Le respect de la vie privée ne peut pas être un « bien de luxe » seulement accessible aux individus qui peuvent se permettre d’acheter des produits et des services haut de gamme, écrit Sundar Pichai dans le New York Times. Dans cet éditorial, le CEO de Google semble viser Apple sans jamais nommer le constructeur. « La confidentialité des données doit être disponible pour tous partout dans le monde ».
Apple a depuis longtemps pris fait et cause pour le respect des données et la confidentialité ; tout récemment, Tim Cook a même qualifié de « crise » de surveillance ces services en ligne qui collectent toutes les informations possibles et imaginables sur leurs utilisateurs.
Pour ce qui concerne Google, la perception est différente. Le moteur de recherche fait son beurre des données des utilisateurs de ses services, dont l’exploitation sert à affiner l’affichage publicitaire. Mais le débat sur la protection de la vie privée pousse le groupe à en faire davantage : Android Q contient ainsi une cinquantaine de nouveautés et de changements pour mieux gérer la collecte des informations.
Sundar Pichai en remet donc une couche dans le NYT, en laissant entendre que Google a toujours eu à cœur de protéger les données de ses utilisateurs. « Je pense que c’est un des plus importants débats de notre temps », assure-t-il, avant de décliner deux politiques de l’entreprise : « Google ne vendra jamais aucune information personnelle à des tiers ; vous décidez des informations utilisées ».
Google exploite les données afin d’améliorer ses services pour l’individu (ce qui permet à Google Assistant de louer une voiture tout seul ou à Maps de calculer l’itinéraire vers la maison) et pour la communauté (agrégation de données anonymisées pour les traductions de Google Translate, par exemple). La société se sert aussi de ces informations pour la pertinence de ses réclames, ce qui « fournit les revenus permettant à Google d’assurer la gratuité et l’accessibilité de ses services ». Il indique aussi :
Les données utilisées pour la publicité peuvent par exemple se baser sur quelque chose que vous avez cherché ou sur la navigation dans une boutique en ligne. Cela n’inclut pas les données personnelles utilisées dans les applications comme Google Docs ou Gmail. De plus, si l’expérience de ciblage publicitaire ne vous aide pas, vous pouvez la désactiver.
Sundar Pichai met aussi de l’avant le travail de fond réalisé par Google pour réduire ses besoins en données, compensés par le développement de l’intelligence artificielle. Ce qui permet des suggestions de mots (comme « YOLO ») sans que Google ne sache ce que l’on saisit. Le patron du moteur de recherche appelle également de ses vœux la mise en œuvre aux États-Unis d’un équivalent du règlement général sur la protection des données (RGPD), présent depuis un an en Europe.