Bruxelles fait monter la pression sur les multinationales du numérique, dans un contexte où les relations entre les États-Unis et l'Union européenne sont déjà difficiles sur (entre autres) le dossier de la taxation de ces entreprises. La nouvelle Commission von der Leyen intronisée début décembre a bien l'intention d'en faire davantage pour forcer ces grands groupes à respecter des règles du jeu équitables. Les GAFA, soit Google, Amazon, Facebook et Apple, sont dans la ligne de mire.
Cecilio Madero Villarejo, le directeur général des services à la concurrence, a expliqué durant une conférence que « dans ces secteurs où tout va très vite, il y a un risque que [les exigences de Bruxelles envers ces entreprises] soient trop longues à mettre en œuvre, et trop difficiles à superviser ». Le dirigeant européen estime que la Commission pourrait faire appel à des recours « plus normatifs » et assortis d'amendes pour garantir le rétablissement complet aux conditions d'une concurrence effective.
En d'autres termes, la Commission envisage de se montrer beaucoup plus opiniâtre avec les GAFA. En début de semaine, la Commissaire à la concurrence Margrethe Vestager a confié qu'elle n'est pas allée suffisamment loin contre Google. Le moteur de recherche a été condamné à trois reprises (1, 2, 3) pour des abus de position dominante, avec des amendes qui culminent à 8,25 milliards d'euros. « Si je savais ce que je sais maintenant à propos de Google, j'y serais allée plus fort », a-t-elle indiqué. Ces sanctions sont très élevées sur le papier, mais c'est pratiquement de l'argent de poche pour Google (lire : Avec ou sans l’amende de l’Union européenne, Google s'en sort bien)
Source : Reuters