À 200 mètres de l'Apple Store Opéra, au 9 Boulevard des Capucines, à Paris, Huawei vient d'ouvrir sa première boutique française. Et pas n'importe quelle boutique, puisque le fabricant chinois insiste sur le terme « flagship store ».
850 mètres carrés sur deux niveaux, dans un immeuble de style haussmannien, avec du marbre, une galerie photos permanente… Rien n'est trop beau ni trop cher (15 millions d'euros) pour en mettre plein la vue aux clients.
L'ensemble des produits de la marque seront en vente dans ce vaisseau amiral, qui servira aussi à accueillir des événements dédiés à la photo ou à la présentation de nouveautés en avant-première, comme le Mate Xs pliable.
« Ce flagship store, c'est un petit pas dans notre stratégie de distribution, mais c'est un énorme pas pour l'expérience utilisateur. L'idée n'est pas tant de vendre nos produits, que de créer de l'engagement », explique Walter Ji, le président de Huawei Europe, au journal Les Échos.
De l'engagement, Huawei en a bien besoin, car il est toujours sous le coup de l'embargo américain lui interdisant d'intégrer les services de Google dans ses nouveaux terminaux. Le fabricant est obligé de miser sur ses propres services, dont sa boutique d'applications, l'AppGallery.
Cette ouverture, décidée en 2018, intervient peu de temps après l'annonce de l'édification d'une usine d'équipements réseau en France. Le ministre de l'Economie a déclaré que cela ne modifiait « pas d'un iota la position du gouvernement français sur la 5G », qui favorise les équipementiers européens. L’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) doit faire savoir prochainement si elle autorise Huawei.
Le fabricant chinois ne compte pas en rester là dans sa conquête de la France. Après Paris, il pourrait ouvrir une boutique à Lyon fin 2020 ou début 2021. Une stratégie de proximité déjà employée par son compatriote Xiaomi, qui a déjà ouvert sept boutiques en Île-de-France.