Suite de la troisième saison des Chroniques numériques de Chine ! Entre anecdotes personnelles et analyses de faits de société, Mathieu Fouquet poursuit son exploration des pratiques technologiques chinoises décidément bien étrangères.
La première fois que j’ai visité la Chine, c'était en tant que touriste, et c’était inoubliable. Il n’est pas exagéré de dire que j’ai tout de suite été frappé par ce pays. Littéralement : alors qu’il récupérait ses bagages, le passager juste devant moi m’a fait tomber sa valise de 15 kg sur la tête.
Une fois descendu de l’avion, j’ai continué à être frappé, mais plus métaphoriquement. Mes sens étaient harcelés par un million de petits détails qui me rappelaient constamment que je n’étais plus dans ma Sarthe natale1. L’humidité et la chaleur de l’atmosphère, les panneaux rédigés dans une langue que je n’avais jamais lue que dans des manuels, les publicités étranges, la nourriture, les gens… Cette surcharge sensorielle était à la fois grisante et déstabilisante.
Quelques années plus tard, je suis retourné en Chine, cette fois-ci pour y travailler. Comme la première fois, j’ai été frappé, mais un peu moins fort, et de moins en moins au fil des semaines. …