Des centaines d'entreprises occidentales ont suspendu leurs activités en Russie, suite à l'agression en Ukraine. Apple a par exemple cessé d'y vendre ses produits, que ce soit sur sa boutique en ligne ou via son réseau de distribution. Le constructeur n'est évidemment pas seul : Uniqlo, McDonald's, Ikea et bien d'autres sociétés ayant pignon sur rue, que ce soit dans des bureaux ou des boutiques, ont fermé le rideau.
Pour éviter que des milliers de salariés se retrouvent au chômage, alors que le nœud coulant des sanctions se resserre autour de l'économie russe, Vladimir Poutine et son parti, Russie Unie, travaillent sur un projet de loi qui permettrait aux autorités de nationaliser temporairement les biens des entreprises ayant mis la clé sous la porte. Le texte doit être discuté ce vendredi au parlement russe.
L'idée est de transférer l'activité de ces entreprises à des équipes de direction externes afin « d'éviter la faillite et de préserver l'emploi », selon Russie Unie repris par le Washington Post. Cette gestion externe durerait trois mois, puis le gouvernement mettrait l'activité aux enchères. On peut se demander ce que cela donnera dans le cas d'Apple puisque les exportations de ses produits ont été gelées.
Les entreprises étrangères qui ne veulent pas perdre leurs actifs russes auront la possibilité de redémarrer leur activité, mais dans les cinq jours suivant l'avis de nationalisation… Si cette loi passe, et il n'y a pas vraiment lieu d'en douter, les sociétés concernées risquent d'y laisser quelques plumes.
Le texte ne précise pas ce qui se passera si l'entreprise étrangère continue de payer ses salariés russes, tout en ayant arrêté son activité au pays. C'est le cas de McDonald's, qui s'est engagé à verser leur salaire à 62 000 employés. La chaîne de fast food a estimé que cette mesure, ainsi que les coûts associés à la fermeture de ses restaurants, représentent un manque à gagner de 50 millions de dollars par mois.