SpaceX devra enchaîner les tirs de Starship l'année prochaine, au moins un toutes les deux semaines, si l'entreprise veut « éviter la faillite », prévient Elon Musk. Le patron du lanceur spatial a tiré la sonnette d'alarme auprès de ses troupes dans un courriel envoyé vendredi dernier, au lendemain de Thanksgiving.
La situation est grave : le programme Raptor, du nom des moteurs de la fusée de nouvelle génération Starship, subit de très sérieuses difficultés de production. Les prototypes de Starship utilisent jusqu'à 39 moteurs de ce type, ce qui nécessite une ligne d'assemblage sans faille. Or, il semble que la crise entourant ce programme soit « pire que ce qu'il paraissait il y a quelques semaines ».
Elon Musk fait porter le blâme sur la précédente équipe en charge des Raptor, qui a laissé pas mal de problèmes en chemin empêchant la production d'aller de l'avant. C'est pourquoi le big boss demande aux employés de prêter main forte tant qu'ils le peuvent pour remettre d'aplomb « ce qui est, franchement, un désastre ».
Pas assez de moteurs Raptor fiables, c'est moins de vols de Starship, martèle-t-il. Une des victimes collatérales de ce coup de mou, c'est Starlink : le fournisseur d'accès à internet (autre activité d'Elon Musk) veut envoyer la deuxième génération de ses satellites avec les Starship de SpaceX. La rentabilité de Starlink repose en grande partie sur cette nouvelle génération. Mais sans Starship, pas de satellites.
Si SpaceX est valorisée autour de 100 milliards de dollars (grâce au succès de Falcon 9, sa fusée actuelle), son avenir est entre les mains de Starship, une fusée entièrement réutilisable qui permettra à l'entreprise d'emporter dans l'espace des cargaisons plus importantes pour un prix moins élevé. Starship pourra aussi envoyer des astronautes vers la Lune et vers Mars le jour où ce sera possible.
Après avoir multiplié les lancements de prototypes, le premier lancement orbital de Starship pourrait avoir lieu en début d'année prochaine (en fonction du feu vert des autorités). Le tout sur fond de concurrence avec les fusées commercialisées par l'européen Arianespace, et aussi par la Chine qui a bien l'intention d'imposer ses lanceurs Longue Marche sur le marché.
Source : Space Explored