La future boîte de dialogue qui demandera aux utilisateurs s'ils autorisent le suivi publicitaire d'une application a reçu un bon et un mauvais point de la part de Margrethe Vestager, la vice-président de la Commission européenne en charge du dossier de la concurrence. Le bon point : « C'est une très bonne chose d'avoir une option de retrait claire », a-t-elle expliqué à Reuters. Cette initiative d'Apple, qui sera active pour tous au printemps, fait partie des solutions qui intéressent Bruxelles dans le cadre des Digital Markets Act (DMA) et le Digital Services Act (DSA) présentés en fin d'année dernière.
Par contre, et le mauvais point (potentiel) déboule, il ne faudrait pas qu'Apple en exonère ses propres applications. Ce ne sera pas le cas, le constructeur ayant déjà annoncé qu'il respecterait ses propres règles (Tim Cook l'a encore rappelé récemment). Margrethe Vestager prévient toutefois qu'une poursuite antitrust pourrait être lancée contre la Pomme si cette dernière modifie les règles du jeu de la concurrence à son avantage. Les services de la vice-présidente n'ont toutefois pas reçu de plaintes de la concurrence contre Apple sur ce sujet.
Apple opère sa propre plateforme publicitaire dans l'App Store et Apple News, mais celle-ci n'exploite pas a priori les données de suivi des utilisateurs. Ou alors si, mais d'une manière un peu différente.
Dans le panneau Confidentialité > Publicité Apple > Publicité et confidentialité, on apprend que la régie pub de la Pomme ne « vous suit pas » : elle ne crée pas de profil publicitaire personnel avec les données remontées par les applications, en revanche elle génère des « segments », des groupes de personnes qui partagent des « caractéristiques similaires ». Ces segments utilisent les données du compte (nom, adresse, âge, appareils associés) ainsi que des informations comme les apps et les contenus téléchargées/achetés, les sujets lus dans News et Bourse, et les interactions avec la publicité diffusée par la plateforme.
Le constructeur est déjà la cible de deux enquêtes approfondies de la part de la Commission européenne : une touchant à Apple Pay, la seconde à l'App Store.