Windows 11 n'est pas qu'une jolie façade (les goûts et les couleurs) : la future version du système d'exploitation est l'illustration de la philosophie d'ouverture tous azimuts de Microsoft. On pourra ainsi utiliser des applications Android distribuées par l'Appstore d'Amazon, qui gagne une place de choix dans le Microsoft Store.
Surtout, et comme annoncé au mois d'avril, le Microsoft Store se positionne clairement comme l'antithèse de l'App Store d'Apple. Non seulement les développeurs auront la possibilité de soumettre leurs applications dans tous les formats, du Xamarin au Java, en passant par .NET et même les PWA (Progressive Web Apps, comme Xbox Cloud Gaming ou Stadia sur iOS).
Mais surtout, les développeurs vont avoir la possibilité d'intégrer leur propre système de paiement dont ils conserveront 100% des revenus (sauf pour les jeux qui devront en passer par le système de Microsoft, qui lui permet de prélever 12% de commission). Windows 11 ne veut pas seulement être un système d'exploitation, « c'est une plateforme pour les créateurs de plateformes », a expliqué Satya Nadella durant son discours de clôture de l'événement Microsoft du jour.
Et si cela doit passer par l'intégration d'autres boutiques, qu'il en soit ainsi : « Nous avons la possibilité d'avoir plusieurs boutiques. Nous voulons proposer une super boutique, mais nous accueillons aussi les autres boutiques », a-t-il confirmé auprès du Wall Street Journal. Il se dit prêt à aider Apple pour que les logiciels de la Pomme fonctionnent parfaitement sous Windows — y compris des apps qui n'existent pas comme iMessage !
Nous aimerions nous assurer que tout fonctionne mieux, nous faisons tout ce que nous pouvons. Tout ce que peut faire Apple sous Windows, que ce soit iTunes, iMessage ou autre, nous nous en félicitons. Et puis aussi nous voulons nous assurer que nos logiciels fonctionnent parfaitement sur les appareils d'Apple.
Mais derrière le vernis diplomatique pointe une critique en creux des pratiques d'Apple, qui font l'objet de plusieurs enquêtes en Europe et aux États-Unis. Pour le patron de Microsoft, les systèmes d'exploitation et les appareils devraient s'adapter à nos besoins, pas l'inverse : « C'est pourquoi nous vous permettons de vous connecter plus facilement avec les personnes que vous voulez, le contenu que vous voulez, les applications que vous voulez sur tous les appareils que vous voulez ».
Il ajoute : « Nous voulons supprimer les barrières qui existent aujourd'hui et fournir un vrai choix » et « une plateforme ne peut servir la société que si ses règles permettent l'innovation et la création ». De grands mots qui peuvent sonner un peu creux mais qui dans le contexte actuel de crispation d'Apple sur les prérogatives de l'App Store ont une toute autre résonance. À lire entre les lignes, Satya Nadella décrit un Windows qui sera une bien meilleure plateforme pour les créateurs — et leurs utilisateurs — que macOS et surtout iOS.