Répondant à l'appel de l'Europe qui entend développer tous azimuts l'activité autour des semi-conducteurs, Intel a annoncé un investissement de 80 milliards d'euros sur 10 ans et de nouvelles installations, notamment en France.
Une première tranche de 33 milliards va financer une série de projets d'ampleur. Dans l'Hexagone, le fondeur va ouvrir un centre Européen de R&D avec un premier site basé près de la région parisienne et du Plateau de Saclay. Trois domaines de recherche sont cités : le calcul haute performance, l'intelligence artificielle et la conception de processeurs. 1 000 emplois sont envisagés dont 450 avant la fin 2024.
En collaboration avec des instituts de recherche, universités, startups et autres industriels, ce centre de R&D ouvrira la voie vers l’informatique zettascale à un horizon 2026-2028, soit environ 1000 fois les performances des systèmes actuels, déclare Intel.
L'autre volet de cette implantation en France est un important centre de conception de fonderie « Offrant des services de conception et des garanties de conception aux partenaires et clients industriels français, européens et mondiaux via son entité Intel Foundry Services ». Le lieu d'installation n'a pas été précisé.
Plusieurs autres pays vont accueillir des installations d'Intel ou développer celles existantes. L'Allemagne va avoir droit, à Magdebourg, à deux très grosses usines de fabrication de semi-conducteurs pour un investissement de 17 milliards. La construction est prévue courant 2023 et l'entrée en service quatre ans plus tard, si la Commission donne son feu vert.
En Irlande, à Leixlip, Intel investira 12 milliards pour doubler l'espace de fabrication existant. À Gdansk, en Pologne, les laboratoires travaillant sur les réseaux neuronaux, l'audio, le stockage de données ou les technologies graphiques vont être agrandis d'ici 2023.
Pour l'Espagne, Intel va renforcer son partenariat avec le Barcelona Supercomputing Center et en Italie c'est une usine d'assemblage de processeurs après leur fabrication qui est sur les rails.
Cette frénésie d'investissements fait suite au lancement par Bruxelles du Chips Act — avec 11 milliards pour accompagner les projets — dévoilé au début de l'année. Il entend donner au continent européen des capacités de conception et de production de semi-conducteurs.
Des composants dont la mise au point et la mise en production en volume se font généralement sur d'autres marchés, américains ou asiatiques. Ce qui, par ricochet, se traduit également par une forte dépendance extérieure pour les industriels européens lorsque des problèmes de disponibilité et de stocks surgissent.
Intel : des usines en Allemagne et en Italie, de la R&D en France
Source : Intel