Free connecte actuellement un nouvel abonné à la fibre toutes les 20 secondes, annonce fièrement Thomas Reynaud le directeur général d’Iliad au quotidien Les Echos. Il y précise que le cap des 2 millions d’abonnés fibre sera bientôt franchi et indique que l’objectif du fournisseur d’accès est d’avoir deux tiers de ses clients en fibre « à l’horizon 2024 ».
La fibre représente un investissement rentable pour Free, étant donné qu’elle « libère » le FAI de la location de la boucle locale : les infrastructures sont la propriété de l’entreprise, elles deviennent la base sur laquelle l’entreprise peut espérer prospérer. « Nos abonnés fibre sont beaucoup plus consommateurs de services à valeur ajoutée : ils vont regarder plus de films, vont souscrire de préférence à la Freebox Delta par exemple ». L’ARPU, le revenu moyen par abonné, est plus élevé sur la fibre que sur l’ADSL, une récompense qui vaut bien l’investissement demandé.
Au troisième trimestre, Free engrangeait 210 000 nouveaux clients fibre, la meilleure performance jamais réalisée tous opérateurs confondus, rappelait le FAI dans son communiqué. Free compte 6,4 millions d’abonnés internet, dont 1,5 en FTTH. L’ARPU affiche lui aussi une progression de 40 centimes à 32,5 euros.
5G : le choix de Nokia
Sur l’autre dossier technologique chaud du moment, la 5G, Free a fait le choix de son équipementier : ce sera Nokia et non pas Huawei. À l’image d’ailleurs d’Orange, qui va panacher son contrat d’équipements 5G avec Ericsson (lire : 5G : Orange dit non à Huawei). Pour Iliad, c’est un choix européen « fait de longue date », même si l’opérateur entend conserver la flexibilité de travailler avec l’ensemble des équipementiers.
Alors que la concurrence prépare déjà ses premières offres et les esprits pour une augmentation des prix (chez Orange et chez Bouygues), Thomas Reynaud en est toujours à réclamer une clarification des autorités publiques sur les règles du jeu. Les enchères pour l’acquisition des fréquences 5G ne vont pas tarder et les opérateurs s’apprêtent à casquer pour un petit bout de spectre (lire : Les fréquences 5G coûteront au moins 2,17 milliards d'euros aux opérateurs).
Le directeur général d’Iliad rappelle fort à propos que le groupe a déjà investi « 15 milliards d’euros dans ses réseaux » (ce qui commence à payer) et que la 5G représente des investissements « pour les décennies à venir ». C’est la raison pour laquelle il demande un cadre « stable et transparent ». Iliad se dit d’ailleurs prêt à mutualiser certaines infrastructures, pourquoi pas avec Orange.
Environnement : Free est une ville de 20 000 habitants
Sur la question environnementale, Thomas Reynaud rapporte que Free a une empreinte carbone semblable à celle d’une ville de 20 000 habitants. Des mesures ont été prises pour réduire encore l’impact des activités de l’entreprise sur l’environnement, comme la disparition du transport aérien dans la chaîne logistique, le recyclage de mille tonnes de plastique des anciennes Freebox, ou encore l’efficacité énergétique des réseaux.
Plus étonnant, le directeur général évoque la volonté de Free de ne pas pousser ses clients à la surconsommation : « nous refusons aussi d'inciter nos abonnés à renouveler leur portable de manière accélérée : le subventionnement des terminaux est un non-sens environnemental ». Un beau crédo sur lequel Free s’est essuyé les pieds en juin dernier avec une subvention de 24 mois sur un Nokia (lire : Free Mobile : moins de liberté contre un smartphone offert).
Enfin, Iliad compte se lancer sur le marché des télécoms pour les entreprises, un secteur sclérosé par la mainmise d’Orange (Bouygues et SFR sont très loin derrière). Les offres Free seront lancées dans l’année, et il faut s’attendre à un « choc d'innovation, d'usage, de simplicité pour rendre accessibles ces services aux TPE et PME ».