est investi dans les services, les équipements de réseau ou encore dans l'assemblage de véhicules électriques. Des véhicules qui ont en commun avec les smartphones de ne pas dégager de fortes marges.
Le Taiwanais va donc développer ses activités vers des pièces qui entrent dans l'assemblage de ces voitures, comme leurs batteries ou leurs composants électroniques spécialisés. L'objectif étant de parvenir à dégager des marges plus solides, à deux chiffres.