Tesla a surpris en présentant finalement son pick-up électrique en fin de semaine dernière. Le Cybertruck ne ressemble à aucun autre véhicule de série, on dirait un prototype ou encore un engin imaginé pour une œuvre de science-fiction d’il y a quelques années. Cet aspect rétro-futuriste et brutaliste en a rebuté plus d’un et les critiques et moqueries se sont multipliées pendant le week-end.
Même la bourse n’a pas accueilli favorablement cette proposition, avec une baisse assez spectaculaire du cours de l’action TSLA juste après l’annonce du Cybertruck. Les investisseurs s’attendaient certainement à un design nettement plus conventionnel, mais Elon Musk avait prévenu qu’il avait en tête un véhicule radical, et tant pis s’il déplaisait.
Pour rassurer les investisseurs peut-être, par fierté aussi sans doute, le patron de Tesla a passé son week-end à twitter le nombre de précommandes reçues pour le Cybertruck. Il faut dire qu’il y a de quoi pavaner, avec le cap des 200 000 précommandes franchies il y a quelques heures à peine. C’est moins bien que la Model 3 qui avait recueilli 180 000 précommandes en 24 heures, mais c’est un chiffre impressionnant pour un véhicule beaucoup moins conventionnel. Un bon rappel que si une bonne partie de la population déteste le dessin du pick-up, une autre adore.
Certes, ces précommandes ne sont pas des commandes fermes, elles peuvent être annulées à tout moment et l’acompte sera alors remboursé. Il y aura inévitablement beaucoup de remboursements d’ici à dans deux ans, quand la production du pick-up commencera. Qui sait si Tesla sera à l’heure en plus, on a vu avec la Model 3 que des retards ne sont pas à exclure. Bref, ces 200 000 précommandes ne signifient pas que Tesla va vendre 200 000 voitures, mais c’est une excellente manière de jauger l’intérêt pour ce nouveau produit.
Avec un acompte de 100 $ par précommande, c’est aussi une bonne manière d’améliorer les comptes de l’entreprise à moindre frais. À ce jour, Tesla a récolté plus de 20 millions de dollars grâce à cette opération, de l’argent frais qui peut être utilisé sur d’autres projets. Autre bonne nouvelle, les deux versions les plus populaires à égalité sont les deux modèles haut de gamme, plutôt que la version de base. Si ces proportions sont conservées lors du passage des commandes, le constructeur peut compter sur un prix moyen nettement plus élevé que le tarif de base de 39 900 $.
À propos de design, Elon Musk a aussi justifié le choix de lignes droites et anguleuses. Il y a certainement la volonté de dessiner un véhicule comme aucun autre, c’était l’un des objectifs pour le Cybertruck après tout, mais il y aussi une raison pratique. L’acier utilisé est trente fois plus résistant que la normale, ce qui le rend si dur qu’il est impossible à plier selon une méthode conventionnelle. On utilise des presses en général dans l’industrie automobile, mais elles n’auraient pas été suffisamment puissantes pour créer une forme avec ce métal sans casser.
C’est pourquoi on ne retrouve que des panneaux bien droits sur le Cybertruck. Bizarrement, Elon Musk n’a pas commenté sur la sécurité en cas d’accident, à la fois pour le pick-up et ses occupants, mais aussi de manière plus importante encore, pour les autres véhicules et leurs occupants. Les résultats des crash tests obligatoires pour homologuer la voiture seront très intéressants à cet égard.
Pour finir, si vous vous inquiétez de la résistance des surfaces vitrées du Cybertruck suite à la lamentable démonstration réalisée sur scène, Elon Musk présente cette preuve qu’il y avait bien un défaut sur le prototype utilisé la semaine dernière et voici l’explication la plus probable pour expliquer la casse sur scène. Si, comme le CEO de Tesla l’a suggéré, le pick-up pourrait servir sur Mars, il faut espérer que ces problèmes sur le prototype seront vraiment réglés à l’avenir…
Franz throws steel ball at Cybertruck window right before launch. Guess we have some improvements to make before production haha. pic.twitter.com/eB0o4tlPoz
— Elon Musk (@elonmusk) November 23, 2019