Ce 14 janvier marque la fin de l'assistance technique de Microsoft pour Windows 7. Si d'aventure vous utilisez encore ce système sur votre Mac via Boot Camp ou un virtualiseur, aucune mise à jour de sécurité ne sera plus distribuée.
Sauf dans des cas particuliers : clients en entreprise et dans l'éducation, moyennant finances et pour 3 ans supplémentaires. Pour le grand public c'est terminé, à moins qu'un événement imprévu n'oblige Microsoft à sortir une mise à jour exceptionnelle, comme ce fut le cas par le passé avec XP, actualisé pour contrer le terrible WannaCry.
Lancé en octobre 2009, Windows 7 fit oublier les déboires de Vista dont Apple s'était pourléché les babines à longueur de pubs. La campagne marketing de Microsoft pour Windows 7 prit acte de ce passif et assura que son successeur avait été conçu en tenant compte des remarques des utilisateurs.
Ces clients étaient mis au centre du discours et, comme pied de nez à Apple, ils reprenaient à leur compte le "I'm a PC" popularisé par la Pomme, mais en faisant de ce qualificatif un motif de fierté.
Apple de son côté a célébré l'arrivée du système concurrent en laissant entendre que les promesses de Microsoft ne seraient pas plus tenues aujourd'hui qu'elles ne l'avaient été hier, avant-hier et d'aussi loin qu'on pouvait remonter dans l'histoire de Microsoft.
Les querelles de clocher mises de côté, Windows 7 a rempli son rôle en remettant Windows sur les rails. Avant que la version 8, avec sa nouvelle interface à la mosaïque d'applications omniprésente, son accent mis sur le tactile et la disparition (temporaire) de son bouton Démarrer, ne renvoient les utilisateurs en enfer.
Windows 7 est cependant à un moment où les plateformes mobiles — iOS et Android — décollaient et allaient progressivement redistribuer les cartes entre Apple, BlackBerry, Nokia, Microsoft et Google. Comme le faisait récemment remarquer Steven Sinofsky, le responsable du développement de Windows 7 et 8 (aujourd'hui business angel et utilisateur de produits Apple), les développeurs avaient commencé à regarder ailleurs :
Quand bien même nous adorions Windows 7 pour sa capacité à faire fonctionner les applications existantes, il n'y avait clairement aucune envie ou même d'intérêt à écrire quoi que ce soit de nouveau pour Windows. Toutes les innovations matérielles et logicielles se sont déplacées vers les appareils mobiles et les apps mobiles. Windows 7 n'a rien pu faire pour freiner ces mouvements tectoniques qui avaient débuté après 2000.
Cet arrêt de l'assistance technique de Windows — au bout de 10 ans tout de même — touche un système encore bien actif dans la nature. D'après les statistiques de MarketShare (obtenues en observant les visites de navigateurs web), il pèse 26 % du marché, derrière Windows 10 avec 54 % et devant macOS Catalina avec 4 %.