Cela fait une cinquantaine de jours qu’un incendie ravageur s’est déclaré dans le centre de données strasbourgeois d’OVH, détruisant entièrement un bâtiment et tous les serveurs qu’il contenait. Les conclusions de l’enquête ne sont pas encore connues, si bien que l’on ne sait toujours pas ce qui s’est passé précisément. Néanmoins, 98 % des clients qui ont perdu leurs services dans l’incendie ont été pris en charge et un premier bilan s’impose.
Octave Klaba ainsi que Michel Paulin, respectivement le président du conseil d’administration et le PDG d’OVHCloud, annoncent ainsi quelques changements dans une vidéo publiée sur Twitter. L’entreprise veut devenir un champion de la sauvegarde et plusieurs mesures vont être progressivement mises en place pour éviter à l’avenir toute perte de données, même en cas de catastrophe aussi grave que celle de Strasbourg.
50 jours après l'incident à SBG, avec @michel_paulin, pour vous donner l’état de lieu. pic.twitter.com/wAzQSY7kzg
— Octave Klaba (@olesovhcom) May 4, 2021
Cela passera principalement par l’ajout de distance entre les centres de données et leurs sauvegardes. L’incendie de Strasbourg a montré les limites du modèle suivi jusque-là par OVH, qui effectuait ses sauvegardes au même endroit, parfois dans la même pièce que le serveur. Ce ne sera plus jamais le cas et OVH va créer une « mini région », un centre de données secondaire séparé de plusieurs dizaines de kilomètres des centres de données principaux et qui recevra toutes les sauvegardes.
Ces données sont utilisées en interne, pour remonter un serveur en cas de défaillance matérielle, mais elles pourront aussi être utilisées par les clients. OVH compte offrir une sauvegarde gratuite à tous ses clients et pour tous ses services, basée sur les mêmes données que les sauvegardes internes. Mais Octave Klaba promet aussi une « hyper-résilience » des centres de données qui se fera autant par le matériel que par le logiciel.
Côté matériel, OVH va revoir la construction de ses centres de données pour améliorer leur sécurité, notamment contre les incendies. On ne sait pas encore ce qui sera effectué, mais l’hébergeur promet de nouvelles normes plus strictes qui seront appliquées pour les futures constructions ainsi que pour les centres existants. Strasbourg ne sera pas abandonné d’ailleurs et la ville accueillera dans le futur de nouveaux bâtiments pour remplacer ceux qui ont été partiellement ou complètement détruits.
Côté logiciel, OVH commercialisera à l’avenir des offres basées sur des « régions », comme le fait Amazon et d’autres acteurs majeurs du secteur. Une région est composée de plusieurs centres de données proches, mais suffisamment éloignés pour ne pas être tous détruits en cas de catastrophe. Tous les services sont répliqués en temps réel sur chaque centre à l’intérieur de la région, ce qui doit assurer une bien meilleure sécurité. La première région d’OVH sera créée à Paris, avec trois centres répartis dans la banlieue, distants de 20 à 30 km de distance au minimum.