Après quelques semaines d'un psychodrame savamment entretenu par les deux parties, Elon Musk va finalement pouvoir mettre la main sur Twitter. Le patron de Tesla et de SpaceX, libertarien très attaché à la liberté d'expression la plus totale1 — y compris pour les voix les plus extrêmes — met environ 44 milliards de dollars sur la table qui lui serviront à acheter à tour de bras les actions de l'entreprise.
Le conseil d'administration de Twitter, après avoir refusé l'offre, a fini par l'accepter, s'évitant ainsi une OPA hostile. Confirmant ainsi une rumeur qui a fait l'effet d'une bombe ce lundi matin. Si le board de Twitter a cédé à Elon Musk, ce dernier n'a pas bougé sa proposition d'un iota : il rachète le titre 54,20 $ pièce, comme il l'a proposé mi-avril.
Après un moment de flottement, celui qui possède un peu plus de 9 % du capital de Twitter depuis le début du mois a confirmé avoir rassemblé l'argent nécessaire à l'opération : 21 milliards sortiront de sa poche, le reste proviendra de banques et de fonds partenaires. Une fois ce paquet d'actions en sa possession, Musk pourra « sortir » Twitter de la Bourse et avoir les mains libres pour en faire ce qu'il veut.
L'opération sera achevée dans le courant de l'année. Les résultats financiers du premier trimestre de Twitter seront publiés ce jeudi, mais il n'y aura pas de conférence audio.
Cette perspective d'un Twitter propriété d'Elon Musk n'enchante guère tous ceux qui craignent un retour en force des discours haineux sur le réseau social. Ce dernier a renforcé sa politique en matière de modération, notamment après l'attaque du 6 janvier 2021 sur le Capitole de Washington par les partisans de l'ancien président Donald Trump.
Elon Musk : « La liberté d'expression est le fondement d'une démocratie qui fonctionne, et Twitter est la place publique numérique où sont débattues des questions vitales pour l'avenir de l'humanité. Je veux aussi rendre Twitter meilleur que jamais, en améliorant le produit avec de nouvelles fonctionnalités, en rendant les algorithmes open-source pour accroitre la confiance, en combattant les bots et en authentifiant tous les utilisateurs humains ».
Ce changement de proprio pourrait aussi modifier (en bien ? En mal ?) la manière dont les clients Twitter tiers fonctionnent avec la plateforme. Malgré quelques améliorations, c'est toujours un peu compliqué pour Tweetbot, Twitterrific et les autres d'accorder leurs violons avec le réseau social.
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À ce propos, Elon Musk risque de tomber de haut en découvrant le Digital Services Act (DSA) sur lequel les institutions européennes se sont mises d'accord ce week-end. Le texte impose en effet aux grandes plateformes comme Twitter encore plus de modération et de transparence… ↩︎