Annoncé par Facebook en juin 2019, la devise virtuelle Libra peine à voir le jour, lâchée par de nombreux contributeurs, suscitant la méfiance des États et les craintes autour de la confidentialité. Le réseau social a fait part de nouveaux détails concernant les détails du lancement de ce nouvel actif numérique, ainsi qu'un changement de nom pour le portefeuille sur lequel la monnaie s'appuie. Auparavant appelé Calibra, ce portefeuille s'appelle désormais Novi.
Face à la confusion entre Libra et Calibra, Facebook a donc décidé de changer purement et simplement le nom du portefeuille. L'objectif reste le même : pouvoir envoyer de l'argent en un clic. Ce sera même « aussi facile qu'envoyer un message », détaille la société. Novi pourra être utilisée en tant qu'application autonome, mais l'envoi de Libra sera également possible depuis Messenger et WhatsApp, décrit David Marcus, actuel PDG de Novi et ancien dirigeant de PayPal.
Dans un entretien accordé au Monde, David Marcus explique avoir voulu détacher plus franchement le Libra de Calibra. « Nous pensions que c’était une bonne idée de signifier au consommateur que le porte-monnaie que nous allions développer est destiné au réseau Libra. Mais nous avons réalisé très tôt que le fait que le nom contienne le mot "libra" rendait très difficile la distinction entre le porte-monnaie lancé par Facebook et le réseau Libra, lancé par l’association Libra (dont Facebook est un des membres) [tout le monde suit ? NDLR] ».
Outre son nouveau nom, c'est une toute nouvelle identité visuelle que la société Novi s'est offert. D'autant plus que la filiale de Facebook était la cible d'une action en justice pour son logo dont le visuel était très similaire à celui d'une autre société.
Novi espère déployer prochainement son application, « dans une première série de pays, avec des fonctionnalités qui rendront les transferts d'argent transfrontaliers instantanés, sûrs et sans frais cachés. » Par ailleurs, le site web de la société permet d'ores et déjà de s'inscrire et figurer ainsi parmi les premiers à tester l'application.
L'entreprise ne donne pas plus de détails mais indique seulement que « tous les clients de Novi seront vérifiés à l'aide d'une pièce d'identité délivrée par le gouvernement et des protections contre la fraude seront intégrées dans l'application. »
Malgré les difficultés et les critiques essuyées durant les premiers mois ayant suivi la présentation du Libra, David Marcus semble confiant. Interrogé sur l'avenir des paiements en liquide, celui-ci estime que la crise du coronavirus permettra de renforcer une « tendance déjà en cours » celle des « transactions électroniques » qui vont « fortement s’accélérer ».
Une déclaration qui fait écho du côté d'Apple, puisque Jennifer Bailey en charge d'Apple Pay s'est exprimée sur le sujet, indiquant que « nous n'aurons plus besoin d'argent liquide à l'avenir ». Elle estime même que « nous pouvons utiliser la technologie pour revoir complètement le processus de paiement » tel qu'il est actuellement.