Le ministère de la Justice américain s'intéresse au procès intenté par Apple à Corellium. En août dernier, le constructeur envoyait son armée d'avocats batailler contre l'éditeur d'une solution de virtualisation pour iOS à destination des chercheurs en sécurité et des développeurs. L'affaire s'est rapidement enflammée, Corellium accusant en retour le constructeur de rendre impossible la recherche et de fragiliser l'édifice sécuritaire d'iOS, tout en révélant qu'Apple avait tenté de racheter l'entreprise (lire : Pour Corellium, la virtualisation d’iOS sert la sécurité de la plateforme).
Bref, un sac de nœuds qui n'est pas prêt de se dénouer, puisque le Department of Justice (DoJ) a demandé au tribunal de repousser la déposition de Chris Wade, le cofondateur de Corellium, mais sans dire pourquoi. Le gouvernement américain voudrait connaître la teneur des preuves qu'Apple a en sa possession, avant de questionner Wade.
Ces mystérieuses preuves sont conservées sous le sceau du secret, et Apple aimerait qu'il en reste ainsi. D'après des documents déposés au tribunal vendredi dernier, il s'agirait de photos obtenues par le constructeur qui révèlent des informations très sensibles sur les sources et les méthodes en lien avec l'enquête interne menée par le constructeur. Ce dernier veut bien les produire devant le DoJ, mais il veut l'assurance que ces documents demeureront confidentiels. Ce que le gouvernement n'a pas fourni pour le moment.
Les avocats d'Apple expliquent que ni l'entreprise, ni la cour ne savent ce que le DoJ cherche à obtenir dans cette action. « Le gouvernement n'a fourni aucune raison impérieuse, encore moins des preuves, pour justifier le préjudice injuste [qui pèse sur Apple] » d'un report de la déposition du patron de Corellium. Le ministère de la Justice veut consulter ces documents pour jauger de son intérêt à peser dans les débats judiciaires entre Apple et Corellium.
Selon une source reprise par Forbes, le DoJ voudrait exploiter les documents d'Apple dans le cadre d'une enquête qui n'est pas connectée à l'affaire qui occupe les deux entreprises.