Une faille majeure d'Hadopi va être bouchée plus de 10 ans après son lancement. À partir du 1er janvier prochain, l'autorité n'oubliera plus les internautes utilisant une IP partagée (aussi appelé IP nattée). En début d'année, NextInpact révélait que près de 30 % des dossiers partaient à la poubelle chaque année à cause de ce « bug ». Celui-ci empêche Hadopi de pouvoir correctement identifier le titulaire d'une IP, et donc de lui envoyer un premier avertissement.
À cause d'une pénurie d'adresses IP, certains FAI peuvent avoir recours à une mutualisation des adresses. Pour déterminer qui est qui, il est alors nécessaire d’identifier le numéro de port source. Problème : celui-ci n'était jusqu'à présent pas communiqué à l'autorité. Les internautes utilisant une IP partagée ne pouvaient pas recevoir le premier mail de la « riposte graduée » d'Hadopi, et passaient donc entre les mailles du filet.
La Hadopi ne découvre pas le problème, car celui-ci était déjà relevé en 2015 dans un rapport puis à nouveau mentionné en 2019. Au lancement d'Hadopi, la pratique des IP nattées était moins répandue qu'aujourd'hui, tandis que les incertitudes autour de la pérennité de l'autorité étaient nombreuses : tout cela a sans doute joué dans cette absence de correctif. Il aura fallu attendre 11 ans (!) et une fusion d’HADOPI et du CSA avant qu'un décret ne soit passé au Journal Officiel.
Source : NextImpact