Le temps est une chose étrange. L’année dernière, j’ai souvent cru qu’il s’étirait à l’infini et que je serais condamné à revivre pour toujours la même journée infernale, piégé dans une éternelle série de confinements physiques et mentaux. Une version décevante du film Un jour sans fin, en somme, sans Bill Murray et sans marmotte.
Un jour, cependant, cette réalité que je pensais immuable a naturellement pris fin, ce temps élastique a commencé à se contracter, et ma vie a repris son cours (à peu près) normal. Même l’année 2020 a fini par s’achever (hourra !) et — encore plus surprenant — j’ai pu fêter le nouvel an en Chine, un pays que je ne pensais pas revoir de sitôt.
Un bref flashback s’impose. Alors que j’enseigne d’ordinaire le français en Chine, j’étais rentré dans l’Hexagone en janvier 2020 pour revoir ma famille et mes amis pour trois semaines. Trois semaines ? Plutôt neuf mois, la faute à un sympathique petit virus qui a fermé des frontières, suspendu des visas et provoqué plus d’une crise de nerfs. Je n’avais alors eu d’autre choix que de m’adapter à cette nouvelle vie imprévue près de mes …