Facebook pourrait être forcé de céder WhatsApp et Instagram, si d'aventure la plainte déposée par 48 États et territoires américains et la FTC contre le réseau social allait à son terme. La Commission fédérale du commerce reproche à l'entreprise de maintenir illégalement son monopole grâce à des pratiques anticoncurrentielles. La stratégie mise en œuvre par Facebook, dont l'acquisition en 2012 d'Instagram puis de WhatsApp deux ans plus tard et les conditions imposées aux développeurs, vise à « éliminer les menaces sur son monopole ».
La FTC réclame donc une injonction permanente de la justice américaine afin d'« exiger un désinvestissement d'actifs, y compris Instagram et WhatsApp », entre autres sanctions. Un démantèlement en bonne et due forme, en quelque sorte, ce qui est le cauchemar de Facebook qui tire son succès de l'exploitation des données recueillies auprès des milliards d'utilisateurs de ses différents services et messageries. De plus, cela créerait une concurrence que l'entreprise veut absolument éviter, selon les plaignants.
En plus des acquisitions visant à contenir la concurrence, la plainte reproche à Facebook d'interdire aux développeurs utilisant les API de la plateforme de développer des fonctions concurrentes et de connecter leurs applications et services à d'autres réseaux sociaux. C'est un sacré coup sur la tête pour Facebook et son patron tout-puissant, Mark Zuckerberg, ciblé de toutes parts par les régulateurs aux États-Unis mais aussi en Europe.
La première réaction de Facebook est pour le moins courroucée. L'entreprise rappelle avoir obtenu les autorisations de la même FTC pour ses différentes acquisitions ; mais maintenant, « le gouvernement veut une refonte sans tenir compte de l'impact que ce précédent [le démantèlement] aurait sur la communauté ».