Les abonnés Freebox ne pourront plus profiter des programmes de BFM TV, RMC Découverte et RMC Story dans les prochaines heures. Le délai de grâce est terminé, alors que la fermeture du robinet devait avoir lieu au soir du 16 août. C'est Xavier Niel lui-même qui confirme dans une tribune aux Echos l'arrêt de la diffusion des chaînes d'Altice sur les box de l'opérateur internet.
Il reste possible de regarder les trois chaînes du groupe de Patrick Drahi via la TNT (les Freebox incluent un tuner TNT), les applications mobiles et pour télés connectées, ou encore en installant un flux de streaming légal sur la box. Le patron de Free annonce aussi une option payante pour accéder à BFM TV, le FAI étant cependant en attente du contrat d'Altice.
« Nos abonnés pourront souscrire l'option s'ils le souhaitent pour recevoir BFM TV en IPTV, moyennant un abonnement correspondant au prix souhaité par l'éditeur de la chaîne ». Mais c'est surtout le fond de l'affaire que Xavier Niel voulait déballer. Il rappelle pour commencer que la notoriété et les « revenus significatifs en croissance chaque année » de BFM TV proviennent de la « puissance » des FAI.
Niel présente Free comme un « distributeur loyal » qui a fait entrer la chaîne tout-infos dans les foyers français, « sans jamais demander la moindre rémunération pour sa distribution ». Altice a voulu « changer de modèle » en vendant ses services comme la télé de rattrapage. Des services qui « n'ont pas (encore ?) su trouver leur public ».
TF1 et M6 ont décroché des accords avec Free pour la reprise des services associés, mais pas pour le flux linéaire (le signal des chaînes). Après un aller-retour au CSA, il était entendu qu'Altice vende ses services associés mais pas le signal linéaire, avec en sus l'engagement que BFM TV allait « considérablement renforcer l'attractivité de ces services aujourd'hui inutilisés ».
Malheureusement, l'accord ficelé par Altice a été finalement refusé par Free. Le montant du chèque du fournisseur d'accès à internet est inconnu (il n'est pas de 4 millions d'euros comme Alain Weill, patron d'Altice France, l'a annoncé). Ce qui a capoté, c'est « la structure juridique pourtant agréée la veille », qui n'était pas conforme avec ce qui a été décidé. Sans cet accord, « nous devons donc arrêter la reprise intégrale et simultanée de la chaîne sur nos réseaux ».
Xavier Niel a ensuite des mots durs contre BFM TV, accusé de « communication mensongère et trompeuse ». La disparition de la chaîne sur les Freebox va faire perdre des abonnés « sans doute au profit de SFR », l'opérateur d'Altice. « BFM TV n'hésite en effet pas à faire reprendre de manière répétée, y compris par les journalistes de la chaîne, les communiqués de presse de son actionnaire, ce qui pose d'ailleurs la question de l'indépendance de la rédaction de BFM TV ». Ambiance.
Face à cette charge, la réaction d'Altice ne devrait pas tarder. La holding nous donnera sans doute très rapidement sa version de l'histoire qui, visiblement, n'est pas terminée.